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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mardi 21 janvier 2014

Actuel 59 Mémoires


A l'origine d'une grande fortune, Balzac disait qu'il y avait un grand crime : mais Balzac, peintre de bourgeoisie pure aussi peu préoccupé des misérables que de démocratie, ne voulait pas aller trop loin. En réalité, ce ne serait même pas assez de suivre la pérennité de richesses par la simple pérennité dans le crime : les privilèges se maintiennent par l'augmentation incessante de la violence et de l'immoralité. C'est cela surtout que "l'histoire" des manuels de dressage nazional s'efforce de voiler.
On va le revoir, lorsqu'on va nous saouler du centenaire de 1914. Il y aura sans doute moins de patriotardisme primaire qu'en d'autres temps — sauf si "la" crise prend des proportions assez grandes pour que la finance européenne éclate —. Mais quoi qu'il advienne, on ne parlera pas beaucoup des privilégiés. On verra certes apparaître des noms et des ombres comme ceux d'empereurs, d'Autriche, de Pangermanie ou de toutes les Russies, peut-être même de bons gérants comme Berchtold l'Autrichien et ses amis ou supposés ennemis les larrons d'Allemagne, de Pétersbourg (le sang des répressions de grèves russes !...), de France (Poincaré-la-guerre), d'Angleterre : mais on taira pudiquement les responsabilités et motifs vrais.
On parlera moins encore des de Wendel-von Wendel.
Il faut reconnaître qu'il y a des raisons, ou plutôt des causes, de grande prudence. Maurice Kriegel, en Résistance Valrimont, conte dans ses mémoires comment la simple publication de lettres de Kollaboration avérées, adressées par les maîtres de forges aux pouvoirs nazis, lui valut procès et même condamnation (minime, mais c'était une autre République). Or, vu ce qu'est aujourd'hui l'institution judiciaire, vu son degré d'asservissement aux maffinanciers, on peut tout craindre d'elle — et aussi de ses hommes de main moins légalistes —. C'est ainsi que se perpétuent silence et ignorance sur ce que sont, après ce que furent, le Comité des Forges ou l'UIMM et leur domination du patronat français : qui se souvient de Pierre Pucheu dans ses liens patronaux ? qui se souvient du rôle et de l'action pendant la Grande Guerre des sournois protecteurs de leurs usines des deux côtés du Rhin, et de leurs incitations à la boucherie soutenue par les décimations ?
C'étaient pourtant toujours les mêmes fortunés, qui poussaient à la guerre en 1914 comme à la Kollaboration en 40, qui ensuite massacraient la sidérurgie lorraine et se faisaient attribuer des "indemnités" plus honteuses que le milliard des Emigrés. Ce sont toujours les mêmes fortunés, parfois les mêmes noms sous des alliances très proches, qui ont régenté et régentent le CNPF devenu MEDEF : demandez donc les généalogies de famille de tel ou tel "patron de patrons" — ces gens qui ont annihilé des centaines de milliers d'emplois français, qu'on laisse gérer et parler d'emploi en France !
Au fait, savez-vous pourquoi le scandale UIMM de l'époque Kriegel fut étouffé ? C'est à cause du retour au pouvoir de gens comme Saint Robert Schuman, la clique démo-chrétienne autour de personnages comme Monnet et la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) chéris du journal le Monde, digne héritier du Temps.

Vous trouverez bien des choses à partir des pistes ainsi offertes, si vous savez chercher sur Internet. Mais il faut savoir : ne pas s'arrêter, certes, à Wikipedia (c'est le b, a ba) ! et ensuite dépasser les quelques milliers de premières références fournies par Google. Car il y a des gens qui savent faire : comme ce moteur de recherche fonctionne sur des critères comme le nombre de demandes sur un site donné, vous pouvez être sûrs que les sites d'abord proposés quand on frappe "UIMM" sur Google sont ceux que cette honorable institution sature de demandes et ainsi contrôle complètement... Et voilà comme on écrit l'histoire — suivant un principe, il est vrai, qui date de longtemps avant Internet.
Mais lisez "Le livre noir du libéralisme" (suisse) ou "Le livre noir du capitalisme" (français), et vous aurez au moins quelques bonnes sources pour une recherche très "avancée". Vous en aurez d'autres en reprenant le chapitre consacré au journal Action dans les mémoires de Kriegel — et même en reprenant les histoires, qui ne sont pas toujours des contes, rédigées par les thoréziens en volant les archives tenues par des Résistants plus soucieux de véracité que d'orthodoxie pécéfiste.
Evidemment, c'est plus fatigant que de compter sur les "mainstream media". Les crapules au pouvoir savent faire converger la censure des uns et la paresse des autres. S'il vous plaît, n'entrez pas toujours dans ce jeu-là.

<globalresearch.ca> d'abord, puis le site français correspondant <mondialisation.ca>, ont mis en ligne un article sur la manipulation du comportement humain et l'éthologie politique, dont l'auteur est André Avramesco. Ce travail dit les procédés en tous domaines par lesquels les plus grands criminels échappent aux plus grands procès, à Nuremberg et ailleurs. C'est une bonne occasion de méditer le mélange de terreur, d'inertie et d'écœurement qui si souvent tue les mémoires des peuples — et détourne de les faire revivre.