bienvenue, welcome, welkome,etc

Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mercredi 20 novembre 2019

Actuel 147 En attendant le 5 décembre

                        Pour comprendre les faiblesses des mouvements populaires il y avait déjà, me semble-t-il, des choses utiles dans l'Actuel de février dernier
et surtout, bien sûr, dans le résumé précédant celui-ci
            Il faudra donc voir, dans trois semaines, si les "syndicats" sont contraints de jouer un peu leur rôle — ou si au contraire ils parviennent encore à étouffer ce qui ne vient pas d'eux, et ne peut venir d'eux. Il faudra voir par exemple si les hautes et fausses promesses du pouvoir parviennent à arrêter la colère des personnels de soins — ou si au contraire les "blouses blanches" acceptent de voir plus loin que de se poser en seuls représentants des besoins populaires.
            Il n'y a pas que des motifs d'optimisme. Mais à cette occasion — et à d'autres, que le sadisme irrépressible des privilégiés ne manquera pas de susciter —, il faudra bien que la rage des opprimés s'exprime. Pour que ce soit efficace, ce n'est certes pas l'ignorance, en particulier celle des règles de mouvements et manipulation des foules, qui risque de rendre service à l'immense majorité. Ainsi, la question principale demeure : restituer le savoir aux gens, aux peuples, en commençant par l'essentiel qu'est aujourd'hui la science du comportement — ce qui leur restituera l'orientation des savoir-faire, et les libèrera des manipulateurs.

mercredi 25 septembre 2019

Actuel 146 Comportement politique : étude et action

                        Ce sont des traits fort communs et pérennes chez les guides de "sciences" humaines que leur goût pour des principes et des textes ineptes et obscurs, comme leur haine pour la vérité et la puissance explicative de toute science véritable. Peut-être plus gravement mais naturellement, les anciennes terreurs et les réflexes grégaires s'unissent, dans les foules telles que l'histoire les a meulées, pour accepter de tels entraînements maladifs et repousser toute part de vérité neuve : au vice des dominants (au moins par la parole) répond la complicité inconsciente des victimes.
            De là vient que la science du comportement ou éthologie (dont, par exemple en France, même les officiers subalternes sont informés) a beau expliquer, et fonder alors l'espoir de contrer, des catastrophes de tous niveaux comme guerres, grandes invasions, hystéries des stades, manipulations électorales et médiatiques, elle se heurte  d'un côté à la censure répressive de toutes les oppressions, Eglises ou Partis, de l'autre au refoulement  de progressistes qui, par inertie idéologique ou pur préjugé, se détournent de ce rattachement éblouissant de l'histoire à la barbarie de l'évolution en général. Vanités et misères contribuent ainsi de concert aux échecs actuels, souvent effroyables, de l'épanouissement humaniste et humain. On tente à nouveau ici de rassembler les données pour éveiller à cette question de plus en plus essentielle.

                        Il ne faut en aucun cas s'arrêter à une expression comme : "l'homme descend du singe". En vérité, il faut voir que
l'humain demeure très largement animal
surtout en réactions rapides, en foules, en ce qui fait l'histoire,
et donc l'histoire est, trop souvent, la suite barbare des sauvageries dans l'évolution générale du vivant. Cela vient surtout de ce que le moteur psychique le plus considérable dans notre espèce, bien plus refoulé encore que la sexualité, est
la tendance à rechercher la compagnie d'êtres de même espèce
et en même temps à prendre parmi eux la place la plus considérable possible,
tendance à l'expansion hélas dite agressivité
à cause de confrontations fréquemment brutales
car souvent l'affect (la "passion") agit sans délai, contre la raison, lente.
Ainsi un film en accéléré de la surface de notre planète, surtout pour les derniers millénaires, montrerait une activité d'animaux très évolués mais sûrement non rationnelle. C'est cette absurdité qu'on sait enfin expliquer en détail, et qui fournit les fondements de compréhension de la situation actuelle. Le principe en est que la tendance expansive donne primairement (déjà chez les grands singes ancêtres de l'humanité) deux sortes de mentalités sociales :
            – d'un côté des pervers obsédés de domination qui ne savent plus vivre que pour cette perversion, qui se vouent à celle-ci
            – de l'autre côté des dominés qui ne savent plus se repérer que par réaction grégaire (de troupeau) — par régression à l'origine de la pulsion expansive, à la simple recherche-imitation du semblable — : ce qui les rend en général incapables de prise de conscience et de révolte, voire les fait s'identifier à ceux qui les oppriment.
            Or aujourd'hui les techniques, les robots et automates, civils ou militaires, font croître indéfiniment la souplesse et l'efficacité des méthodes et forces de production d'un côté, et de l'autre la férocité des rapports de pouvoir à partir de cette production. Il en résulte que les luttes proprement politiques (depuis les cheffaillons ridicules jusqu'aux guerres les plus vastes et atroces) peuvent se déchaîner sans limite, d'où à la fois l'anéantissement possible de l'humanité et l'impuissance des progressistes s'ils s'arrêtent par exemple à des critères économiques.
            Le plus important donc désormais est de comprendre l'opposition entre les obsédés de domination à n'importe quel prix et les gens plus raisonnables, préoccupés de survivre s'ils sont dans la misère, ou de se réaliser plus humainement s'ils ont pu en émerger. Car c'est l'inconscience de cette opposition qui entrave l'épanouissement humain global, et qui menace la vie et la planète — alors que la forme économique, avec la présence de brutes en "entreprises" comme ailleurs, est accessoire —.
            C'est à partir de cette inconscience qu'on doit comprendre l'histoire, la terrible suite d'évolution qui a jusqu'ici poussé tous les pouvoirs aux mains des plus fous : d'où l'état du monde. Cependant ceux qui s'accrochent à leurs préjugés ne veulent pas entendre parler de concevoir les erreurs et pesanteurs du passé, c'est-à-dire qu'en fait ils se rangent (librement croient-ils !) au refoulement enterrant les moyens par lesquels on a, de génération en génération, ancré leurs croyances.
            Il faut au contraire raviver le souvenir de crimes et terreurs plus ou moins anciens, étaler et abattre l'ignorance et l'incohérence, et saisir enfin que
seules les plus grandes violences ont pu établir
les plus grands pouvoirs et idéologies.
Saisir ainsi la source agressive, animale, de ces violences, c'est saisir d'une seule volée la généralisation de la torture aussi bien par les Inquisiteurs que par la CIA, ou les dragonnades de Louis XIV contre les protestants aussi bien que la récupération par les staliniens des instruments de torture des prêtres orthodoxes dans les églises d'URSS : il suffit de savoir que le fond n'est jamais la devanture idéologique, mais le recrutement de brutes volontiers au service des dominants, parce que la perversion agressive est vite partagée et contagieuse — comme la peur, multipliée chez les dominés par l'origine primitive, grégaire, de la poussée expansive (peur panique).
            Il faut comprendre que c'est de tous les temps et de tous les pays : les succès de pouvoirs n'ont jamais reposé sur autre chose, il faut marteler l'évidence
de la réalité d'un côté
du refoulement commun de l'autre.
            Un exemple spécial : voici une quarantaine d'années, des rapports planifiaient déjà la guerre thermonucléaire (c'est bien pire à présent, mais ces textes-là sont enfin accessibles) ; on n'en retiendra ici qu'une conclusion : il y était affirmé que, tous comptes faits (dévastations directes et à terme), on pouvait compter sur "seulement" six cents millions de morts et qu'il fallait considérer ce bilan comme
acceptable.
Pour ce qui est de faire sonder les capacités de folie et de refoulement, on demande seulement au lecteur de méditer : comment cela peut-il avoir été écrit ?

