bienvenue, welcome, welkome,etc

Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


jeudi 13 décembre 2018

Actuel 136 LREMacronie : les jaunes giflés

                        Du temps où vivaient de véritables syndicats, et un personnel politique non uniformément rampant sous les fouets du totalitarisme financier, on traitait de jaunes les briseurs de grève et manifs. Mais ce jaune-là n'était pas celui des gilets de ronds-points et avenues de ces jours-ci. C'était plutôt la couleur de malade, dont les faciès de LREM se colorent abondamment en France en ce moment : si grand est leur égarement, de ne rien comprendre à ce qu'ils n'ont cessé de susciter eux-mêmes par leurs compulsions folles. Ce devait être aussi la couleur du commandant du Titanic après que, comme les ministres et députés de la "majorité" actuelle, il ait de toute sa rigidité "tenu le cap" après les premiers repérages d'icebergs. La différence est que lui en est mort, et honteux : risque que ne songe pas à courir notre hautain personnel maffinancieux.

                        Quelle ressource alors pour ces monstres ? Ils vont, c'est la seule chose sûre, tenter tout et n'importe quoi à coup de violences et mensonges emmêlés — c'est peut-être le cas en ce moment à Strasbourg, encore un peu plus follement que cela n'a déjà été vu en assez semblables occasions —. Mais avant de connaître leurs décisions et leurs effets à termes,
            il est très important de saisir le sens de leur profonde compassion pour les plus huppés des commerçants d'abord (Cartier à Paris !), de saisir comment ainsi ils s'efforcent de rameuter contre les plus démunis une part au moins des Français — les mieux lotis entraînant de vastes troupeaux d'imbéciles qui croient être aussi des privilégiés — ;
            il est très important de suivre cette volonté perpétuelle de division nationale et guerre civile qui cherche à ratisser au plus large contre la misère la clientèle des Fillon-Le Pen, la descendance de tout ce qu'il y a eu de traîtres au peuple dans l'histoire de France,
            il est très important de voir à temps la tentative de réprimer encore une fois à force de violence l'indestructible espérance démocratique.

                        Autrement dit, conformément à l'inversion mentale ordinaire des gens de pouvoir, ils vont tenter de faire porter au peuple la responsabilité de la guerre civile qu'ils ne cessent  de mener contre lui. On va voir avec quel succès.
            Mais ne vous attendez pas à des fleurs : ce n'en est pas la saison, marchés de Noël ou pas.

vendredi 9 novembre 2018

Actuel 135 Centenaire pour peuples

                        Il y avait eu bien des révoltes contre la guerre, avant et après sa déclaration en 1914 par les prétentieux crétins tous sûrs de la gagner — les plus stupides autour du tsar et du Kaiser, mais ce n'est pas un éloge pour les autres —.
            Il y avait eu à l'automne 1918, contre le baroud d'honneur ordonné aux marins allemands de la Baltique par les suprêmes fous criminels Hindenburg et Ludendorff, l'extinction des chaudières — qui revenait à mettre les navires hors de combat pour des semaines, et ainsi interdire le massacre absurde face à la flotte anglaise —.
            Il y avait eu Wilhelmshaven et surtout la formidable gerbe d'étincelles de Kiel.
            Enfin, après d'autres journées aussi incroyables pour les éternels soumis, il y eut le 6 novembre 1918 : la prise de l'imprimerie du grand journal de Hamburg, et la parution de "Drapeau Rouge", "Rote Fahne" (avant celui de Liebknecht) qui proclamait la révolution mondiale. C'était le relais attendu avec une impatience haletante par Lénine, qui y voyait à juste titre la condition indispensable au succès de "sa" révolution — non celle qu'on dit faite par lui, mais celle à laquelle il s'était donné, voué, consacré corps et âme, celle de l'humanité, des êtres et des peuples, contre la barbarie de leurs dirigeants —. Le premier grand soubresaut de révolution planétaire enflammait à son tour le peuple allemand.

                        Ce n'est pas de cela "qu'on" parle aujourd'hui. Des pantins et paradeurs nauséabonds se disputent "l'actualité" — à la suite d'autres comédiens, eux aussi dignes héritiers des bouchers de 14-18 qui voulaient avant tout bloquer "la Sociale" et le droit au dialogue des peuples —. En déferlantes d'ordures, voici qu'on s'injurie ces semaines-ci pour remémorer-commémorer, mais non, mais si, le traître salopard qui, de ce côté du Rhin, fut loué pour avoir su doser les assassinats en décimations — de telle façon qu'on exécute "seulement" assez de monde pour décapiter l'opposition à la boucherie des tranchées, sans risquer de susciter davantage de révolte — : le futur législateur des lois d'abjection xénophobe et antisémite et de Kollaboration pronazie, Pétain en toutes lettres.

                        Il fallait bien quelques lignes pour redire qu'il y eut d'autres Français, comme d'autres Allemands, qui eux ne cessèrent jamais de croire à l'humain et de le faire entendre même aux pires moments des rechutes de masse, grégaires, en délire animal.

