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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mardi 15 décembre 2015

Act94 Décérébration politique


en référence générale :

                                   Il s'agit de ne pas retomber dans l'erreur de Marx, qui s'arrête à préciser finement des formes historiquement abouties de pouvoir au point d'en négliger gravement la lutte pour la démocratie. Car ainsi on ne peut que permettre la reproduction de la même pourriture : les expériences de la Russie stalinienne et de la Chine maoïste sont à cet égard d'autant plus remarquables que, malgré et bien après elles, l'aveuglement des marxistes justement sur le fond politique se poursuit avec une persévérance hautement significative de leur irréalisme, de leur religiosité profonde, c'est-à-dire du terreau sur lequel la férocité de pouvoir ne peut manquer de regermer.
                  Donc s'il y a, pour ceux qui ressentent aujourd'hui l'urgence humaniste,  quelque intérêt à anatomiser les tares présentes, réalisées, de pouvoir, ce doit être évidemment d'abord en dépassant les manifestations économiques, ensuite en cultivant la révolte et, mettant en garde contre la reproduction d'oppressions dans des sociétés futures, pour dire quoi accomplir : non se contenter de faire répondre par un Engels quelconque qu'on ne cherche pas "à faire bouillir les marmites de l'avenir" — c'est là un aveu d'impuissance totale dans la capacité à construire, et c'est bien cette impuissance qui a commandé les résultats rappelés à l'instant pour la Russie et la Chine. On doit certes inciter à nettoyer, mais aussi préparer à bâtir plus haut, plus juste, plus humain.
                  C'est dans ces exigences d'action, donc dans le contexte du blog en référence, qu'est proposé ci-dessous un réexamen partiel de la charogne total-financière.

                       1. Des deux côtés de la maladie
                       Si on ose préciser La Boétie, les gens de pouvoir "ne paraissent grands que dans la mesure où on reste à genoux" : tout système de pouvoir vit autant de l'abdication des opprimés que de la répression par les parvenus. Mais les moyens d'obtenir la soumission sont, comme on devrait beaucoup mieux savoir, fort variés : largement et directement politiques, en particulier éthologiques (références rappelées en conclusion), surtout pas primitivement économiques. Car un système antidémocratique exige qu'il y ait assez de gens pour consentir à sa brutalité, d'un côté comme de l'autre :
            – côté contestation potentielle, parce que les violences du dressage dit éducation, ensuite prolongées par les répressions très réelles, inhibent et font craindre à plus ou moins juste titre les manifestations de révolte
            – côté "bonheur des cons", parce que la stupidité entretenue permet de nourrir des intérêts bassement matériels, animaux mais réels ; c'est le cas pour de nombreux abrutis qui, avortés en toutes valeurs approfondies de culture universelle, se contentent de satisfactions porcines ou simiesques : comblés jusqu'à l'obésité dans des moteurs psychiques primitifs rendus obsessionnels comme la bouffe, le sexe, ou le sentiment d'être des dominants à travers une fortune plus ou moins réelle — l'étalage de tels pervers est assez abondante, par exemple dans le politico-médiatique, les assemblées d'actionnaires, les réunions d'anciens combattants des guerres coloniales, et les Cafés-du-Commerce, pour qu'il semble inutile de s'y appesantir ici —.
            Il est très important de bien saisir que la part d'illusion est souvent considérable, et rarement négligeable. Par exemple, et suivant le même diptyque :
            – du côté opposé aux potentats, des travailleurs, découragés des échecs où les mènent leurs syndicats en accord plus ou moins complet avec l'Etat total-financier, en viennent à abandonner la lutte — alors qu'en fait les risques sociaux les plus grands sont justement dans cet abandon, et non dans une résistance difficile à repenser mais à terme efficace —
            – du côté des potentats, se range la minable brute manipulée à qui l'on permet de se déchaîner, parfois jusqu'au meurtre : elle peut être revêtue d'uniforme policier ou parapolicier (afFront Nazional, extrême droite en général), ou fanatisée en terroriste et ensuite purement et simplement abattue, sans avoir jamais vu plus loin que le bonheur de saisir une arme et de s'imposer, fût-ce très ridiculement et provisoirement.
Or la tendance à l'illusion est facilement imposée dans l'enfance, puis de là entretenue — alors que la lucidité suppose bien des courages, dont le plus hardi : ne pas se contenter de croire ce que d'autres croient. C'est assez dire que prendre le parti de l'humanisme et du progrès n'est pas le choix immédiat des masses, et que la puissance de la réalité puis de la vérité a grand besoin de la détermination de progressistes pour conduire aux entraînements nécessaires ; c'est assez dire qu'on ne peut aboutir à rien en se contentant de ressasser ce qui n'était déjà que bien approximatif il y a un siècle et demi, alors qu'en outre la rapidité des changements depuis les années 1850 ou 1860 n'a pas d'équivalent dans l'histoire.