                        Il est donc bien désormais absolument évident que les immenses potentialités humaines donnent, en l'absence de prise de conscience et à la suite des barbaries de l'histoire, des folies élaborée de sauvagerie. Combien de temps encore va-t-on refouler cette évidence dégagée, étalée par la science du comportement, l'éthologie réelle — non "vulgarisée" : en fait castrée de son essence politique — ? Quand enfin va-t-on se résoudre à surmonter la censure de tous les totalitarismes, à éviter de s'égarer en scissions destructrices et ridicules, et à reformer une unité à partir du savoir et surtout de ses parts essentielles, ainsi que cela s'est fait pour chaque succès progressiste ?

                        Voilà donc à partir de quoi il faut cerner le phénomène principal de l'histoire : le fait que tous les pouvoirs se sont peu à peu concentrés entre les mains des plus fous des humains, dans l'inconscience des autres — sauf à de rares moments, comme les Lumières avant la grande Révolution française —. L'action à mener est alors le prolongement de celle que tous les progressistes mènent déjà, mais en multipliant par cent son efficacité par la prise en compte incessante des origines animales de tous comportements : il faut comprendre que la raison consciente (lente) enrichit par autrui tandis que la réaction brute inconsciente (rapide) oppose à autrui — c'est l'exigence absolue contre les perversions agressives, exigence de compréhension de l'opposition universelle entre
conscience, savoir, justice et équilibre raisonné dans la paix d'un côté,
inconscience, ignorance, violence et oppression folle dans la guerre de l'autre.
            Comme toujours en science, il n'y a pas de limite à la puissance de l'action guidée par cet approfondissement de compréhension : or partout dans le monde aujourd'hui, les progressistes bavardent de la nécessité de bases pour l'unité-donc-l'action-commune à diverses échelles, et personne ne s'avise que la science du comportement est le principe actif même du renouveau de connaissance qui fera l'unité et donc l'action commune à l'échelle de la planète !
            Cette action passe entre autres par un site international, excluant toutes sornettes d'anecdotes ou jeux de cirques, ou toute référence à un prophète ou vicaire d'icelui, guide ou autre auteur sacré : seuls devront y être présentés des faits établissant les plus importantes réalités à connaître et la corruption des pouvoirs qui les dissimulent. Ceux qui savent, savent aussi que même avec de telles restrictions il ne sera pas toujours simple de faire les choix et de mener les accomplissements indispensables. Mais c'est cela qu'il faut, au plus vite, sous une contrainte essentielle : tout réinterpréter, inlassablement, jusqu'au niveau des affects et aberrations dus au fonctionnement inconscient de l'agressivité — spécialement dans les actes, paroles et mises en scène des dirigeants les plus "puissants", mais aussi dans les "populismes", qu'il est alors facile de ridiculiser —. C'est cela seul qui peut empêcher les épouvantables surprises du "suffrage" universel et du cirque électoral sous la coupe des media et S. S.-Services-Secrets (ainsi sous la dictature financière : Union "Européenne", ou Trump, Johnson et Brexit, sous Cambridge Analytica & Cie).
            Il faut donc savoir détailler surtout les réflexes qui engendrent les réactions primitives à un être différent par quelque réalité ou apparence : réflexes religieux, nationaux, xénophobes, ou engendrés par un type linguistique ou économique. Partout, de tout temps, le pouvoir oppressif fait appel à maltraiter les semblables, ou au moins d'abord à s'en écarter, avec les jouissances particulières de l'agressivité (rabaisser justement le semblable, l'autre humaince qui est justement le plus propre à l'agressif — d'où le plaisir, plus fort qu'à maltraiter d'autres animaux, fréquent chez ceux qui n'ont pas accédé à l'épanouissement proprement humain et qui sont nombreux surtout parmi les êtres de pouvoir) —. Il faut au contraire, à partir du juste universel, du fond humain commun, rassembler des gens pour rassembler des forces : cette base élémentaire de l'action politique progressiste ne peut aujourd'hui que faire rire, par exemple, des sempiternelles divisions et scissions de professionnels de l'égarement.
            Pour répéter encore :
            – on ne fait pas l'unité progressiste par un gourou ou un messie — fût-il d'abord désincarné, par exemple en "prolétariat" —
            – on fait cette unité par la prise de conscience de la vérité — au sens profond : vérité scientifique comme deux et trois font cinq ou la Terre tourne autour du soleil, dont la science du comportement est un aboutissement vital.
            Cette science est le moyen par excellence de lutter contre la priorité de l'émotion brute (chez les plus fous : pour la domination — par entraînement grégaire chez les victimes les plus à plaindre) qui enfonce depuis si longtemps notre espèce dans la barbarie. C'est la ressource suprême pour l'unité des plus conscients, des plus épanouis humainement, des plus progressistes. Et bien sûr, cet enseignement, ce rapprochement se moque bien d'écoles au sens ordinaire,
il est possible sans violence à tous niveaux,
par approches convenables de l'expérience locale :
caractéristique universelle, unique, typique de la science universelle
qu'on ne peut atteindre que par l'étude et la diffusion de la vérité
et non par des fraternisations de pacotille et des prêches en réunions provisoires.