mercredi 31 octobre 2018

Actuel 134 Stupidité CE

                        Les "horaires d'été" ne sont, c'est vrai, qu'une infamie relativement petite dans les monstruosités de la ligne dollar et "CE", Communauté et surtout Commission "Européennes" associées. Il peut donc paraître déplacé d'y attirer le regard, en ce moment d'horreurs partout dans le monde et ici même — Brésil, Syrie (sept ans de meurtres coloniaux sous prétexte humanitaire), migrants assassinés à petit feu, comédie tartufesque et juridismes abjects pour espionner et harceler de toutes manières même un simple Mélenchon, toute opposition un peu nette étant de trop pour les cryptonazis "en Marche" —. Seulement "l'heure d'été" imposée depuis quarante ans est si exemplaire, de la stupidité et de l'abjection des gens de pouvoir en général, qu'il a paru utile d'en écrire une petite page.
            Il y a plus de vingt ans, la revue Vérité & Liberté publiait dans son numéro 4 un brin de colère contre le changement d'heure (pp. 28-9 dans la version imprimée, article "L'ordre des médiocres" ; version en ligne accessible par le premier lien proposé sur l'accueil de ce blog). On y disait déjà brièvement l'essentiel, qu'aucun des media n'ose déclarer : 1) le seul but véritable de "l'heure d'été" est de faciliter l'acceptation d'heures supplémentaires, d'ainsi éviter la création de postes et augmenter le chômage, parce que les travailleurs admettent plus facilement de rester au boulot si le soleil est encore haut dans le ciel au moment de rentrer chez eux ; 2) ce n'est en rien une affaire d'économie d'énergie, et l'aveu en a été fait répétitivement (même par l'INSEE, c'est tout dire) dans les études et rapports dès après vingt ans comme après trente de ce crime marginal ; 3) car c'est bien un crime, qui aide aussi bien par exemple à décérébrer les jeunes se levant trop tôt pour l'école qu'à multiplier les infarctus en général, comme vous l'expliqueront tous les enseignants et médecins véritables (donc le contraire des "experts" prostitués au totalitarisme financier).
            Ce qui se passe à présent, c'est que les incidences sur la santé publique sont si énormes que, tant qu'il y a des restes de Sécurité Sociale, cela finit par coûter trop cher même aux sacro-saintes "entreprises". D'où un choix difficile pour les bureau-technocrates de Bruxelles : ils avaient refusé de reculer, par simple inertie animale sur le thème "le chef seul décide", quand on leur a immédiatement démontré l'absurdité de leur décision, et ils se retrouvent contraints aujourd'hui, ou de laisser apparaître leur ineptie vicieuse, ou de s'en prendre encore plus férocement à la protection de la santé publique même dans des pays "riches".
            Pour le moment, ils hésitent, ils cherchent à "préparer l'opinion" (les campagnes de désinformation). Pour ne pas reconnaître l'absurdité de leur faute. Pour empêcher qu'on ne voie l'évidence. Comme pour le climat. Comme pour les injustices dites inégalités. Comme pour tout.
            Il a semblé que cela valait la peine d'être un peu dit.

mardi 9 octobre 2018

Actuel 133 Brésil octobre 2018

                        Sans doute, bien des progressistes ont suivi les présidentielles brésiliennes ce mois-ci, et beaucoup ont espéré que la propagande occidentale exagérait le score prévu pour l'extrême droite au premier tour : les derniers jours, on avançait un chiffre allant jusqu'à 40% des votes...
            Son candidat, Bolsonaro, en a obtenu 46% — près de cinquante millions de voix, davantage que tout le corps électoral de France.

                        Il y a juste vingt ans, une Internationale marxiste publiait, à l'occasion de la présidentielle au Brésil, une histoire du "Parti des Travailleurs" de ce pays (parti de Lula, de Roussef et de l'opposant du deuxième tour de cette année, Haddad) :
union-communiste.org/de/1998-11/bresil-levolution-du-parti-des-travailleurs-471
Le texte détaillait les trahisons de ce parti corrompu, mais ne se préoccupait ni de savoir pourquoi la corruption fonctionne si efficacement de par le monde ni, moins encore, de l'efficacité des propagandes et media des maffinancieux. Il concluait : "pour les révolutionnaires brésiliens, cela reste une tâche indispensable que d'ouvrir les yeux à cette base ouvrière et populaire [...], de combattre ses illusions et de lui offrir la claire alternative d'un parti révolutionnaire et d'une politique de classe."
            Les résultats du 7 octobre 2018 montrent ce qu'ont donné de telles recettes et références. Il va sans dire que l'article se gardait de rappeler à quelle classe appartenaient Goulart (jeté à bas par le néonazisme US au printemps 64 puis assassiné) aussi bien que le président Robin-des-bois des Etats-Unis avec qui il avait tenté une alliance (J. F. Kennedy, assassiné lui dès novembre 1963). Ainsi toujours, bien des fidèles religieux, marxistes par exemple, sont sourds à tout ce qui n'est pas leurs litanies, liturgies et rites ; étanches à la mise à jour par le savoir (notamment éthologique, cf. ici l'article précédent Actuel 132), ils ne voudront voir dans les remarques de fait ci-dessus que des allusions douteuses. Mais n'importe.
            Ce qui importe à l'extrême à présent, c'est que les réactionnaires ont assez appris — de manipulation des foules et d'éthologie — pour souvent ne même plus avoir besoin d'assassiner des Goulart et des Kennedy, pour souvent ne même plus avoir besoin de coups d'Etat et de dictatures militaires comme au Brésil en 1964, ou au Chili en 1973 etc. : soumis par les manipulateurs, aveuglés, assourdis et paralysés par les marxistes entre autres, les peuples votent et volent tout seuls de défaite en défaite, et "d'austérité" en guerres. En 2018, au Brésil...
            ... et en d'autres lieux. N'avons-nous pas déjà semblable retour cryptonazi en France, grâce à l'ignorance en général et aux marxistes en particulier ?

lundi 10 septembre 2018

Actuel 132 A diffuser SVP

                        Il y a sur la Toile de (rares) bons sites d'information. Ils ont tous le même terrible défaut : ils ne permettent pas de comprendre le faible écho qu'ils rencontrent, alors que les mensonges d'Etats et de clergés sont bien accueillis et intériorisés dans des foules. Or la clef de cette compréhension, c'est l'éthologie (mot grec pour dire "science du comportement", comme biologie dit "science de la vie") : cela seul parvient à saisir le psychisme des profondeurs et les régressions de l'humain à l'animal, puis de là le fond des réactions de foules et les guerres. Car c'est sur ces moteurs, très réels, que les dominants fondent leur action depuis le temps des hordes humaines les plus primitives — et non sur des modes fort variables de production des richesses —. Ainsi, les viols ou égarements de foules sont maîtrisés par des meneurs, par exemple religieux ou nationaux, et ces meneurs sont essentiellement des pervers, des fous à enfermer en raison de leur suragressivité devenue largement inconsciente : mais celle-ci rencontre un accueil favorable chez de nombreuses brutes avides de décharger à leur tour, sous n'importe quel prétexte, leurs propres pulsions primitives et barbares. Il est sans intérêt de fond qu'on attribue à de telles horreurs le nom d'impérialisme, populisme, esclavagisme, totalitarisme ou théocratie : cela change avec des circonstances où les malheureux désignés à la haine ont des provenances historiques ou géographiques différentes, tandis que la volonté de domination à tout prix et son écho ne changent pas.
            La seule façon efficace de lutter contre de tels régimes de déshumanisation est de plus en plus clairement repérée surtout depuis le temps des Lumières : c'est la prise de conscience large de l'expérience universelle, science-et-histoire. Cela suppose une mise à jour perpétuelle, que refusent aujourd'hui presque tous les progressistes par leur ignorance — active ou passive mais toujours lamentable — de l'éthologie.
            Il s'agit là d'un essentiel monstrueusement négligé. Pour parvenir à sortir des menaces actuelles sur notre espèce (et les autres), des progressistes doivent d'abord se réunir pour la diffusion du savoir aujourd'hui vital. Cela inclut évidemment des données politiques de toutes sortes sur la réalité de notre temps et la construction d'un site international de référence progressiste : mais plus précisément et de façon spécialement urgente, la prise de conscience des fondements du comportement humain. Des éléments bibliographiques très importants sont à disposition pour cela, en particulier par l'intermédiaire des liens suivants :