                       2. Vers l'actuel
                       Il faut donc (re)voir d'où vient que le monde n'a jamais connu une telle succession de guerres et une telle misère globale, très présente jusque dans les pays relativement développés sur le plan technique, alors que jamais il n'a été si simple de produire. Plus précisément, comment tant de gens et de peuples peuvent-ils consentir ou œuvrer à leur abaissement, et à la croissance incroyable des injustices dites inégalités, nationales et internationales ?
            Parce qu'ils sont manipulés, parce qu'on les maintient dans l'ignorance, parce que les urgences au quotidien et autour de soi parlent bien plus haut que les nécessités de prendre du recul et de réfléchir pour s'unir à des échelles historiques et planétaires : certes, mais cela ne dit rien, ou fort peu, de ce qu'il faut faire. Tandis que si on commence à mesurer ce que représentent la force et la rapidité des exigences animales dans l'humain, les réactions liées à la peur, à la faim, au sexe, aux décharges agressives, si on commence à mesurer les différences radicales de fonctionnement de la conviction rationnelle et au contraire du simple entraînement grégaire, on est certes d'abord effrayé du tableau, ensuite blessé de comprendre la barbarie historique telle qu'elle se renforce aujourd'hui, après cela étonné qu'il ait pu exister des révoltes et que science et démocratie aient pu se faire jour, mais finalement émerveillé des ressources qui nous tendent les bras pour communiquer le savoir à tous les niveaux, notamment aux plus urgents. C'est l'itinéraire (déjà si souvent parcouru dans ce blog) qu'il faut de nouveau matérialiser ici sur le sujet du fonctionnement actuel de l'Etat total-financier. Tout n'y est pas simple — chaque fois qu'une occasion se présente à un être humain de raisonner, traditions et idéologies s'efforcent à le ressaisir et à l'écarter de ce qui peut le soutenir, en fait l'affaire est plus grave encore et quelques exemples vont l'éclairer — : mais c'est ce qu'il faut.