                  Une offre d'information est une offre d'engagement : s'il y a plus que jamais des censures, et des livres ou sites pratiquement interdits ("complotistes"), c'est parce que la simple possession d'information au lieu de propagande par les citoyens est toujours un danger pour les pouvoirs — et donc pour les citoyens un risque, que grossissent tant qu'ils peuvent les médiateurs, flics, lois et juges au service de l'oppression —.
                  Cet avertissement affiché :
                  1) des données plus complètes sur la science du comportement politique, avec bibliographie, sont à disposition un peu partout dans le blog
plus spécialement "Actuels" 84-85-86, mai 2015.
                  2) il ne faut ni s'étonner ni craindre que les citoyens ordinaires ignorent bien des données proposées ici, alors que les divers pouvoirs sont de longue date renseignés sur elles : toute part neuve de vérité a toujours été ainsi étouffée, par tous clans confondus. Le refus de savoir et laisser savoir est, chez ceux-ci, une simple manifestation-réflexe de leur étanchéité exaltée en supériorité fictive : réaction antiscientifique et refoulement de base obligatoires pour la formation d'une mentalité de supériorité (du genre "race des seigneurs", "peuple élu", "touchés par la grâce", "qui ont compris la dialectique", etc.) : en fait choix élitiste, d'animalité et d'inhumanité — que l'éthologie explique aussi aisément.

mardi 27 août 2019

Actuel 145 Amazonie et folies

                        Quand Notre-Dame de Paris brûle, le lendemain une seule personne suffit à garantir que 200 millions d'euros seront versés pour aider aux réparations.
            Quand l'Amazonie brûle, tous les dirigeants réunis des "pays les plus riches du monde" envisagent de verser 20 millions de dollars (donc moins de 20 millions d'euros) pour surveiller un peu l'affaire.
            Notre-Dame de Paris est le résultat pétrifié, au profit de l'alliance féodale-cléricale et à force de corvées imposées, de l'exploitation et de l'écrasement de misérables paysans dont la vie raccourcie n'a été qu'un long martyre. Elle deviendra, si le totalitarisme financier actuel poursuit ses projets (favorisés par l'incendie), le cœur d'une zone de commerce touristique dont presque tous les bénéfices lui retourneront.
            L'Amazonie est (part d'intox actuelle intégrée : les incendies de 2019 ne sont pas les plus terribles, et puis il y a le cas au moins aussi dramatique de la forêt africaine) une zone de merveilles terrestres naturelles indispensable à la survie. D'épouvantables dégâts n'ont cessé d'y être occasionnés surtout depuis quelques décennies par les maffinancieux, véritables criminels contre l'humanité : ils auront contribué à créer des drames pour des siècles.

                        Ainsi toujours l'histoire demeure pour l'essentiel le cheminement de l'obsession d'accaparement et domination héritée des grands singes, et fort peu le cheminement d'une prise de conscience proprement humaine : depuis quelque cent mille ans ou davantage, au prix de tous les mensonges tout le pouvoir se trouve poussé aux mains des plus pervers et des plus fous.
            C'était vrai longtemps avant Hitler. Mais cela ne peut demeurer longtemps après Trump : l'humanité aurait disparu avant.
            Et quand j'écris ces évidences, on me répond que l'explication par la science (l'éthologie décrivant l'histoire comme suite, aussi barbare, de l'évolution) est bien compliquée — puis chacun retourne à sa religion ordinaire, théiste ou dialectique, en clamant tout ensemble qu'il faut l'union des humanistes et sa foi en n'importe quelle folie, pourvu qu'on écarte l'éclatante vérité !!!

