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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


dimanche 21 avril 2019

Actuel 142 Notre-Dame des pourris

                        Beaucoup de monuments historiques sont des symboles érigés par une oppression, des traces d'une victoire des forces obscures, brutes, animales, sur les tentatives d'épanouissement humain. Mais les malheurs ne s'arrêtent pas aux monuments. Un certain hasard aussi fait bien les choses : après l'attentat de Strasbourg, venu déjà opportunément soulager la LREMacronie à un moment difficile, voici encore que le chantier énorme de Notre-Dame, qu'on aurait espéré très surveillé, se laisse détruire et tout soudain fait toute "l'actualité"...
            C'est certes purement accidentel : ç'a été immédiatement certifié tel dans l'annonce officielle prudente d'une enquête officielle soignée et c'est tout dire. A tout "hasard", des injures et accusations de complotismes "ignobles" se sont déchaînées préventivement et simultanément à l'encontre des interrogations de citoyens qui oseraient encore se souvenir, savoir et raisonner : insultes agressives de mêmes termes et de même provenance que pour l'affaire de Strasbourg, mais relayées cette fois avec une vigueur accrue.
            Tout le monde a remarqué aussi que les très philanthropiques plus grandes fortunes de France et de Navarre, rivales dans le vol légalisé du peuple, se sont  encore montrées rivales dans les promesses de "dons" pour les réparations de la cathédrale : pareillement, le Président de la République était allé solliciter l'Eglise catholique au Collège des Bernardins il y a à peu près un an. Ces alliances de tous pouvoirs, réels ou figurés, redémontrent indéfiniment que de tous temps, les riches savent à quels embrumements ils doivent de réussir à ce point à pressurer les pauvres. C'était aussi vrai sous l'égide d'un prédécesseur emblématique de l'actuel chef d'Etat français, le Maréchal Pétain, aux discours tout peuplés de rappels à l'ordre du travail aveuglément obéissant, et de mépris hargneux pour les exigences de "vie facile". C'était aussi vrai dans le discours prononcé le 13 juillet 1937 (à Notre-Dame, tiens !) sur la "vocation de la France" vue par le cardinal Eugenio Pacelli, futur Pie XII, pape des vœux pontificaux à Hitler et de tous les actes apostoliques qui les ont accompagnés. Constance dans la haine contre la révolte des pauvres et dans l'exigence de leur soumission aux violences des riches : chez Pacelli parfaite préparation aux trahisons en 1940 des sabres et goupillons, aujourd'hui désignation d'un général pour veiller à la reconstruction de la cathédrale...

                        Liste sans fin ! Il y a déjà tant d'occasions, de rappeler la Résistance et les devoirs de révolte, tant d'occasions de souhaiter voir le peuple s'éveiller de l'abrutissement catéchisé-médiatisé — sans qu'il soit besoin de tant de malheurs, et alors qu'on pourrait en éviter tant d'autres !