                        3. Quelques cas particuliers de pathologie
                       3. a. Depuis maintenant des mois, les atroces massacres de Paris (Charlie et vendredi 13 novembre 2015) ont permis des manipulations qui rassemblent des millions de citoyens en France et dans le monde entier sous la houlette de quelques-uns des plus ignobles acteurs politiques de "Communauté Internationale". C'est à peine essoufflé aujourd'hui, et on ne peut commencer à en parler un peu librement que parce qu'à présent — encore en nombre infime, mais croissant — quelques esprits se décident
            – à passer par-dessus des affects purs, animaux, tels que la terreur de sortir de la horde et du grégaire
            – et à chercher au moins, enfin, à s'informer un peu sur les commanditaires et télécommanditaires au lieu de béer devant les faussetés et matraquages des mass merdia de la finance.
            On a pu ainsi d'abord voir offrir et reparaître quelques données (en particulier des témoignages sollicités, reçus et enregistrés à l'Assemblée Nationale, qui n'est pas censée être un simple groupuscule "complotiste") : des avertissements se sont multipliés depuis des années, dont le pouvoir en place s'est gardé de faire quoi que ce soit. Cependant encore aujourd'hui, dès qu'on cherche à éveiller sur la perfidie de ce pouvoir, de telles reparutions de données se heurtent aux rappels à "l'ordre", intériorisés en flic intime par presque chaque citoyen, et éveillent majoritairement la plus grande méfiance ! Autrement dit, un conditionnement monstrueux agit parfaitement, indépendamment des fameux "clivages", des partis électoralistes et des anesthésiés qui croient s'exprimer par les urnes, ou encore :
des faits publics ont beau étaler les connexions, de mieux en mieux connues, entre
les marais et pestilences d'extrême droite, les services de police politique,
et les pantins hystéro-pseudo-islamistes,
la majorité actuelle peut indéfiniment les avoir sous les yeux sans savoir les lire. Elle ne parvient pas à voir des personnages de l'espèce Claude Hermant en rapport direct à l'affaire Charlie Hebdo, encore moins à faire quelque lien avec certain "suicide" curieux d'un commissaire qui avait tiré témérairement sur un autre fil du même écheveau. De même, les voyages de François Hollande en Arabie Saoudite (Etat entre tous maudit de ceux qui croient à des droits humains) et les sourires épanouis au retour des patrons français après les milliards de monnaie signés avec les criminels locaux, financiers de "l'Etat islamique", ont été simplement renvoyés loin dans les références sur Google... Tout un faisceau de faits et de témoignages est de cette façon censuré : mais pas seulement dans les media, dans les têtes.
            C'est ainsi qu'il est particulièrement étonnant (sauf compréhension éthologique) que si peu de gens se posent des questions comme les suivantes :
                  1) Comment se fait-il que les victimes des attentats soient de purs innocents (c'était déjà largement vrai pour les dix-sept victimes de janvier, c'est absolu pour les centaines de victimes du 13 novembre) ? Ce type de massacre est pourtant en soi une signature, si on garde à l'esprit les attentats de Belgique ou d'Italie aux temps des déchaînements de "stay behind" de l'OTAN, ou les crimes d'Anders Bering Breivik en Norvège, se réclamant des mêmes réseaux comme des policiers l'arrêtaient après son massacre d'enfants "coupables" de rencontre avec d'autres cultures !
                  2) Comment se fait-il que des personnages disposant de larges tribunes, voire des institutions et partis entiers, des plus voyants, considérablement et parfois ouvertement racistes, prêchant la guerre contre le monde arabe, des gens connus pour leur islamophobie militante, etc. ne soient, eux, jamais agressés par les pantins hurleurs d'"Allahu akbar" ?


                        3. b. Il faut donc étudier plus généralement des réactions en séquence, qui reviennent toujours à une FUITE contre la prise de conscience.
            L'inconscient est illimité dans ses recours à la dissimulation : le mot commun de "refoulement" voile une part très importante des procédés par lesquels se passe le refus de prise de conscience. Car "refouler" évoque trop simplement une barrière ou un mur érigés contre une poussée : or dans la réalité, ce sont vers des foules d'ornières et de canaux que sont redirigés les flots d'affects provoquant l'angoisse. Ainsi le lecteur ordinaire des media de la finance,
dsa (décérébré surnormé apathique/agressif),
ne va jamais jusqu'à penser nettement : il réagit sans formuler, d'après quelque chose comme "qu'on ne me parle pas de cette horreur, elle me soulève le cœur", il ne réagit pas suivant une perception claire de son malaise. Tout au contraire, il traite tout intervenant rationaliste d'obsédé, et il fait cela vite systématiquement si on s'aventure à entamer une liste sans fin où figureraient par exemple
            – Allen Dulles et OSS-CIA et DIA puis NSA etc.
            – meurtre de JFK
            – violences contre Garrison — même aujourd'hui, 2015 ou plus, tentez seulement de rappeler ce que le livre de Garrison éclairait définitivement en 1986 sur l'assassinat de JFK (cf. sur ce blog A3, 2012, et Fond 11, septembre 2015) —
            – Watergate puis Irangate
            – explosion à l'échelle de toute la planète ("mondialisation") des trafics et blanchiments, mafias et maffinance engrenées et synchrones, de même que des budgets de S. S. (services secrets), en concomitance avec la destruction des budgets sociaux — et avec investissement massif en robots et automates de guerres étrangères (armes) et civiles (désindustrialisation, mise au chômage)
            – préparations et déclarations US appelant à "un nouveau Pearl Harbor" pour justifier les budgets militaires délirants après la fin de la "guerre froide" ou exprimant les listes d'"Etats voyous" bien avant le 11/9/01
            – Afghanistan devenu grâce à l'OTAN le premier producteur de drogue du monde...
Si le dsa daigne répondre, cela revient à "ah oui encore cette référence obsessionnelle à Internet et aux sites conspirationnistes" — ce qui est spécialement drôle, quand on pense à l'infection de la Toile par tous les media ordinaires et leurs nervis organisés en Wikipedia, Google, en plus d'une presse entièrement possédée par la finance menant grand bruit au défi et déni de toute démocratie : le dsa ordinaire considère d'office, en dépit du moindre bon sens, ce bruit dominant comme référence d'objectivité : grégarité animale, bête, pure !
            Lorsqu'il y a de tels blocages, on ne peut même pas demander qu'enfin on écoute ou lise des documents, sans provoquer une colère qui ne fait pas pour autant venir à la réalité réitérée — et risque de couper toute relation.
Ainsi se passe la surnormalisation actuelle. Les ex-citoyens devenus dsa ne sauraient admettre qu'ils ne veulent pas parler des assassinats et massacres sauf pour joindre leurs cris à ceux de la tonalité ambiante (hurler avec les loups) :
cela aide à sonder le chemin à parcourir pour faire sortir de tels cerveaux
des haut-parleurs branchés systématiquement en voiture comme à la maison
et le malade se sauve en répétant "qu'en fait il ne les écoute pas"
sans rien comprendre à ce que justement cela représente,
à savoir l'introjection directe dans l'inconscient sans le moindre contrôle mémorisé.