mardi 9 juillet 2019

Actuel 144 Sourire jaune

                        Dans notre coin d'est, les prévisions locales de Météo France ont été ces jours-ci d'un ridicule constant. Il y a, certes, de grandes difficultés à être précis en ces affaires lorsque le temps est particulièrement instable : mais il n'y aurait aucune honte à le reconnaître par une courte indication telle qu'un "indice de confiance" déjà employé pour le long terme. Visiblement cela dépasse de loin les capacités des administrateurs concernés.
            Nous avons donc eu droit à des journées entières de ciel lumineux, accompagnées d'annonces des plus violents orages. En prime des indications les plus menaçantes en contradiction flagrante avec l'actualité céleste, et à côté de l'affichage sacramentel de tout le détail des départements "suivis", les données attachées à la "carte de vigilance" comportaient régulièrement l'avis de
Faits nouveaux
en fait réduits à la mention de
Confirmation des prévisions   ...
            Cet acharnement dans le déni insolent de réalité est encore souligné par des inepties supplémentaires : un des bulletins par exemple déclare que
l'acivité
orageuse s'est
tarrie
et même qu'elle a
faiblit
devenant nettement moindre que la nuit
précédante
ce qui dit beaucoup en peu de mots. On juge alors clairement de ce qui demeure en poste à Météo France — alors qu'on y supprime des masses de prévisionnistes...

                        On croirait, en vérité, entendre un porte-parole gouvernemental : plus ridiculement il aberre, plus gravement il affirme et confirme qu'il représente le juste et le vrai — espérant sans doute parvenir à rendre les citoyens toujours plus abrutis. De tels traits sont incessants dans les torrents de brutalités absurdes qui, bien au delà des administrations, emportent l'ensemble du personnel politique : trié par et pour cela. L'inculture et la sottise dévergondées en deviennent décidément un peu trop omniprésentes.
            Il est vrai que c'est le prix à payer pour que l'électorat demeure ce qu'il est — provisoirement commode pour les plus fortunés.

lundi 13 mai 2019

Actuel 143 Merdict des urnes

                        Ici même, les Actuels 2, 5, 103, 111 entre autres ont déjà exprimé et réitéré ce que valent les farces électorales sous les martèlements médiatiques du totalitarisme financier. Simplement, deux incitations récentes doivent faire un peu préciser les choses pour le cas des prochaines "européennes".
            La première incitation est la demie année de défilés des "Gilets Jaunes", nos GJ parfois merveilleux d'audace et parfois affolants d'ignorance. Car on y trouve des gens assez aveugles pour songer sérieusement à voter au cirque du 26 mai prochain — voire à y présenter une liste ! —. Or jamais occasion si belle ne s'est offerte soit de s'abstenir, soit de voter blanc (cette manifestation est la plus redoutée des juristes ou juridistes du système en place) : car les députés au Parlement "européen" n'ont aucun pouvoir, ils ne représentent rien, donc 1) on ne risque rien à montrer qu'on s'en fout complètement et 2) on a beaucoup à gagner en rendant ridicules les pantins français de cette instance (des "députés" à 10% des votants !).
            L'autre raison de parler du dimanche 26 est la répétition, devenue insistante, d'une idiotie proférée par les "élus" en place à tous niveaux : celle qui se réfère au "verdict des urnes" actuel comme un critère de démocratie. On entend et réentend partout que "le peuple a parlé" quand une marionnette de la finance a réussi à se placer à un poste quelconque (à coups de tricheries, fraudes et terreurs mafieuses — surtout médiatiques mais pas seulement : coups de téléphones aux esprits supposés affaiblis, utilisation de "votants" à encéphalogrammes plats, non-résidents etc.). C'est certes ignoble, mais c'est aussi un égarement qui s'oppose à une compréhension importante : à savoir qu'en réalité, la participation actuelle aux votes est une mesure du degré d'abrutissement des citoyens. De la même façon que, par exemple, "la France" n'est certainement pas réduite à l'avachissement provisoire de "quarante millions de pétainistes" revendiqués pour 1940 par des historiens de la honte et de la dépravation, ou qu'un individu ne se réduit pas à son visage un instant déformé par une peur atroce, de même, l'histoire d'un peuple est toute son histoire, et non le cliché instantané d'une chute. Autrement dit, on peut certes souhaiter que se manifeste de nouveau la claque d'une abstention affectant une bonne moitié du corps électoral, on peut toujours rappeler le caractère risible des comédies de Parlement-croupion et députés-godillots au Palais-Bourbon : mais surtout, il faut lire en termes de manipulation des foules les résultats de trahison antisociale des isoloirs après un demi-siècle d'"élections, piège à cons". Car les évènements récents ont encore décrédibilisé les mass merdia du MERDEF, et il faut voir si c'est enfin, au moins, le germe d'un sentiment populaire élargi.
            C'est dans ce sens qu'il faudra examiner ce... "merdict des urnes".