dimanche 12 août 2018

Actuel 131 Le triomphe des nuls

                        Pour les Français, cela commence sans doute à l'élimination de De Gaulle par Pompidou, en 1969 : quelqu'un — qu'on peut apprécier diversement en fonction de ses temps et actes historiques, mais dont la stature est indéniable — quelqu'un, dis-je, était remplacé par rien, dans un roulement de sauvageries financières, dans la nullité morale qu'affectionnent les poussées et réactions de privilèges, de barbarie, de brutalité bête, d'animalité dans notre espèce.
            Ça ne s'est pas arrangé depuis, ni ici ni ailleurs. La fascination par les mass merdia de l'argent a partout permis l'annihilation de la citoyenneté : on en arrive à un président et un parlement qui, même en y décomptant tous ceux qui n'ont voté d'un côté que pour éviter l'autre, valent à peine un quart d'électorat — et s'il fallait ne compter que les partisans véritables de cette "majorité" risible ou nauséabonde, on se demande à quelles infimités, si l'on peut dire, il faudrait descendre.
            Ainsi nos "responsables" gèrent, simplement, la pénurie de savoir, de justice et d'intelligence : la seule "compétence" qui demeure est l'insertion dans les structures de répression, politique au plus mauvais sens du terme. Un imbécile élu ou nommé est simplement porté par un réseau acceptable pour le totalitarisme financier, comme un jury d'examen officiel se fait un agréable devoir d'écarter un candidat coupable de bon sens à l'encontre d'une notoriété en place — pareillement, un commerçant vend une saleté parce qu'elle lui rapporte davantage qu'une vraie utilité, comme un technicien suit avec détermination un programme d'installation ou de réparation destiné à donner de nouvelles pannes ou catastrophes. Système d'automates au lieu d'êtres, à tous niveaux et en toutes affaires. Déshumanisation qui fait crever, partout.
            Dans cette ligne, on a fait passer la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sous prétexte — incroyable — de "sauver des vies". Mais au lieu de ne songer qu'à faire du fric par radars, si l'on améliorait le nombre et la qualité des postes de médecins en hôpital public (et l'on n'ose même plus parler d'investir plus sérieusement dans la recherche, par exemple contre le cancer), ou tout simplement si l'on acceptait enfin d'appliquer la législation contre les accidents du travail (et ne parlons pas de récupérer pour le bien du peuple les sommes inimaginables de fraude fiscale, ni de finir d'inciter aux trafics les plus immondes comme la drogue, qui enrichissent les banques de façon essentielle par le blanchiment d'argent sale ou ordurier), voire si un jour et d'un même élan on rétablissait l'éducation et l'information démocratiques et républicaines,
combien de vies et d'âmes pourrait-on vraiment sauver, dites ?

lundi 2 juillet 2018

Actuel 130 Crises migrants-UE-US

                        Le fond d'horreur des guerres coloniales ne change pas, mais les procédés diffèrent au long des décennies. Ainsi, les brutes ont mieux appris l'intérêt de faire participer aux crimes les victimes elles-mêmes : dans des cas extrêmes comme au Congo, ce sont pour l'essentiel des troupes africaines (notamment rwandaises) qui mènent les massacres et imposent les terreurs au profit du capital mondial. Puis, pour renouveler les stocks d'esclaves prêts à travailler à n'importe quel salaire, on organise la fuite éperdue de réfugiés vers des pays riches d'où ils espèrent pouvoir envoyer des devises et entretenir parents et amis — ceux-ci restés bloqués dans leur pays d'origine après s'être ruinés pour se cotiser et payer le voyage de l'exilé. Dans cette industrie programmée de mort et surexploitation, on ne parle guère des disputes pour le partage des butins entre passeurs, flics officiels, mafieux déclarés, dictateurs, militaires et financiers. Par contre, une mise en scène insistante place sous les projecteurs les heurts entre émigrés et populations des pays "d'accueil".
            C'est d'abord parce qu'il y a, pour les plus dangereux salopards installés dans leurs privilèges, un intérêt directement et immédiatement politique à ces flux de misère infernale : cultiver le rejet raciste et fasciste, et ainsi égarer la contestation du totalitarisme financier en promouvant l'extrême droite, l'aveuglement populaire suragressif rebaptisé populisme. L'oppression est insupportable si on a conscience des facilités de vivre actuelles : il importe donc de détourner l'attention, de faire "se venger" en s'en prenant lâchement aux plus pauvres au lieu de songer à frapper les plus riches. Agir contre ceux qui disposent des nervis "régaliens" (flics et militaires) demande un courage toujours rare : il est rendu encore plus difficile par les torrents de médiatisation éveillant la terreur, poussant à l'égoïsme, et entretenant en "nos valeurs" les lâchetés et abjections xénophobes.
            Mais il y a davantage. En fait par exemple de "racines chrétiennes de l'Europe", on a eu le récent appel du pied de Monsieur Macron, au Collège des Bernardins, pour faire pleinement retrouver à l'Eglise son rôle pérenne d'écrasement de la pensée, des êtres et des peuples. Identiquement, le réveil de férocité néonazie chez les gens de la CSU bavaroise, le retour à Mussolini par la Ligue italienne, l'ultra-intégrisme catholique polonais ou celui de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X en France, les fêtes commémoratives d'anciens dirigeants hitlériens à l'est de l'Europe, toute cette nouvelle Sainte-Alliance va dans le sens de l'"atlantisme", du renouvellement de soumission de l'UE, au moment où certains osaient parler d'indépendance européenne et de se passer un peu du "parapluie" OTAN-USA-CIA.
            Le God-dollar a des media que nos media ne connaissent pas...
            