                        3. c. Sur un sujet particulier, tout cela change au bout de quelque temps (mois, années, parfois davantage) : on finit par pouvoir revenir sur l'évènement, trouver d'autres mots pour répéter et faire enfin découvrir ce qui dès l'abord sautait aux yeux (mais justement : trop péniblement). Seulement voilà : au bout de ce quelque temps, d'autres "actualités" auront remis en place les conditionnements, sur d'autres sujets. Ainsi (sauf enseignement éthologique, jusqu'ici inexistant) la leçon demeurera psychiatriquement censurée, alors qu'elle a été déjà cent mille fois répétée
            – depuis les désinformations pendant les guerres, coloniales ou mondiales
            – et pendant les fausses paix, par les tricheries pérennes de presse patronale, de manuels scolaires et de catéchismes plus osés encore.
            Voilà comment se passe le maintien d'un système d'oppression : l'inconscient est trop souvent et inefficacement traité de "bêtise", alors qu'il est grégarité, fondamentalement — avant d'embrayer sur d'autres expressions, aussi animales. Tant qu'on n'enseigne pas à lire et faire lire cela, on est loin de faire assez pour les gens et les peuples, pour l'humain et le progrès. En abrégé,
c'est par le refus de laisser examiner cet inconscient
que peuvent se perpétuer des insuffisants mentaux irrécupérables,
qui se déchaînent en pures brutes, bourreaux et victimes.

                        4. Conclusion en redite : pour l'étude de l'éthologie politique
                       Autrement dit, qu'il s'agisse de réflexes à propos d'Internet ou de déformation catholique ou autre : seule la compréhension éthologique, notamment la perception de la puissance d'animalité grégaire, permet de voir net dans cette recherche inconsciente de confort psychique et social. Car ces ridicules et ces incohérences se retrouvent dans les mises en condition religieuses ou patriotardes, aberrations infantiles et barbaries de clans dans l'histoire : c'est partout, c'est tout le temps, et la honteuse négligence politique des progressistes sur ce thème vital est encore accrue par l'obsession économaniaque. Il ne s'agit pas de récrire ici les Actuels 74-78-79-80 de ce blog, ni son condensé d'éthologie politique en Actuels 84-85-86 (mai 2015) : on a voulu saisir simplement ci-dessus, sur le vif de récentes et incessantes aventures, la disjonction en pratique totale entre ce que la plupart des gens disent penser et leur comportement (en grec : ethos, d'où éthologie) réel. En bref : dans sa réalité, surtout en système totalitaire (en ce moment total-financier),
le dsa (définition en début de 3. b) se prétend doué de raison
d'autant plus rageusement qu'il est demeuré (ce mot n'est pas de trop) animal,
et grégaire par-dessus tout.
            Donc encore une fois,
l'angoissante folie planétaire actuelle peut être expliquée seulement par
la manipulation de la régression extrême, permise par la grégarité
(car celle-ci bâtit les sociétés animales avant les élaborations plus fines)

et seule cette compréhension peut fournir assez de moyens pour l'atténuer.

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