dimanche 21 avril 2019

Actuel 142 Notre-Dame des pourris

                        Beaucoup de monuments historiques sont des symboles érigés par une oppression, des traces d'une victoire des forces obscures, brutes, animales, sur les tentatives d'épanouissement humain. Mais les malheurs ne s'arrêtent pas aux monuments. Un certain hasard aussi fait bien les choses : après l'attentat de Strasbourg, venu déjà opportunément soulager la LREMacronie à un moment difficile, voici encore que le chantier énorme de Notre-Dame, qu'on aurait espéré très surveillé, se laisse détruire et tout soudain fait toute "l'actualité"...
            C'est certes purement accidentel : ç'a été immédiatement certifié tel dans l'annonce officielle prudente d'une enquête officielle soignée et c'est tout dire. A tout "hasard", des injures et accusations de complotismes "ignobles" se sont déchaînées préventivement et simultanément à l'encontre des interrogations de citoyens qui oseraient encore se souvenir, savoir et raisonner : insultes agressives de mêmes termes et de même provenance que pour l'affaire de Strasbourg, mais relayées cette fois avec une vigueur accrue.
            Tout le monde a remarqué aussi que les très philanthropiques plus grandes fortunes de France et de Navarre, rivales dans le vol légalisé du peuple, se sont  encore montrées rivales dans les promesses de "dons" pour les réparations de la cathédrale : pareillement, le Président de la République était allé solliciter l'Eglise catholique au Collège des Bernardins il y a à peu près un an. Ces alliances de tous pouvoirs, réels ou figurés, redémontrent indéfiniment que de tous temps, les riches savent à quels embrumements ils doivent de réussir à ce point à pressurer les pauvres. C'était aussi vrai sous l'égide d'un prédécesseur emblématique de l'actuel chef d'Etat français, le Maréchal Pétain, aux discours tout peuplés de rappels à l'ordre du travail aveuglément obéissant, et de mépris hargneux pour les exigences de "vie facile". C'était aussi vrai dans le discours prononcé le 13 juillet 1937 (à Notre-Dame, tiens !) sur la "vocation de la France" vue par le cardinal Eugenio Pacelli, futur Pie XII, pape des vœux pontificaux à Hitler et de tous les actes apostoliques qui les ont accompagnés. Constance dans la haine contre la révolte des pauvres et dans l'exigence de leur soumission aux violences des riches : chez Pacelli parfaite préparation aux trahisons en 1940 des sabres et goupillons, aujourd'hui désignation d'un général pour veiller à la reconstruction de la cathédrale...

                        Liste sans fin ! Il y a déjà tant d'occasions, de rappeler la Résistance et les devoirs de révolte, tant d'occasions de souhaiter voir le peuple s'éveiller de l'abrutissement catéchisé-médiatisé — sans qu'il soit besoin de tant de malheurs, et alors qu'on pourrait en éviter tant d'autres !

jeudi 18 avril 2019

Actuel 141 Julian Assange

                        Le principal initiateur de Wikileaks vient d'être livré à la police politique mondiale, grâce à la trahison du président équatorien et pour quelques milliards de dollars du FMI. Quand on sait ce qu'est le genre de prison où il vient d'être enfermé, et celles et ceux qui n'en sont sortis que morts ou pour mourir, il faut vraiment être une putain mentale de la mafia total-financière pour rester distant voire ironique devant pareil crime. Cependant on doit insister ici sur autre chose que la simple compassion, ou la dénonciation de l'amusement infect chez les membres et manipulateurs de néo-Gestapo et néo-Göbbels associés.
            A la base de toute action proprement humaine, progressiste, il y a la vérité : la plus globale possible pour que l'action soit aussi favorable que possible à la cause de notre espèce. Plus précisément encore, il y a des volets particulièrement importants de la vérité et en ce moment, un aspect essentiel réside dans l'inimaginable injustice d'une structure de domination féroce, animale — satisfaction sadique de quelques-uns, au prix de la misère de miliards d'êtres humains que les plus grandes facilités techniques de l'histoire permettraient de soigner et alimenter largement.
            Or Julian Assange a contribué à mettre au jour des foules d'horreurs dues à cette oppression inhumaine, à ce point central pour la compréhension du monde actuel : et c'est évidemment ce dévoilement qui lui vaut — tantôt ouvertement, tantôt sous des faussetés cumulant les dévergondages dans l'abjection — la rage d'Etats terroristes et totalitaires posés en "démocraties" et "Communauté Internationale".
            C'est donc cette contribution d'Assange qui doit être soulignée ici. La vérité entraîne la lutte pour la vérité et la justice : c'est ce qui irrite le plus les dirigeants de la finance mondialisée, c'est ce qui s'oppose le plus absolument à la soumission des peuples. Les assassins et bandits en vêtures de bonne coupe, auxquels seuls leurs haut-parleurs vendus donnent la parole, le savent d'expérience comme de sentiment immédiat : ils vivent de mensonge ; et ceux qui se rangent à pareilles obligations de mensonge et détournement des faits sont leurs complices nécessaires.
            Contre toutes les tricheries et injustices en actes et en propagandes, parmi les leçons d'histoire les plus dissimulées et les plus utiles aujourd'hui il y a celle des Résistances européennes sous la botte nazie — spécialement en France. Après plus d'un siècle d'égarements notamment marxistes (économie au lieu de politique, et en référence la syphilis dialectique au lieu de l'expérience), nous n'avons pas pour le moment les moyens de déclencher les applications de cette leçon : "il est à l'ennemi trop facile" de réprimer toujours plus durement. Simplement il faut déjà et surtout il faudra, quand le temps viendra, n'en rien oublier.

lundi 8 avril 2019

Actuel 140 Incertaine, si...