jeudi 18 avril 2019

Actuel 141 Julian Assange

                        Le principal initiateur de Wikileaks vient d'être livré à la police politique mondiale, grâce à la trahison du président équatorien et pour quelques milliards de dollars du FMI. Quand on sait ce qu'est le genre de prison où il vient d'être enfermé, et celles et ceux qui n'en sont sortis que morts ou pour mourir, il faut vraiment être une putain mentale de la mafia total-financière pour rester distant voire ironique devant pareil crime. Cependant on doit insister ici sur autre chose que la simple compassion, ou la dénonciation de l'amusement infect chez les membres et manipulateurs de néo-Gestapo et néo-Göbbels associés.
            A la base de toute action proprement humaine, progressiste, il y a la vérité : la plus globale possible pour que l'action soit aussi favorable que possible à la cause de notre espèce. Plus précisément encore, il y a des volets particulièrement importants de la vérité et en ce moment, un aspect essentiel réside dans l'inimaginable injustice d'une structure de domination féroce, animale — satisfaction sadique de quelques-uns, au prix de la misère de miliards d'êtres humains que les plus grandes facilités techniques de l'histoire permettraient de soigner et alimenter largement.
            Or Julian Assange a contribué à mettre au jour des foules d'horreurs dues à cette oppression inhumaine, à ce point central pour la compréhension du monde actuel : et c'est évidemment ce dévoilement qui lui vaut — tantôt ouvertement, tantôt sous des faussetés cumulant les dévergondages dans l'abjection — la rage d'Etats terroristes et totalitaires posés en "démocraties" et "Communauté Internationale".
            C'est donc cette contribution d'Assange qui doit être soulignée ici. La vérité entraîne la lutte pour la vérité et la justice : c'est ce qui irrite le plus les dirigeants de la finance mondialisée, c'est ce qui s'oppose le plus absolument à la soumission des peuples. Les assassins et bandits en vêtures de bonne coupe, auxquels seuls leurs haut-parleurs vendus donnent la parole, le savent d'expérience comme de sentiment immédiat : ils vivent de mensonge ; et ceux qui se rangent à pareilles obligations de mensonge et détournement des faits sont leurs complices nécessaires.
            Contre toutes les tricheries et injustices en actes et en propagandes, parmi les leçons d'histoire les plus dissimulées et les plus utiles aujourd'hui il y a celle des Résistances européennes sous la botte nazie — spécialement en France. Après plus d'un siècle d'égarements notamment marxistes (économie au lieu de politique, et en référence la syphilis dialectique au lieu de l'expérience), nous n'avons pas pour le moment les moyens de déclencher les applications de cette leçon : "il est à l'ennemi trop facile" de réprimer toujours plus durement. Simplement il faut déjà et surtout il faudra, quand le temps viendra, n'en rien oublier.

lundi 8 avril 2019

Actuel 140 Incertaine, si...

                        Il se sera donc passé quelque chose à Saint-Nazaire cette fin de semaine. La nouvelle "assemblée des assemblées" de GJ a au moins accouché d'une prise de conscience : il existe hors de France des humains, et donc aussi des problèmes bien semblables, comme le climat ou l'oppression. Progrès certes considérable : car on va pouvoir découvrir alors non seulement la géographie mais l'histoire, et ainsi percevoir qu'il y a déjà eu d'autres révoltes en ce pauvre monde, voire penser à se servir du savoir, de l'expérience correspondante...
            Le problème aujourd'hui, c'est qu'après des générations de déchéance mentale en "Etats forts" et media de la honte, les barrières contre la caractéristique de notre espèce — le savoir, spécificité d'homo sapiens — sont solidement ancrées dans les têtes mêmes. Ainsi, quand on se branche sur la vidéo enregistrée à Saint-Nazaire, hors les voix des intervenants on a une sono et des paroles en anglais, incompréhensibles pour la plupart des GJ mêmes : pourtant il y a des chants de révoltes populaires, en particulier en français, qui vaudraient mieux en la circonstance que cette maladie d'anglomanie médiatique — et même qui vaudraient mieux, s'il faut tout dire, que bien des interventions de l'assemblée en cause.
            Ainsi va le monde du temps présent, ainsi va la réduction des cerveaux à des composantes électroniques : le plus élevé d'humanité, savoir ou culture, demeure inaccessible à ceux qui en ont le plus besoin. Les gens, même les plus courageux aujourd'hui, font plus aisément face à des flash-ball qu'à un texte écrit pour eux : dès qu'il s'agit de lire, "ils n'ont pas le temps". Ils se saignent pour aller d'un coin à l'autre de France, ils se font matraquer, éborgner ou amputer ; ils veulent bien causer ou marcher, des heures durant — ce qui vaut politiquement l'efficacité et la variété de parcours d'une chèvre attachée à son pieu —, mais désormais leur sens de la solidarité d'espèce s'arrête au niveau de celui des moutons.
            C'est dommage.
            Un grand Résistant, Claude Bourdet, parlait d'une "aventure incertaine" à propos de la leçon extraordinaire (et fort vivace en 2019) que fut la lutte en France contre la botte nazie. "Incertaine" en effet, puisqu'humaine : mais risquée surtout si on la coupe de sa source la plus vive, la capacité à penser, donc d'abord à apprendre. Claude Bourdet, lui, lisait même le fasciste Malaparte ("Technique du coup d'Etat") et en tirait de quoi mener le NAP, Noyautage des Administrations Publiques...

                        L'enfermement actuel dans l'ignorance, jusqu'à quand ?