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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


vendredi 22 novembre 2013

Actuel 58 JFK, Garrison, d'un quart de siècle à l'autre


Le 22 novembre est là, avec le cinquantenaire du meurtre de John Kennedy : il faut encore contrer le fatras d'ignominies dont les media de la finance veulent inonder les cervelles. La leçon, on va le voir, porte loin.

Au fond de toute l'affaire, il faut la référence à quelque chose qui mérite d'être appelé la vérité, qui est essentiel et global — donc opposé aux propagandes, aussi bien qu'aux détails martelés quotidiennement sur politicaillerie-turpitude-spectacle, "sport"-dopage-spectacle, et autres grossissements sur rien-spectacle —. Cette vérité est toujours plus précisément définie, par un savoir historique et scientifique en perpétuelle expansion.
C'est une valeur très importante, très haute pour ceux qui croient à humanisme et démocratie. Bien sûr c'est contraire aux media, de la finance en particulier : mais même des sites comme GlobalResearch abondent en "nouveautés" qui ne citent jamais l'ouvrage modèle de Garrison (On the trail of the assassins, publié voici un quart de siècle — 1988 — et constamment rappelé dans ce blog : cf. notamment Archives A3).

Pour renouveler donc un peu le plaidoyer en faveur de ce livre — à coup sûr l'un des plus notables du XXe siècle — et pour inciter à sa relecture aussi régulièrement que pour le 1984 d'Orwell, voici de brefs extraits d'une interview donnée par l'auteur à Playboy (vol. 14 n° 10, octobre 1967, donc plus de vingt ans avant la synthèse qu'on vient de citer).
En un sens, très réel et terrifiant, notre gouvernement c'est CIA et Pentagone, le Parlement (the Congress) étant réduit à un cercle de discussion [...]
J'en ai assez appris l'an passé sur les machinations de la CIA pour savoir qu'on n'a plus ici l'Amérique de rêve à laquelle j'ai cru. Les impératifs de l'explosion démographique, qui presque inévitablement diminueront notre croyance au caractère sacré de la vie humaine individuelle, combinés à l'angoissant pouvoir de la CIA et de l'establishment de la Défense, semblent voués à sceller le destin de l'Amérique que j'ai connue enfant  et à nous mener dans un nouveau monde, orwellien, où le citoyen existe pour l'Etat et où le pouvoir brut justifie tout et n'importe quoi en affaires d'immoralité. J'avais une sorte de réflexe naturel de confiance dans l'intégrité de base de mon gouvernement, quelques gaffes politiques qu'il fasse. Mais j'en suis venu à réaliser qu'à Washington, le fait de tromper et manipuler les gens est considéré par certains comme prérogative naturelle de l'administration. Huey Long a dit : "Le fascisme arrivera en Amérique sous le nom d'anti-fascisme." J'ai peur, sur la base de ma propre expérience, que le fascisme arrive en Amérique sous le nom de sécurité nationale.
Certes d'abord tout le monde sait que Huey Long fut un concurrent dangereux pour Roosevelt, beaucoup plus démocrate et radical que lui, et donc bien autrement dangereux pour les milliardaires US : par un des grands "hasards" dont sont friands les "conspirationnistes", il fut éliminé par assassinat (chose inimaginable aux Etats-Unis !) en 1935. Les pros de l'époque firent d'ailleurs mieux que ceux de 1963 : au lieu que le pouvoir se risque à des évènements subséquents mal contrôlés comme ce fut le cas avec Oswald et Ruby entre autres, le meurtrier fut exécuté sur place dès son crime accompli, ce qui évita les bêtises du genre enquête, Commission Warren etc. Nous nous garderons d'insister sur ces faits aussi bien connus qu'éclaircis — et de façon générale sur les abondantes et remarquables références, politiques, historiques, bibliographiques, qui enrichissent le travail de Garrison parmi des formules de synthèse d'une audace et d'une netteté incomparables, assises sur des avalanches, des cascades, des cataractes et des déluges de faits.
Peut-être, par contre, nous sera-t-il pardonné de souligner une fois de plus que les rêves répressifs des totalitaires de la maffinance-CIA-Pentagone ont pu être réalisés après le "nouveau Pearl Harbor", le 11 septembre 2001 : au nom de cette "sécurité nazionale" que soulignait à l'instant Garrison, Patriot Act & Co permettent désormais aux autorités des USA d'espionner-couvrir de calomnies-arrêter-torturer-exécuter LÉGALEMENT tout "dissident" à l'intérieur ou à l'extérieur des frontières du super-Etat, en toute tranquille et absolue contradiction avec les lois internationales. Il semble même (c'est techniquement plus que probable) que l'utilisation d'un simple téléphone portable suffise maintenant à permettre de repérer un mauvais citoyen et à l'expédier ad patres par minidrone : on n'arrête pas CE progrès...