                        Il se sera donc passé quelque chose à Saint-Nazaire cette fin de semaine. La nouvelle "assemblée des assemblées" de GJ a au moins accouché d'une prise de conscience : il existe hors de France des humains, et donc aussi des problèmes bien semblables, comme le climat ou l'oppression. Progrès certes considérable : car on va pouvoir découvrir alors non seulement la géographie mais l'histoire, et ainsi percevoir qu'il y a déjà eu d'autres révoltes en ce pauvre monde, voire penser à se servir du savoir, de l'expérience correspondante...
            Le problème aujourd'hui, c'est qu'après des générations de déchéance mentale en "Etats forts" et media de la honte, les barrières contre la caractéristique de notre espèce — le savoir, spécificité d'homo sapiens — sont solidement ancrées dans les têtes mêmes. Ainsi, quand on se branche sur la vidéo enregistrée à Saint-Nazaire, hors les voix des intervenants on a une sono et des paroles en anglais, incompréhensibles pour la plupart des GJ mêmes : pourtant il y a des chants de révoltes populaires, en particulier en français, qui vaudraient mieux en la circonstance que cette maladie d'anglomanie médiatique — et même qui vaudraient mieux, s'il faut tout dire, que bien des interventions de l'assemblée en cause.
            Ainsi va le monde du temps présent, ainsi va la réduction des cerveaux à des composantes électroniques : le plus élevé d'humanité, savoir ou culture, demeure inaccessible à ceux qui en ont le plus besoin. Les gens, même les plus courageux aujourd'hui, font plus aisément face à des flash-ball qu'à un texte écrit pour eux : dès qu'il s'agit de lire, "ils n'ont pas le temps". Ils se saignent pour aller d'un coin à l'autre de France, ils se font matraquer, éborgner ou amputer ; ils veulent bien causer ou marcher, des heures durant — ce qui vaut politiquement l'efficacité et la variété de parcours d'une chèvre attachée à son pieu —, mais désormais leur sens de la solidarité d'espèce s'arrête au niveau de celui des moutons.
            C'est dommage.
            Un grand Résistant, Claude Bourdet, parlait d'une "aventure incertaine" à propos de la leçon extraordinaire (et fort vivace en 2019) que fut la lutte en France contre la botte nazie. "Incertaine" en effet, puisqu'humaine : mais risquée surtout si on la coupe de sa source la plus vive, la capacité à penser, donc d'abord à apprendre. Claude Bourdet, lui, lisait même le fasciste Malaparte ("Technique du coup d'Etat") et en tirait de quoi mener le NAP, Noyautage des Administrations Publiques...

                        L'enfermement actuel dans l'ignorance, jusqu'à quand ?

mercredi 13 mars 2019

Actuel 139 Sites et post-vérité

                        Les lignes ci-après ont été écrites début février. On n'a guère trouvé depuis de motifs d'apaisement à l'angoisse pour les mouvements sociaux en France en ce moment. Il faudra voir si, samedi prochain 16 mars, un apport d'autres peuples rapproche enfin de ce qui est depuis des mois (ou des années) indispensable. En attendant, il faut encore marteler le plus important pour les progressistes aujourd'hui.


                        Les algorithmes de Google sont largement construits pour
            – écarter les données qui font sentir la justesse de certains élans dans le mouvement des Gilets Jaunes (GJ)
            – et au contraire projeter à la face des citoyens les éléments et les arguties qui peuvent écarter de ce mouvement.
            1. Ainsi : si l'on tape "gilets jaunes" (avec guillemets, pour faire bloc dans la recherche) dans la fenêtre ouverte de Google, on n'a plus en ce début février 19 que quelque 80 résultats, sur 65 à 75 millions avoués par le décompte du moteur de recherche lui-même — les autres sont considérés, d'après la formule en fin de dernière page, comme "très similaires"... Il est vrai qu'on vous propose de "relancer la recherche" si vous souhaitez vous informer sur les autres : mais si vous le faites, vous en obtenez... 350 ! Arithmétiquement, cela signifie que plus de 99,999 % des résultats conservés officiellement sont mis hors de la portée des citoyens.
            Sur quels critères est ainsi faite l'élimination de la quasi-totalité des résultats initiaux ?
            2. Autour du 20 janvier 2019, on obtenait 70 à 80 millions de résultats déclarés. Après le 25 janvier, il en reste quelque 55 millions : donc des dizaines de millions de références ont été et sont régulièrement rendues inaccessibles au public.
            Pareillement encore, au 31/1, on constatait que — sous vague prétexte d'obsolescence — certains des reportages les plus remarquables sur les GJ, dus aux courageuses équipes de la webtélé lemediatv.fr, étaient éliminés de youtube comme de facebook...