mardi 5 juin 2018

Actuel 129 Eibl-Eibesfeldt

                        Il aurait eu ses quatre-vingt-dix ans le 15 juin prochain, il est mort le 2 : Irenäus Eibl-Eibesfelt, fils spirituel, gendre et dauphin de Konrad Lorenz n'augmentera plus notre savoir, après des centaines de publications et des dizaines de livres et films d'éthologie générale et surtout d'éthologie humaine. Les presses de langues allemande et anglaise évidemment, mais d'autres aussi, sont pleines d'hommages et de rappels de son œuvre. Il n'y a presque rien en France.
            J'ai couru reprendre sa bible d'éthologie humaine (que j'ai en italien, et dont il n'existe évidemment pas de traduction française : vous me direz que si c'est pour en voir une éditée chez Flammarion, il est pour un Français même très moyen plus efficace et plus fidèle à l'esprit d'Eibl de lire le texte original ou une version anglaise, voire coréenne fût-ce en caractères chinois). J'ai retrouvé avec toujours la même émotion cet éthologue, ce savant de l'éthique, et en particulier sa colère contre les politiciens qui se poussent en mentant à leurs peuples alors que, comme il dit fort bien, cette lamentable attitude ne risque pas d'encourager la confiance même entre proches voisins. Cela m'a fait me souvenir de la parole de Sartre, prétendu philosophe, qui disait au contraire ne pouvoir interdire le mensonge à un homme politique sans lui ôter la possibilité de faire ses affaires : c'est là une bonne délimitation de la différence entre un homme de profond et juste savoir comme Eibl, et de ces trop souvent outres langagières (Orwell dixit) qu'on nous fait passer pour penseurs illuminés — pourtant notre grand Sartre, surtout quand il se mêle de son art ou qu'il revient à sa sensibilité profonde, n'est pas le pire...
            Je me suis rappelé aussi avoir d'abord trouvé chez Eibl cette évidence, que pour construire enfin un monde de paix il faudrait tendre à ne rien enseigner à des enfants, jusqu'à leur quinzième ou seizième année au moins, qui ne soit reconnu comme vrai chez tous les humains et sur toute la planète : admirable renvoi à la poubelle de tous les catéchismes, enrobés ou non de dialectiques et théismes variés ! On pouvait entendre ces jours-ci sur Radio-France (tout est possible) quelques mots sur l'attitude de l'Eglise notamment en Irlande, comparant ses postures sur la contraception et la conduite de ses prêtres à l'intérieur de ses institutions "de charité", en fait d'exploitation esclavagiste sexuelle et autre... Mais il ne s'agissait que de ce siècle : quand se résoudra-t-on à raconter un peu ce qu'a été l'histoire réelle des crimes qui ont imposé les religions ?
            Laissons. Autant que l'humanité même, l'éthologie continuera son chemin. Il fallait seulement ici ne pas manquer d'adresser à la mémoire d'un très grand bonhomme le nécessaire très grand coup de chapeau.

mardi 29 mai 2018

Actuel 128 Erratum et plus

                        C'est peu de chose en soi, mais tant de fils s'y rassemblent que la petite aventure et surtout ses suites ont semblé mériter l'enregistrement.
            L'Actuel 123, Mensonge papal, indique que deux scans de l'encyclique Fides et ratio, utilisant Adobe Reader sur deux ordinateurs différents, ont donné zéro résultat pour la recherche de la concaténation "expér". C'est rigoureusement exact, mais la même recherche à partir du logiciel Aperçu donne, elle, dix-neuf résultats...
            Cela ne change pas grand-chose aux arguments de l'Actuel en cause, car d'abord et surtout les idées essentielles de méthode et philosophie expérimentales ne figurent effectivement jamais dans l'encyclique, et ensuite accessoirement les rares emplois et références à expérience ne mentionnent qu'une fois la science, et font autrement allusion à des usages parfaitement superficiels (dont, parbleu, "l'expérience" religieuse, quand le mot juste serait plutôt "aventure").
            Mais d'abord cela donne une idée de la valeur du logiciel Adobe. Ensuite, on a cherché sur un des ordinateurs, branché sur Internet et donc régulièrement soumis à l'espionnage sous prétexte de "mise à jour", à reprendre l'original en Word de l'Actuel 123 : impossible sans passage par un questionnement de Microsoft...
            Il n'y aura donc plus un acte de notre vie quotidienne qui ne puisse être directement ou indirectement analysé par les crapules mafieuses du surespionnage total et totalitaire, depuis les ordis, smartphones, portables, compteurs Linky, etc. Réciproquement, il n'y aura non plus aucune borne aux tricheries et mensonges étalés sur les mass merdia de la finance mondiale, que ce soit sur les peuples révoltés, sur les attentats dont, pour éviter des enquêtes gênantes, les auteurs sont abattus sur place (c'est ce que l'Union "Européenne" appelle l'abolition de la peine de mort), ou sur les mouvements de foules que les brutes ne parviennent pas à interdire (comme les colères de rue françaises ces jours-ci). "Liberté" du marché !
            Mais revenons au pape : il y eut un très catholique génocideur de l'Indonésie, d'abord installé à la fameuse BCCI dite BC-CIA — l'énorme faillite frauduleuse de cette banque provoqua l'une des incessantes et vaines réglementations jamais appliquées dites "accords de Bâle" — ;  le même criminel fut ensuite nommé par Reagan à la tête de la CIA où, avec l'aide de ses proches d'Arabie Saoudite, il fut à l'origine des intégrismes islamiques à partir de l'Afghanistan, puis des attentats de ces fanatiques sur toute la planète et de là des lois scélérates censées les réprimer et permettant en fait l'étranglement des libertés publiques. Pour ceux qui ne l'ont pas reconnu, c'est de William Casey qu'il s'agit. Il disait : "nous saurons que nous aurons accompli notre programme quand tout ce que croiront nos compatriotes sera faux"...
            Quels progrès depuis Goebbels — et la Bible !