Cela pour les traditionnels du pouvoir US. Mais d'où vient, en face, l'invraisemblable silence des sites "alternatifs" sur le fondamental Garrison ?
(1967) : notre gouvernement c'est CIA et Pentagone, le Parlement (the Congress) étant réduit à un cercle de discussion...
Une telle formule vaut des centaines ou des milliers de pages dans lesquelles se plaisent à parader des écrivassiers empressés : car ce genre d'accaparement du pouvoir n'est pas vrai seulement aux Etats-Unis. C'est là quelque chose d'autrement pertinent, net et direct que des verbalismes sur Etat profond et Etat public. Ainsi, comme en bien d'autres domaines historiques et scientifiques (tous fort importants pour la définition de la vérité), on est pénétré par l'impression que des flots de médiocres évitent à tout prix de citer les auteurs qui comptent — "on ne brûle plus la vérité, on la noie" —. C'est que la comparaison serait trop écrasante pour eux : ce à quoi ils songent, c'est se vendre, et cela laisse peu de place à un idéal auquel pourtant leur public aspire ardemment. Et voilà comment, en plus des francs salopards des mass merdia, on a un système de modes et modernités construit pour égarer, écarter des leçons les plus sûres.
C'est, au fond, le principe même de "l'actualité"...

Pour revenir aux pures brutes, on comprend bien leur attitude sur Garrison : merveille de rigueur et de conviction, éblouissant toujours de sincérité, son livre ne peut avoir pour réponse chez les officiels officiant que l'insulte, l'accusation ignoble de mensonge par des procureurs accumulant en fait eux-mêmes les faussetés et les calomnies. Car dans la culture des "losers" et winners", il s'agit seulement d'avoir l'air assez énergiquement sûr de soi pour emporter l'adhésion — il est au contraire bien dangereux, quand on veut se ranger auprès du pouvoir, de revenir à quelque réalité —. Mieux vaut donc, pour mentir, la hargne nue et l'incitation à la haine directe, dans l'indifférence à toute cohérence, ainsi qu'il est bien clair éthologiquement : le tout est d'inciter son lectorat au réflexe animal par un ton polémique et de désigner finalement des cibles à la fureur et à la lâcheté, sans s'occuper de logique. C'est le principe de propagande totalitaire : ainsi anticommunisme, anti-islamisme, ou procédés F-haine et Alain Soral mêlant, hachées menu, la pure ordure et la référence sociale ("national"-socialisme). Après quoi il ne reste plus qu'à compter sur le réflexe paresseux dit réflexe Charlotte Corday — cette bonne catholique qui refusait de lire Voltaire et Diderot de peur d'avoir à raisonner sur ses convictions, et qui préférait de beaucoup se précipiter pour assassiner Marat et aller tout droit au Ciel...
C'est ainsi qu'on peut tirer des fous, des crétins et des ignares (en Cinquième République ou aux USA, cela fait du monde) vers l'extrême droite : et ça marche — quand on sait ce qu'éthologie politique et mouvement grégaire d'humains veut dire, qu'est-ce que ça marche !
C'est depuis longtemps comme ça, et souvent : on entraîne bien plus aisément des militants à agir en satisfaisant leur agressivité de brutes primitives, qu'en les poussant à raisonner et apprendre pour remplacer efficacement les chefferies. Même parmi les victimes les plus misérables, il y aura d'abord plus de monde pour se laisser recruter vers des crimes et des jouissances de sadisme sous prétexte de foi (nazionale, théologique ou dialectique), que pour oser le savoir et la raison, la désobéissance de la pensée...
En ces années 2010, il y a de nouveau beaucoup de ces mouvements. Mais avant qu'on enseigne et apprenne en masse de l'éthologie politique, combien de nouveaux gaspillages faudra-t-il ?