                        Pour les gens qui se souviennent du XVIIIe siècle et des Lumières préparant la grande Révolution française,
            – d'abord il est incompréhensible que non seulement les leçons de ce moment extraordinaire soient à ce point oubliées, mais qu'en plus on se laisse fasciner aujourd'hui par la stupide "actualité" téléguidée du genre Google & Co. : car après tout, il paraît de simple bon sens qu'on essaie de comprendre, et pour cela d'abord de s'informer un peu, avant de se passionner pour une cause
            – ensuite il est incroyable qu'après tant de succès de la méthode expérimentale, il demeure tant de gens pour se référer à des contes et légendes, voire à des propagandes aussi éhontées que celle de Göbbels, au lieu de lire dans des réalités l'expérience contrôlable par tous.
            Mais en fait, la surprise devant les succès de la pure illusion vient de l'oubli du fond animal dans l'humain. Or en histoire, c'est ce fond éthologique, animal — grégaire puis souvent agressif — qui a jusqu'ici parlé le plus haut, et non pas la raison qui devrait plus constamment caractériser l'espèce.
            Comme il a été écrit si souvent dans ce blog, il y a eu à cet égard un malheur particulier : c'est, à la suite de la lutte entre les pouvoirs réactionnaires anciens et le fossoyeur de la Révolution française, le retour triomphal de la scolastique, du blablabla indéfini se référant indéfiniment à du blablabla au lieu de jamais retoucher terre et réalité — à la suite de Waterloo, le triomphe de Hegel et de la dialectique porté par les crapules de la Sainte-Alliance (déjà largement manœuvrées par les diviseurs anglo-saxons de l'Europe) —. Les fous qui croyaient pouvoir restaurer l'ordre ancien cherchaient ainsi à effacer le souvenir de l'Encyclopédie de Diderot et, avec l'aide et le soutien fermes de la papauté, interdire autant que faire se pouvait la référence à la réalité, aux faits et aux documents : d'où le terrifiant retour à la fausseté, à la hâblerie, à la confusion entre les livres parvenus à travers les censures et la connaissance véritable.
            Seule cette "rétrovolution" monstrueuse permet d'expliquer complètement le dévoiement des révolutions du XIXe siècle (Marx comme Proudhon, Engels comme Bakounine étaient maniaquement hegeliens) et les échecs progressistes jusque sous nos yeux. Car c'est encore à partir de cette saleté verbaliste qu'on en est à "l'ère de post-vérité" et à la misère présente, c'est ainsi seulement que peut se pérenniser l'oubli des êtres et des faits, au profit de stupidités partout répétées et des réactions aberrantes que cela engendre.
            Bref en somme, si la "liberté" du marché est de plus en plus surveillée — et les lois de plus en plus liberticides —, c'est ce que veulent d'abord, certes, les tyrans en place. Mais il faut comprendre que c'est grandement facilité par la dialectique et sa sacralisation de textes, inévitablement accompagnées du mépris de l'expérience historique, et du mépris de l'expérience scientifique notamment éthologique. Car l'expérience historique démontre l'intrication des marxismes avec leurs scissions sans fin et leurs dictatures notamment russes et chinoises ; l'expérience scientifique notamment éthologique démontre la puissance des réactions comportementales animales, grégaires et agressives, dans l'énorme majorité des cas historiques de mouvements de foules. Dès lors, le choix de bases de plus en plus évidemment erronées ne peut manquer, par la confusion du réel et du virtuel, d'entraîner l'écœurement de ceux qui voudraient résister puis en conséquence l'absence de conscience nette et la paralysie progressiste — réalité fort actuelle.

                        Si l'on voit alors Alain Soral reçu à bras ouverts par Alain de Benoist, et une même incohérence érigée en système les alimenter l'un comme l'autre, cela s'explique aisément : mais il est déjà bien inquiétant qu'ils rencontrent tant d'écho, car cela démontre à quel point la peste mentale est contagieuse — ce que seule l'éthologie et la mise en évidence de la grégarité éclairent comme il faut : or personne encore ne se sert de ces indispensables éclairements, alors que les pouvoirs usent et abusent des puissants moyens techniques mis en ce siècle au service de l'ignorance —.
            Que dire alors ensuite, quand on voit Etienne Chouard reçu, et largement soutenu, par Michel Collon ? celui-là dit de Soral que c'est "un grand résistant", celui-ci prétend attaquer Soral, et cependant on les voit, de longs quarts d'heure, paradant ensemble — ce qui fait comprendre, il est vrai, pourquoi les bons articles se raréfient sur le site de Collon...
            Ainsi partout. Que faire alors ? Quels sites demeurent éventuellement consultables ? Qui ose mentionner par exemple que si les Etats-Unis sont le pire diable aujourd'hui, la corruption au Venezuela n'est pas toute due aux Etats-Unis, et que ceux qui soutiennent sans nuance un régime corrompu ne rendent service à personne ? En mille autres cas de même, qui demeure assez ferme pour éviter de répondre, en toute stupidité dialectique, à une hystérie par une autre ?

lundi 4 février 2019

Actuel 138 Sur le tournant de février 19

                        En résumé d'abord : ce qui importe le plus humainement, c'est
            – de penser la réalité au lieu de se laisser emporter par des réactions affectives déclenchées par des mots, des habitudes ou des images,
            – de raisonner pour agir à partir de tout ce qu'on peut savoir, qu'on doit sans cesse étendre, au lieu de se laisser piéger, comme souvent les animaux, dans des enchaînements de sensations et comportements non maîtrisés.
            Plus simplement encore : le premier repère progressiste, c'est la vérité dégagée à partir de l'expérience, de la réalité historique et scientifique, la plus vaste possible. Or nul ne s'en occupe plus assez — du moins de ceux qui se font entendre.

                        C'est très grave : car les systèmes d'oppression et donc propagandes vivent d'oblitérer la réalité et d'augmenter la difficulté à y accéder. Ainsi, le black-out (notamment de Google) sur les Gilets Jaunes n'est qu'un exemple actuel dans la ligne des coups de propagande gouvernementaux ou religieux : toujours, les privilégiés ont fait monter l'émotion à partir d'étalages partiellement ou totalement faux, ils ont cherché à enfermer notamment dans des sentiments grégaires, pour éviter qu'on ose se détacher des crimes d'Etat ou de clergé. Les propagandes et catéchismes ne datent certes pas de notre temps : mais les mensonges actuels sont particulièrement étendus, dévergondés et raffinés. C'est à changer cela qu'il faut surtout s'atteler, c'est pour détruire privilèges et propagandes qu'il est vital de prendre enfin en compte toute l'expérience, travail pour lequel il n'y a jamais eu autant de facilités et de sources convergentes de connaissances.
            Or hélas, à ce que montre aussi l'expérience, cela demande davantage de courage que d'affronter les lacrymos et autres grenades, LBD ou matraques : car on voit souvent s'affermir et s'accoutumer aux lacrymos et autres grenades, LBD ou matraques ; mais on voit bien rarement s'affermir et s'accoutumer à aller chercher de quoi apprendre, pour enfin comprendre et agir assez fort et juste — au lieu de simplement se mettre au chaud grégaire, dans l'illusion d'intuition de prophètes ou de foules, et en attendant le massacre.