lundi 7 mai 2018

Actuel 127 Essentiel progressiste

                        Ces jours-ci sur psychanalyse et foules, voici à son tour André Vltchek élucubrant, et décidant par intuition pure de ce qu'il faut voir sur les perversions du pouvoir et des répressions coloniales. Sur le même thème, de son côté D. Ganser élucubre, lui, autour du théologien Drewermann à partir de Jung, tandis que c'est à partir du très catholique Lacan que, sur LeMédia, déclame le professeur G. Miller — aussi auteur hélas de l'impuissante préface au livre de  Freud-Bullitt sur le président Wilson. Evidemment chez tous — Vltchek, Ganser, Miller —, pas question du rattachement de l'humain à l'animal que Freud avait pourtant déjà remarquablement tenté,et surtout pas question de comprendre à quel point l'histoire et les enchaînements psychiques suivent les règles générales d'animalité jusque chez l'humain, comme K. Lorenz l'a démontré plus admirablement que tout autre !
            Il ne s'agit ici ni de chercher à parer Freud de tous les succès et de toutes les vertus scientifiques, ni à l'opposé de sombrer dans la malhonnêteté d'Onfray et d'en venir à ironiser sur la "vulgate freudienne". Mais enfin si même les progressistes dédaignent le savoir — contre la leçon essentielle et oubliée des Lumières —, il ne faut pas trop s'étonner qu'au stade actuel l'humanité et la vie soient mal parties.
            Au vrai, par sa profonde conscience des exigences morales, politiques et méthodologiques en affaires humaines, Freud est loin au-dessus du déviant Jung, tandis que Lacan n'est au mieux initialement qu'un propagateur des idées freudiennes, et au pire finalement qu'un pédant déguisé en prophète pour snobs des beaux quartiers. Il faut revenir à la lignée Darwin-Freud-Lorenz, et enfin admettre que 
l'espèce qui pourrait devenir vraiment humaine est,
dans les hasards et barbaries de l'histoire faisant suite à celles de l'évolution,
gravement sous-développée mentalement et donc inconsciente
des absurdités qui placent au pouvoir les plus immondes des humains.
            Il est plus qu'urgent de laisser enfin apprendre le SAVOIR disponible, d'inciter à la conscience expérimentale globale, synthèse nécessairement toujours remise à jour de toutes les connaissances et de tous les acquis de méthode disponibles. Sans cette condition indispensable d'actualité et globalité, inévitablement on en revient à l'affirmation vulgaire de sensibilité non étayée de raison : au lieu de la conscience de l'aventure humaine dans son immensité, ça retombe à du Khalil Gibran ou Krishnamurti après Socrate, ça retombe à la monumentale erreur de prétendre voir juste (jusqu'en soi-même, incroyablement !), à partir d'un pauvre vécu de contingences personnelles — restriction ridicule, entraînant une vision si lamentablement partielle qu'elle est presque aussitôt fausse.
            Pourtant depuis un demi-siècle, Freud a été remis par l'éthologie dans la perspective darwinienne, seule convenable. On va ici, encore une fois, tenter de résumer tout ce que cela représente (c'est en partie répétition — références infra).

                        Répétition d'abord : parce que jamais jusqu'ici dans l'histoire la production des richesses n'a été à ce point facile, jamais la lutte pour le pouvoir des pervers de la domination n'a été à ce point laissée débridée, folle — jusqu'ici il y avait toujours eu quelque contre-pouvoir des producteurs : au contraire aujourd'hui les grèves (surtout partielles) ne font le plus souvent mal qu'aux grévistes, etc. —. Il en résulte le déchaînement en notre temps des luttes et agressivités proprement politiques, et l'impuissance des progressistes s'ils en demeurent aux critères économiques (à l'économanie). Au contraire, grâce à l'étude des tendances agressives chez tous les animaux supérieurs et spécialement l'espèce humaine (la science du comportement ou éthologie), la compréhension de la rage de domination et pouvoir à tout prix éclaire de façon extraordinaire les comportements en général et l'histoire en particulier : cela donne des moyens inouïs contre les brutes. Plus spécialement, le grand basculement totalitaire comme l'insuffisance théorique actuels tiennent à l'absence de prise de conscience de ces acquis essentiels de la science en affaires politiques : le principal moteur, le plus élaboré de l'évolution et le plus actif surtout dans l'espèce humaine, est la tendance à trouver une place aussi considérée et considérable que possible parmi ses congénères (êtres de la même espèce).
            C'est là l'origine des sociétés, des guerres et plus largement de tous les grands traits d'histoire ; c'est ce qui se manifeste effroyablement par l'unité ou au moins le large consensus de tous les dominants et dictateurs ("mondialisation"), tandis que les individus dans les peuples sont maintenus, autant que les brutes le peuvent, dans l'incapacité à communiquer et se rassembler contre l'oppression. Il est essentiel de comprendre cette dissymétrie :
les pervers et déséquilibrés, obsédés de domination à n'importe quel prix,
sont excités par leurs systèmes et les font fonctionner de façon absolument continue
alors que les gens plus épris de raison sont en général préoccupés
de survivre s'ils sont dans la misère et sinon de se réaliser plus humainement.
C'est cette dissymétrie politique qui entrave l'épanouissement humain global et menace la vie et la planète : la forme économique — techniques de production et répartition des richesses — est au contraire accessoire (il est lamentable qu'il y ait des dominants : leur lamentable présence en "entreprises" n'est qu'un corollaire).

                        De là, tout le drame contemporain se noue. Car si l'on sait un petit peu d'éthologie — de cette psychologie des profondeurs qui montre à quel point les êtres et surtout les foules se prêtent à la manipulation notamment par effet animal grégaire, de troupeau —, on ne s'arrête plus à gémir sur la puissance des media ou l'art des dominants, capitalistes ou bien plus anciens : car par exemple on saisit, et on ne peut plus oublier, à quelle monstrueuse erreur se livrent ceux qui ont leur radio perpétuellement branchée dans leur voiture et qui osent dire que "ça ne leur fait rien". On sait faire clairement le lien de pareille folie à celle des gens partant très à gauche, qui regardent la télé tous les jours en déclarant aussi que "ça ne leur fait rien", puis qui après quelques années votent très à droite en étant sûrs de penser pareillement : bref on saisit une fois pour toutes que
le fond des actes et prétendues convictions politiques n'est pas dans une raison,
mais dans des enchaînements psychiques éthologiques entraînés
1) dans l'imprimé par les mots, les compositions de pages,
évidemment aussi par les images ou les allusions aux images,
2) à la radio par les télescopages de pubs antirationnelles
qu'on croit percevoir comme telles et dont on ne perçoit pas la force de décérébration,
par les intonations, les phrasés et dictions soulignant un sourire ou un air entendu,
3) bref en tout partout — surtout sur écran
et dans l'enfance (contre-éducations religieuses et nationalistes) — 
par ce qui ne passe pas par la conscience
ou ne fait qu'y transiter sans y laisser de traces,
tandis que les marques les plus fermes sont imprimées profond,
loin au-dessous des niveaux directement accessibles à la raison et au savoir.