Deux touches encore.
L'une éthologique aussi, mais sur un fonctionnement psychique plus intime. Elle concerne une réaction vulgaire au fait qu'un auteur est grand, et que son livre est un chef-d'œuvre. Quand on a vu, dans l'histoire et dans la vie, de quelle jaune envie sont capables des gens lorsqu'ils se heurtent à une vraie supériorité, alors qu'ils sont au fond inaptes à certains approfondissements, on tient une cause assez forte pour à elle seule expliquer beaucoup de silences sur Garrison. Cela fait partie des choses à regarder en face.
L'autre affaire est beaucoup plus grave. On the trail of the assassins s'achève sur des notes bien tristes, autour du thème : "des bagatelles comme la loi écrite des institutions mêmes, sans parler de la morale et de la justice véritables, sont sans influence sur les pouvoirs notamment d'Etat". Certes il est très juste de faire toucher du doigt l'indifférence de base des violents à de simples rappels de valeurs, qui ne mettent guère en danger leur violence. Mais est-ce toute la conclusion à tirer de leur acharnement à l'inhumanité ? L'histoire est là pour montrer qu'il y a des Régimes qu'un jour on peut dire Anciens : ne peut-on y réfléchir activement ? la puissance des Lumières de la vérité et le courage des peuples, alliés à bien autre chose que des mots, n'ont-ils pas déjà donné des exemples pour changer les choses dans le sens de l'humain ?

lundi 4 novembre 2013

Actuel 57 Liens et sources, octobre 2013


Les choses changent vite sur la Toile, et parfois ce qui apparaissait voici quelques semaines comme une référence indispensable semble devenir moins intéressant. En outre, les difficultés à apprécier la confiance qu'on peut accorder à telle ou telle source (cf. Actuel 49) ne diminuent pas, tandis que de leur côté les lectures sur papier vont leur train pour aider à préciser ou confirmer. D'où, notamment en affaires de liens, des correctifs qui ont toutes les chances d'être de plus en plus fréquents.

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A propos des sites :
Il est plaisant de constater la régularité de
http://michelcollon.info
du moins pour ses meilleurs côtés : car on a mal à voir que les héritages de la Russie, de la Chine ou de certaines traditions dialectiques maintiennent leur fascination... Source largement irremplaçable tout de même.
Même commentaire en gros pour
http://www.voltairenet.org
— sauf que des références chrétiennes, parfois un peu surprenantes, y sont accueillies —. Il semble aussi que des pressions extérieures, issues de relations avec des pouvoirs à l'Est, créent en ce moment des problèmes à la rédaction. Demeurent des données remarquables — parfois de fiabilité impossible à évaluer faute d'indication des sources — sur tout ce qui touche le monde arabisé, de même que sur les crimes et propagandes des administrations US.
Pour ce qui concerne
http://survie.org
c'est toujours remarquable sur la "Françafrique" (malgré le très regrettable refus de voir ce que font d'autres coloniaux, notamment anglo-saxons, même dans les pays traditionnellement liés à la France), et les leçons qu'on en tire continuent à éclairer des matières bien plus générales. Mais la ligne de ce site repose sur certaines illusions — par exemple imaginer que, quant à l'essentiel, le gouvernement actuel de la République pourrait être plus sensible que le précédent à des revendications d'équité pour les peuples d'Afrique — : cela conduit à se laisser berner, au moins en partie, par de minces lâchages de lest et des discours d'hypocrisie révoltante, alors que les pillages sur le continent subsaharien se poursuivent inchangés, ignobles. La résolution et la vigueur dans la dénonciation s'accommodent mal de certaines froideurs d'objectivité : un excès de telles fausses rigueurs fait par exemple le lit des complaisances du journal "Le Monde". Refuser de se distancier de certaines formes (en fait bourgeoises) est aussi le refus de la violence contre les violents : cela peut laisser place à beaucoup de choses justes, mais ce n'est pas assez.
Avec quelque regret on considère, ici et pour le moment, ne plus pouvoir maintenir la recommandation de
http://rebelion.over-blog.com
d'abord parce que la consultation du site est trop encombrée d'affiches de spectacles et chansons, ce qui fait perdre du temps et parfois désoriente, ensuite parce que l'apport de données est trop restreint. Dommage.
Au contraire, il y a du nouveau et du meilleur du côté de
http://mondialisation.ca
déjà pour le site en français, qui ne cesse de prendre de l'ampleur et de la variété, et davantage encore pour la mise en ligne en anglais
http://globalresearch.ca
qui est certainement la meilleure référence de site alternatif à l'heure actuelle par sa richesse et le soin de ses analyses. Si la réflexion par repoussoir était suffisante, on pourrait se contenter à cet égard de citer "wikipedia" : car évidemment l'inénarrable "encyclopédie libre" dit pis que pendre (et "conspirationnisme", parbleu !) de <globalresearch> ! Mais il est plus pertinent de constater qu'il n'y a nulle part plus complet, plus synthétique et donc plus juste, que ce soit sur la Tunisie et le monde arabisé en général, ou sur les crimes antidémocratiques des banksters gouvernants des Etats-Unis et de Grande-Bretagne contre les peuples du monde et d'abord contre les leurs propres.
Cette appréciation étant faite à l'heure présente...
Enfin, on maintient sans vergogne l'intérêt de consulter
http://a.avramesco.pagesperso-orange.fr
la comparaison des articles de la revue V&L à ce qui se publie aujourd'hui demeurant éclairante à plus d'un titre. Hélas...