                        Ainsi, au moment où ces lignes sont rédigées, des appels touchants et fous tentent de déclencher ici une grève générale illimitée à partir de mardi prochain 5 février. Puissent les évènements me donner complètement tort : mais à mon avis, en l'état social notamment en France et en 2019, ces appels sont de la maladie. Car d'un côté, les dirigeants de syndicats-kollabos vont s'affairer à bloquer le départ de grève mardi prochain 5/2. De l'autre, il semble qu'entre autres Monsieur l'ancien ministre Mélenchon doive être reçu à l'Elysée mercredi 6. Bref tout est prêt primo pour ménager, à ceux qui disposent du plus terrible pouvoir et à leurs alliés parmi ceux qui se font entendre, "l'honorable sortie de crise" dont rêvent les réactionnaires depuis tantôt trois mois, et secundo pour déchaîner la répression la plus féroce si la part la plus juste de révolte, isolée, tente de se poursuivre.
            Infamie et trahison des personnages en place, certes : mais aussi incroyable refus de la réalité de tous les temps, de la part de ceux-là mêmes qui osent parler d'éducation populaire et de communication, qui monopolisent le discours public et qui finalement entretiennent l'ignorance, coupant ainsi le mouvement présent à la fois de ses racines passées et des traits essentiels des réalités actuelles, le privant donc de ses plus grandes forces et ressources.
            Tout cela va, au moins provisoirement, rendre plus difficile encore le rapprochement du peuple et du savoir, c'est-à-dire le raccord à la seule lignée victorieuse des sursauts de progrès depuis deux siècles et demi.
            C'est lamentable.
            Il faut tout de suite penser à tout faire repartir, au plus vite.

lundi 14 janvier 2019

Actuel 137 EuroGendFor et guerre civile

                        Depuis le printemps 2004 et à l'initiative de "la France" (en fait, du totalitarisme financier dans ce pays), il existe une Force de Gendarmerie Européenne : EuroGendFor dans le mauvais espéranto de l'UE, d'où cette part du titre ci-dessus. C'est le pendant policier, en cas de guerre civile, de ce que prépare l'OTAN sur le site militarisé de Schnöggersburg (cf. sur ce blog Actuel 113, juin 17). Le trait le plus net de cette gendarmerie est qu'elle est placée hors la loi : les Etats membres peuvent y faire appel, mais ne peuvent la poursuivre (caractéristique depuis les années 1930 des institutions de cette sorte : ainsi la BRI de Bâle). Or des rumeurs insistantes ont fait état, depuis des semaines, de gendarmes sous uniforme apparemment français mais ne comprenant pas notre langue...

                        Avant d'y revenir : d'après "Le Monde" même, journal semi-officiel de nos restes de République
            – le 8/9/17 Monsieur Macron déclarait à propos des manifestations contre la "Loi Travai" : "je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes".
            – le 12/6/18, de même : "on met un pognon de dingue dans les minima sociaux, les gens ne s'en sortent pas [...] on met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif"
            – le 15/9/18 (à un chômeur) : "Hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue et je vous en trouve, du travail"
            – plus,  ces tout derniers jours, l'agression supplémentaire sur la "perte de sens de l'effort" des Français.
Il y a d'autres étalages de la même insolence, qu'il ne semble pas utile de recenser — ainsi sur l'affaire Benalla ou sur "les Gaulois" —.
            Parmi nos GJ, les milliers de blessés plus ou moins gravement et d'interpellés plus ou moins préventivement ne démentent pas la pérennité de ces provocations, dans le mépris devenu ordinaire de la loi et de la République.
            Le précédent Actuel (136, décembre 18) soulignait d'ailleurs encore la volonté de guerre civile de l'actuel gouvernement. 

                        Sur cette même ligne, la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (CNCDH) écrivait (cf. Actuel 109) :
Paris, le 23 février 2017 – Hermétique aux manifestations contre les violences policières, le Parlement a adopté la loi relative à la sécurité publique, un texte inacceptable dénoncé par la Commission nationale consultative des droits de l’homme. 
« Pendant plusieurs mois, notre pays a fait face à la colère des policiers. Parallèlement, des manifestations se multiplient un peu partout en France pour dénoncer le comportement des forces de l’ordre et l’impunité de certains fonctionnaires auteurs de violence. Dans un tel contexte, s’insurge Christine Lazerges, présidente de la CNCDH, la Commission dénonce un texte, qui vise à apaiser le malaise des forces de l’ordre, mais qui va surtout renforcer la défiance de la population à leur encontre, attiser les tensions et contribuer à fragiliser encore un peu plus la cohésion nationale. »
            Fragiliser la cohésion nationale ne semble pas très différent d'augmenter les risques — ou les menées — de guerre civile.

                        Tout cela ne suffit certes pas à démontrer que des gendarmes recrutés chez des malfrats de divers pays européens étaient déjà dans nos rues ces temps-ci. Si donc on avait à évaluer une probabilité d'interventions d'EuroGendFor ici ces dernières semaines, il ne faudrait pas dépasser a priori les 25 à 30%.
            Oui mais, "le Monde" a publié sur cette affaire un démenti cinglant et ironique, à partir d'un piège tendu aux citoyens attentifs (dits conspirationnistes) : un drapeau de l'UE était peint sur les blindés de gendarmerie lancés sur les Champs-Elysées. Occultant comme toujours la masse de données qui précède et leur relation évidente, se fixant au contraire sur ce seul signe douteux, "fake news-ex-le Monde" (comme dit Maurice Lemoine) s'est empressé de déclarer "qu'il n'en fallait pas plus" pour déclencher les rumeurs susdites.
            Ah ! Alors : probabilité, 75%.