                        Il est donc vital de comprendre que les manipulations — agissant sur des êtres humainement soit encore peu développés soit inhibés par les pulsions animales (déjà agressives ou, plus primitivement, grégaires) — utilisent pragmatiquement mais à fond les retombées techniques de la science du comportement ou éthologie... tandis que les progressistes, au lieu de s'instruire, reculent devant la terrible prise de conscience de ce savoir !
            Une remarque est ici inévitable : si Freud est si grand, dira-t-on, comment ce maître de la compréhension du refoulement a-t-il pu manquer le refoulement de loin le plus dramatique, celui de l'agressivité ? Une réponse est aussi simple que navrante dans l'indifférence à l'humain des déroulements cosmiques comme historiques : avant de dépasser la censure interne relative à la sexualité, Freud a usé (et abusé) de drogues qui, pour dire vite, tendent à effacer les pulsions agressives.
            Ceci posé, si on a lu les grands textes d'éthologie, on ne se contente plus d'admettre qu'existent des êtres assez pervers pour devenir des obsédés de la "conquête", de l'"Empire du monde" (directement violent, charnel et "temporel", ou caché derrière une hypocrisie "spirituelle"), des malades de l'"hégémonie", de la domination à n'importe quel prix et par n'importe quel sadisme — inquisitorial au long de siècles ou mortellement et militairement agressif sur toute la planète. Si on a lu, appris de l'éthologie, on ne se contente plus de l'effarement devant les planificateurs de guerre nucléaire qui, après de longs et savants calculs sur les effets immédiats de souffle et radioactivité, puis les effets à terme par incendies et voiles atmosphériques, tirent un bilan de centaines de millions de morts rapides et de quelques milliards plus lentes, et qualifient cette perspective d'
acceptable
pour la survie de notre espèce et des autres !
Si on a lu, appris de l'éthologie, on SAIT que ceux qui sont près des leviers de commande ont toujours été des fous à enfermer, et que les moyens actuels rendent de la plus extrême urgence de les dénoncer directement, eux, leur pouvoir et tous ceux contaminés par la fascination de violence. Au lieu de cela, trop de progressistes s'égarent dans des diversions dialectiques ou écologiques, nient stupidement l'animalité contre toutes les leçons de la science et de l'histoire, et s'enfuient dans des rêvasseries de classes ou d'idylles agricoles : comme si les gens recrutés pour devenir des brutes n'appartenaient pas à tous les groupes et parcours sociaux (non-classes) ! comme si les gens étaient au fond, même aux moments-pivots des tournants de folie, conscients, équilibrés, paisibles et raisonnables !
            Pour rassembler des forces politiques, il faut rassembler des gens : or pour le progrès ce n'est possible qu'à partir d'une vue commune des chosesAujourd'hui, la prise de conscience éthologique est ainsi pour l'action une condition sine qua non. C'est le seul moyen d'analyser le caractère violemment compulsif et irrationnel des hystériques de parade et domination, prêcheurs et conquérants, et de leur écho dans les foules. Tout ce blog dit et redit à quel point l'éthologie non seulement est explicative, mais rend capable de lutter contre les développements agressifs pathologiques : en partie par éclairements et dénonciations de la folie des "grandeurs", en partie par une prise en compte des expériences historiques autrement juste, précise et féconde que les inepties de lutte "des classes" ou de réformismes. D'abord les Lumières et la diffusion générale du savoir transcendant les structures d'un régime devenu totalement aberrant, puis les sursauts européens et mondiaux ancrés dans la compréhension directe des oppressions, valent une bien autre synthèse pour l'action que les fumées théologisantes tirées de Hegel et autres professionnels du remplacement des faits par un Verbe de pouvoir, du remplacement de l'expérience-science-et-histoire par des scolastiques et dialectiques vides de la nécessaire universalité.


Références
                  Le premier paragraphe ci-dessus redit ce qui importe le plus dans l'Actuel 120 de ce blog, dont d'autres articles sont partiellement repris pour la présente synthèse. Pour le reste, la référence ici la plus commode en vue d'une bibliographie demeure le groupe de trois textes

dimanche 22 avril 2018

Actuel 126 Syrie avril 18

                        Repère : Le mari de Mrs. Theresa May, première ministre britannique, s'appelle Mr. Philip May. Il est gérant d'une firme d'investissements, actionnaire de la plus grosse entreprise US d'armements — Lockheed Martin —. Les frappes contre la Syrie lui ont valu une double fortune : par montée en flèche immédiate de l'action Lockheed, et par assurance de nouveaux contrats, notamment pour remplacer les dizaines de missiles tirés (en gros un million de dollars chacun).

                        1. Principaux acteurs directs (gouvernements)
            – Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Arabie Saoudite, Israël, face à
            – Russie et Iran. 
            La Turquie, empêtrée pour le moment, oscille.

                        2. Essentiel historique
            Il faut, pour comprendre l'agression contre la Syrie, remonter bien plus loin dans l'histoire que Sykes-Picot et voir comment les coloniaux les plus barbares de l'histoire, en violence et en durée, se posent aujourd'hui en tenants de la morale : largement dans le cadre de leur héritage religieux. On doit donc au moins mentionner les guerres mondiales (ainsi l'Allemagne, vaincue de ces guerres mais de même référence religieuse, figure parmi les soutiens des frappes anti-syriennes), et rappeler les innombrables coups d'Etat et génocides dus à CIA, MI6 et services de Françafrique (Iran, Guatemala, Chili de Pinochet pour ceux qui semblent les moins effacés de la mémoire collective ; mais bien plus largement les sauvageries coloniales notamment en Asie, Afrique et Amérique Latine).
            Il est plus juste encore de restituer précisément le rôle de l'Eglise. Car ce rôle
            – commence à son héritage romain (cf. Edward Gibbon) et continue par ses faveurs aux criminels esclavagistes (servage européen, génocide des Amériques et de l'Afrique distribué par les papes après les barbaries européennes de l'Inquisition)
            – se prolonge par les haines contre les mouvements sociaux — d'abord contre la grande Révolution française, puis contre les révolutions européennes
            – et se perpétue par soutien indéfectible, depuis l'hitlérisme, à ses semblables et à ses héritiers.
            La profonde disjonction, schizophrénique, issue de l'enseignement biblique
            – actes de barbarie insurpassable // référence aux valeurs de fraternité
            – systématisation d'esclavage avec torture // affirmation de religion d'amour
a certes été portée à son comble dans l'hypocrisie des dirigeants anglo-saxons et de leurs intégrismes évangélistes : mais elle est inscrite dans toute l'histoire de la chrétienté et ses catéchisations de mensonges (le monde fait en six jours...).