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On voit sortir aussi en librairie énormément de choses, qu'il faudrait une équipe de documentalistes pour dominer un peu. Mais avec les moyens du bord, on peut recommander aujourd'hui au moins trois lectures, pour des raisons aussi différentes que possible :
1) de Hocine Malti, l'Histoire “secrète” (pas secrète du tout) du pétrole algérien (éditions La Découverte) ; du point de vue de l'éthologie politique, cela fait saisir comment un peuple entier, et de quelle importance, est corrompu par une situation de relatif privilège : la manne pétrolière du Sahara dans le contexte international ; il est particulièrement sinistre de voir là-dessus comment les Algériens, qui malgré cette ambiance épouvantable croient aux valeurs humaines, sont finalement contraints à l'exil, la lutte sur place étant rendue presque impossible par la barbarie du pouvoir et l'ignorance des masses
2) de Martin du Gard et Camus, leur correspondance parue pour le centenaire de Camus (Gallimard), ou comment la lucidité de deux des plus grands esprits du XXe siècle peut les mener à un pessimisme noir : chez Orwell de même, la prise de conscience qui suit la vision de "1984" peut conduire à la désespérance ; aujourd'hui au contraire la compréhension éthologique — grâce à l'examen du maniement du comportement humain par les crimes intriqués de torture, de massacres et de désinformation — montre les chemins, ardus mais sûrs, de la libération ; mais beaucoup de progressistes ne cessent malheureusement d'accumuler les plus épouvantables retards à propos de l'éthologie humaine, et ils en viennent ainsi à préférer les conforts du désespoir à l'apprentissage scientifique et donc réellement philosophique ; il est certes bien plus reposant d'enfourcher des illusions et des affects que de réfléchir et trier ce qui importe : mais c'est aussi beaucoup moins efficace humainement et historiquement
3) seulement pour ceux qui ont lu jusqu'à ceci : d'Alain Soral, "Jusqu'où va-t-on descendre ?" — car le livre est à l'image de son auteur et des mouvements d'extrême barbarie, ou comme on dit d'extrême droite, qu'il stimule : c'est effroyable d'incohérence sauvage mais, justement, très éclairant sur le succès de l'afFront Nazional jusque chez des descendants d'immigrés récents ; là encore, il est beaucoup plus reposant contre la nausée de ne pas lire et de ne pas savoir, et ainsi de demeurer impuissant contre la marée fasciste ; ce n'est pas l'attitude que recommande le blog de "Redire" : il faut saisir par des moyens scientifiques — qui laissent le moins possible de place à des sensibleries idéologiques — ce qu'est l'ennemi, pour pouvoir le dénoncer et le faire voir tel qu'il est, c'est-à-dire immonde et extraordinairement efficace dans la déchéance actuelle ;
c'est une autre façon de "redire" que l'éthologie humaine, politique, avec la connaissance fine de l'agressivité en particulier et de l'animalité dans l'homme en général, ouvre ses bras et ses outils à qui veut.