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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


jeudi 8 juin 2017

Actuel 113 Sites juin 2017

                       La vacance (du latin vacuum, le vide) d'intelligence et d'humanité est en ce moment plus vivement encouragée par les congés, les élections, l'été et les fidèles media, alors il faut bien tenter encore de rappeler un peu de ce qui importe... La présente mise à jour fait suite à l'Actuel 109 et à ses références.

                        Si on conserve la mémoire d'itinéraires, comme ceux d'Henri Béraud ou Jean Paulhan, on n'a pas trop de mal à saisir ceux de Philippe Val ou de Michel Field. On est ainsi tôt averti de ce qu'on peut attendre — ou déjà constater — de Frédéric Lordon ou François Ruffin. Ce n'est jamais plaisant : mais c'est nécessaire.
            Un cas récent aide à réfléchir à de tels dévoiements : le site allemand <kenfm.de>. C'est là qu'a été publié un texte de Susan Bonath fournissant des informations irremplaçables : on construit en Sachsen-Anhalt à coup de milliards d'euros une ville fantôme, complète avec métro et stade, uniquement pour l'entraînement des troupes de l'OTAN en vue de la répression par l'armée lors de combats de rue — dans nos pays "riches",  où cependant crèvent des sans-abris pour lesquels il y a fort peu de toits et de soins... et ce sont les dénonciateurs de ce gaspillage déjà criminel qui ont été poursuivis !
            En un sens certes, il n'y a là rien de nouveau.
            En premier lieu en effet, ce n'est qu'un exemple supplémentaire du comportement des psychotiques irréversibles qui gouvernent le monde : au lieu de laisser survivre une humanité heureuse sur une planète épanouie, ils asservissent les plus extraordinaires moyens techniques de l'histoire tout ensemble à la création de nouvelles misères, dont des guerres, et au maintien à tout prix de leurs privilèges par explosions de rage dominatrice et barbare, héritée des plus mauvais côtés des primates. Il leur faut donc préparer toujours plus férocement des répressions contre tous ceux qui croient, non seulement à notre espèce et à sa spécificité de soins et de savoir, mais à l'humanisme même et à la poursuite de son aventure.
            En second lieu de même, les brigands ont besoin de bourreaux, laquais et domestiques, eux aussi tout disposés à décharger leur agressivité sur des êtres, incomparablement plus élaborés en évolution tels que savants, artistes, ou simplement doués de quelque sens de la solidarité. Les gens d'armes employés des "grandes maisons" incluent bien sûr des tortionnaires, assassins et matraqueurs patentés et assermentés, et tout cela aussi est fort ancien.
            Toutefois il y a des formes plus récentes, "modernes" pour tout dire, des structures de hiérarchie. Car les potentats, aujourd'hui représentés par les fauves et trafiquants de la grosse finance, doivent d'un côté abrutir en masses par leurs outils de désinformation et propagande, mais de l'autre repérer les résistants. C'est contre ces derniers que sont indispensables les hameçons de certains sites "alternatifs" sur Internet : on y laisse passer de réelles données sur l'infamie des dirigeants actuels, et ainsi on peut y espionner à l'aise les lecteurs, par des logiciels d'ordinateurs régulièrement mis à jour Apple & Co. avec la contribution forcée des victimes. Nous sommes là en vive actualité.
            L'un des cas les plus énormes de cet espionnage — coup bas perpétuel à la démocratie — est évidemment Google, département de GAFA, CIA, etc. : les algorithmes de ce moteur de recherche (de recherche surtout au service de qui ?) sont d'une remarquable efficacité aussi bien en gros pour écarter et noyer tout ce qui gêne la narcose médiatique du totalitarisme financier, qu'en détail pour surveiller et enregistrer indéfiniment tous ceux qui risquent de bouger dans un sens défavorable à sa dictature. La "liberté" du marché inclut ainsi celle du viol du privé, au service des puissances d'argent : évidemment, et la Toile est là pour ça.
            Il importe de saisir bien clairement le signification de tels raffinements. Pour les brutes au pouvoir il faut que les citoyens véritables, contre lesquels la censure n'a pas encore pu être assez dure et efficace sans devenir trop voyante, soient suivis aussi bien dans leurs études que dans leurs essais de communication. Cela implique que, le jour venu — c'est-à-dire lorsque se produira la révolte inévitable, mais hélas largement ignorante —, la nouvelle Gestapo pourra tout de suite arrêter en masses les plus dangereux des résistants : les mieux capables d'organiser la résistance. C'est à cela que servent beaucoup des sites "alternatifs".
            Dont, peut-être mais attention, <kenfm.de>.