                        3. Données stratégiques d'ensemble (géopolitique)
            Dans cette ligne, le cas de la Syrie correspond au stade actuel de la "stratégie du fou" dont on parlait déjà du temps de Richard Nixon : pour parvenir à la domination mondialeconvaincre l'adversaire qu'on est prêt à risquer n'importe quoi, guerre d'anéantissement comprise. Cette conviction exige une préparation psychologique où la propagande (procédé nommé et catégorisé, de propaganda fide, par l'Eglise romaine) retrouve le rôle qu'on associe aujourd'hui volontiers (non sans quelque raison) à Goebbels, mais dont de nombreux exemples remontent plus loin et plus juste : Goebbels, lui, se référait volontiers à la brutalité au lieu de la tartuferie.
            Pour les Etats-Unis, après la guerre contre le Mexique, il y eut par exemple l'attentat qui permit la guerre contre l'Espagne (provocation sous fausse bannière détruisant le Maine en rade de la Havane) ; puis la Creel Commission et les procédés de Propaganda (Bernaÿs), le laisser-venir de Pearl Harbor, les déchaînements de Dresde, Hiroshima et Nagasaki pour faire entendre à l'URSS ce dont les Anglo-Saxons étaient capables contre elle, l'hystérie McCarthyste contre "le communisme athée" (déjà Nixon, avant la dictature des frères Dulles), la course aux armements accompagnée des innombrables subversions d'Etats (l'Iran et toute l'Amérique latine, mais aussi le génocide indonésien contemporain de la guerre du Viet-nam), puis le remplacement partiel de l'anticommunisme par l'anti-islamisme dès les années 1975 (Team B de Bush 41, avec l'Afghanistan et Oussama ben Laden, aussi mené par la BCCI et le même William Casey, patron catholique de la CIA, qui s'était déjà distingué en Indonésie en compagnie d'Allen Dulles) et jusqu'aux montages du 11 septembre 2001 et à la guerre "contre le terrorisme" qui a soutenu jusqu'à présent les pires terroristes (Al Qaida), en particulier contre le régime syrien.

                        4. Données tactiques
            4. 1. Gaz
            Une première provocation a eu lieu, à une échelle microscopique : les laboratoires britanniques de Porton Down ont fait un raid, à la ville voisine de Salisbury, contre un agent double. Si victimes il y a, elles sont deux, et l'une au moins se porte comme un charme (la fille, interdite de communication par les flics anglais). Mais le fait divers a été porté en renouveau hystérique par la presse Murdoch (parfaitement dans la ligne, pour cette affaire Skripal, de ce que Hearst et ses journaux avaient accompli à partir du dynamitage du Maine, cf. ci-dessus). A partir de là, les faits n'importent plus : on parle de gaz-Russiegaz-Russie, gaz-Russie, indéfiniment. Comme avec Goebbels, le mensonge répété mais renforcé de tartuferie et systématisé à échelle mondiale devient plus fort pour la manipulation des foules que la référence à la réalité, la vérité même assez apparente (c'est ce qu'on a conceptualisé aujourd'hui en "ère de la post-vérité").
            Ainsi les matraqués sont rabaissés à l'animalité (on parle de "peur" : c'est éthologiquement incorrect — il y a en effet "peur de sortir du troupeau", mais plus fortement et précisément : primo instinct grégaire, secundo offre de décharge agressive, haine, typique de la "religion d'amour"). Ainsi toute affirmation de gazage syro-russe est d'office (post-)"vraie" et les trois Etats, criminels de guerre de longue date, sont eux les tenants de la (post-)morale internationale...
            C'est malgré tout bien étrange. Car par exemple, les frappes (rappel : au bénéfice de Lockheed Martin etc.) sont intervenues pile alors qu'une mission internationale un peu trop indépendante venait vérifier la destruction de l'arsenal chimique syrien — mission de l'Organisation Internationale contre les Armes Chimiques (OIAC, en sigle anglais OPCW), qui n'aurait pu que démontrer la fausseté des allégations occidentales. A la suite des tirs de missiles, l'ancien président de cette organisation (José Bustani) a publiquement rappelé qu'il avait dû démissionner en 2002 dans une situation analogue (remise d'un rapport défavorable à la propagande de guerre) devant les menaces de mort proférées contre ses enfants par John Bolton— le même qui vient d'être nommé conseiller à la sécurité nationale des USA par D. Trump —. On peut étendre indéfiniment ce rappel des procédés mafieux CIA-MI6 etc., mais on ne soulignera jamais assez à quel point cette fausseté est une mentalité admise et systématique ("l'air qu'ils respirent", a dit Chomsky des fondements des actes et rapports des Kennan, Nitze, Casey, Cheney, Rumsfeld — ces deux derniers pour le PNAC, Project for a New American Century, dont nous vivons les conséquences depuis 2001) qu'on ne peut séparer de ses racines chrétiennes.
            Il y a "mieux".
            Les Occidentaux n'ont pas levé le petit doigt (sauf pour lui manifester de l'amitié — par Rumsfeld) lorsque Saddam Hussein gazait (entre autres) les Kurdes par milliers — les plus sévères évaluations de morts syriennes par attaques chimiques ne peuvent guère dépasser quelques centaines, et tout contredit qu'on les attribue au seul régime en place : l'armement des groupes "islamistes" par US-UK, aussi subit que considérable, a de notoriété publique inclus des armes chimiques notamment en faveur des fameux "Casques blancs", groupuscule terroriste déguisé en humanitaire par le MI6, cf. des dizaines d'articles accessibles même par Google—. Mais dans l'axe et l'élan de l'affaire Salisbury-Porton-Down-Skripal, les gentils chefs d'Etats d'Occident se disent tout à coup révulsés par les odeurs de gaz : de toute (post)-évidence russe...
            En tout, partout, pour la vérité ce ne sont pas les preuves ni les arguments qui manquent : mais comment réveiller les gens narcosés depuis quelque cinquante ans (ou deux mille) ? quel tri faire, pour entraîner l'écoute des citoyens eux-mêmes pressurés et opprimés ? comment agir contre la dictature et ses "press'titués" ?
            4. 2. Contexte international
            On connaît la maîtrise par les Occidentaux des organisations internationales [jusqu'ici l'OIAC-OPCW y a(vait ?) partiellement échappé] : on sait le rôle dictatorial du Conseil de "Sécurité" à l'ONU, la corruption des délégations d'Etats notamment parmi les plus pauvres, les crimes perpétués par astuces comptables (en monnaie, valeur économiquement antidémocratique et antiscientifique par excellence) par Banque Mondiale, FMI, BCE à la suite puis en compagnie de BRI-BIS, etc.
            Dans les énormités qui ne cessent ignoblement de prétendre à la morale et d'utiliser les conditionnements religieux, on doit remarquer le ferme soutien à la "coalition internationale" du wahhabbisme islamique... Il faut là-dessus consulter le remarquable calendrier établi par Craig Murray, ancien ambassadeur britannique
On y voit s'intriquer propagande préparatoire à de nouveaux drames de guerre et visites d'Etat à Londres, Washington et Paris de "MBS", Mohammed ben Salmane. Ce personnage, membre important de la dictature féodale sur la malheureuse Arabie, s'affiche en propriétaire privé du pétrole de son royaume (utilisé pour faire tourner des robots et automates et ainsi détruire le contre-pouvoir ouvrier jusque dans les pays riches). Etrange soutien aux "judéo-chrétiens" ! Mais il est vrai que ce dernier qualificatif (néologisme qui eût fait rire ou grincer des dents dans les années 1930 et 40) n'est qu'une autre preuve des niveaux atteints en stupidité imposée : si demain l'intérêt de tel ou tel groupe financier l'exige, il parlera aussi bien d'islamo-christianisme ou de toute autre combinaison de déismes et de "sagesses" orientales (on a vu déjà s'allier nazisme de Hitler et shintoïsme japonais)...
            De même, la mort de la diplomatie et du droit international dans le cirque onusien est bien présentée par l'ancien ambassadeur français Michel Raimbaud : 
il résume, à propos de la Syrie,un bilan de "400.000 morts, 13 ou 14 millions de réfugiés, exilés ou déplacés, un pays ravagé". Mais dans le racisme, terrible, répandu et inconscient, comment faire comprendre que ce ne serait ni plus ni moins révoltant si ce tableau était celui de la France — ce qu'il a été à peu près dans les années 1939-45 ?
            4. 3. Eléments de politiques intérieures
            On doit souligner que les trois chefs d'Etat les plus directement agressifs sont minés par des problèmes de politique intérieure, et que le dévoiement belliciste est un utile dérivatif contre les luttes sociales : Trump s'est isolé de pratiquement tous ses concitoyens, privilégiés ou non, et ne tient que par mise en scène et capitulations voilées devant l'establishment ; May ne peut surmonter les multiples oppositions à la catastrophe du Brexit ; enfin ici nos traîtres de pourris et journaleux s'efforcent de nier que Macron fait face non seulement aux colères à Air France, à la SNCF, dans les facs et chez les retraités, mais aux liens qui (trop lentement encore) commencent à se tisser entre ces révoltes.

                        5. Conclusions
            5. 1.On parle de mollesse russe, voire de coordination occidentalo-russe (en partie pour les spéculations, du genre rappelé ici en sous-titre : Repère). L'Actuel précédent (125) a dit les attaches très occidentales et monétaires des milliardaires russes et chinois : c'est aggravé chez les Russes par une tradition chrétienne — renouvelée depuis quelque vingt ans —, et par une coterie (aussi ancrée dans l'histoire) qui veut confondre l'Ouest et un paradis à portée de main. Il y a plus.
            Un navire (USS Donald Cook), qui pour des essais de guerre électronique s'était porté au moment ukrainien en Mer Noire puis dans la Baltique, a été expédié début avril en Méditerranée orientale pour coordonner les frappes. Or lors de son voyage nordique, il avait été déjà "agressé" par un avion russe pour brouillage hertzien. Etait-ce déjà entente ou démonstration de supériorité ou crainte, d'un côté ou de l'autre ? un piège des Etats-Unis ? Les Russes s'illusionnent-ils sur leurs armements, électroniques ou non ?
            Il faut simplement dire : le citoyen ordinaire étant plus mal informé encore que les stratèges, on doit surtout voir qu'on est en pleine folie. Dès lors, à la question : "les fous au pouvoir sont-ils capables d'aller plus loin encore ?", un tout petit peu d'histoire suffit pour ne pas hésiter à répondre : oui.
            Si le faire voir pouvait réveiller les gens, pour une fois, un peu à temps !
            5. 2.Les privilégiés sont certes les plus coupables, d'utiliser les réactions animales chez les humains. Mais jusqu'à quel point faut-il exonérer de responsabilité les gens qui acceptent si facilement de parader en supériorité, par exemple de "race" (inexistante) ou de religion (très existante), ou qui sous prétexte de quotidien trop encombré refusent de s'informer, surtout des malheurs des autres ?
            Il y a aussi, c'est vrai, les égareurs qui parlent de classes quand il faudrait parler de science du comportement et de manipulation des foules... Et ceux-là, faut-il aussi leur pardonner leurs postures de profonds savants, quand ils ne font que ressasser une religion qui ne s'avoue même pas pour telle ?
            5. 3.Désormais, la nécessité la plus absolue et urgente est la coordination des luttes contre les pouvoirs en place, à toutes les échelles : locales, nationales, mondiale. Or ce n'est possible, si l'on recherche quelque succès à terme, qu'à partir d'une vue commune, expérimentale et assez globale. Ce blog ne vise pas autre chose, et ne peut davantage que de tenter une présentation de cette vue
donc en insistant, à partir de la science du comportement,
sur le caractère de maladie historique et psychique
que représente la structuration animale actuelle des sociétés humaines
par le pouvoir au lieu du savoir, par la violence au lieu de la conscience.