                       Nous revenons donc à ce site allemand, et à ses dangers.
            Ses responsables sont venus d'organisations comme Die Linke, "La Gauche" — et celle-là a le droit d'invoquer une tradition de progrès —. Mais ils semblent avoir basculé... du côté de PEGIDA et AfD (Alternative für Deutschland, "Alternative pour l'Allemagne"), équivalents outre-Rhin de F-Haine & Cie ! En fait pour le moment, il est seulement avéré qu'au moins l'un de ses dirigeants est intervenu lors de "rencontres" d'extrême droite : le reste est moins net, voire affaire de diffamation par sites "privés", notamment sionistes. Il faudra donc voir.
            Mais ce qui est sûr depuis longtemps, c'est qu'on offre des toboggans à des gens très "actifs", en fait très avides de pouvoir : ils commencent par se poser en progressistes, s'impatientent vite de ne pas parader assez haut et — les prétextes ne manquant jamais pour se dire écœuré de l'inertie des foules — glissent à droite, voire très à droite pour rattraper le temps "perdu". Itinéraire particulièrement commun et efficace par temps de "populisme". Souvent, il s'agit dès le départ d'agents doubles : à terme en tout cas, le cheminement entraîne la fonction.
            Sûr aussi, les sites douteux présentent pour la propagande officielle des avantages : par exemple d'abord, elle peut brandir que le système laisse passer des informations sensibles sans poursuivre les informateurs alors qu'en réalité — ça on se garde de le brandir —, ça dépend fort des informateurs, et les journalistes assassinés ne font la une de nos media que quand c'est un tyran "d'en face" qui assassine. Ainsi en Occident très chrétien (le Monde et al.), certes les morts existent, mais chez Poutine, ou en Iran, ou en Chine, ou plus récemment en Turquie ou au Qatar ; par contre Dulcie September et autres Gary Webb entre mille autres, chut ! Et on enveloppe le tout comme une preuve considérable de liberté chez nous, tandis que tout va mal ailleurs...
            Enfin surtout, il y a la pêche aux "contestataires", et c'est une terrible leçon.
            Car si nous avions une synthèse partagée, une vue commune déjà précise et répandue, nous aurions aussi un rassemblement et une organisation ; alors quelques sacrifiés se chargeraient de centraliser et diffuser ce qui importe à tous les progressistes, et bien d'autres resteraient inconnus ou moins connus des services de police politique. Hélas au contraire, le savoir assez efficace, proche de l'action, le savoir qui permet l'union des forces de progrès, est inconnu du grand public — l'éthologie, comme il a été si souvent dit ici et notamment dans les Actuels 84, 85 et 86 de mai 2015, en est un cas spécialement éclatant —. Il en résulte que les rares vraiment dangereux pour le système d'oppression sont dispersés, isolés, et d'autant plus faciles à étouffer sans bruit. Il n'y a pas que le malheureux Denis Robert pour en savoir quelque chose.
            Dans de telles conditions générales, l'ambigüité est fréquente parmi les sites alternatifs. Il faudra en particulier suivre <kenfm.de> — d'autant plus que, l'allemand n'étant pas une langue mondiale, il pourrait y passer des données remarquables —. Mais plus largement, parmi tant d'autres, le site d'Alain Soral ("égalité et réconciliation") fait en France le terrible boulot couplé d'égarement et d'hameçon — avec les restrictions qu'impose l'expression en français, langue universelle —. C'est ainsi, et ce n'est pas d'aujourd'hui, qu'on est forcé d'aller chercher à l'extrême droite des informations sur les gros capitalistes français : le livre sur "Le Siècle" d'Emmanuel Ratier, récemment assassiné, est dans cette lignée — Ratier se réclamait d'ailleurs de l'héritage d'Henry Coston, et on trouve en effet chez l'un et l'autre les mêmes insistances sur les parentés juives de tel ou tel banquier, et les mêmes silences sur les appartenances aux groupes mondiaux de gens comme Henri de Lacroix de Castries, lui fervent catholique...


                       Non, le fond n'est pas nouveau. Mais le labyrinthe de la dissimulation par le pouvoir est de plus en plus raffiné — et le tri en vue de la diffusion progressiste de plus en plus difficile.