On dit, parfois avec des nuances, que l'histoire se répète : mais il faut craindre, à l'écrire ce 13 avril 2022, que trop de gens ne songent à dimanche dernier et à ses suites... Or on ne s'occupe pas ici d'un cours de non-évènements où toute initiative et tous moyens sont laissés aux pouvoirs établis, et où l'on ne peut courir qu'à des défaites. Au contraire, on se préoccupe de ce qui apparemment n'intéresse pour le moment personne, et qui pourtant doit mener à la victoire : faire remonter au savoir. Sa diffusion dans le peuple fait prendre conscience du plus puissant au service de l'épanouissement humain, du plus important dans le réel et le vrai — si souvent évident, mais que les propagandes maudites parviennent à voiler.
A cet égard, peu de gens savent ce que la perfidie des dirigeants surtout anglo-saxons a réussi à susciter dès avant, mais surtout après la première guerre mondiale. Le fond, c'est que la construction de "l'Europe" financière a été pensée de façon à interdire les mouvements et commerces naturels entre d'une part la zone déjà développée et d'autre part l'immense chantier de la Russie et au delà, pour maintenir ou re-susciter la misère des deux côtés. En vérité, on s'étonne que le vieux "divide et impera" (divise et gouverne) soit appliqué avec tant de constance de la part des fous de domination, et laisse dans tant d'inconscience les peuples qui en sont victimes. C'est ainsi que de nouveau, un piège monstrueux fait sous nos yeux les retours de nazisme en politiques intérieures et extérieures.
Deux livres étalent et précisent cette réalité de façon remarquable : Tower of Baseld'Adam LeBor (dont de brefs mais bons comptes rendus peuvent être trouvés sur la Toile) et The Brothers (les frères Dulles) de Stephen Kinzer.
Le premier montre comment, dès la fin des années 1920, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Montagu Norman, et le plus important représentant de la finance allemande, Hjalmar Schacht, ont uni leurs efforts pour fonder la Banque des Règlements Internationaux (BRI), et comment à partir de là ils ont pu susciter les succès de la lutte hégémonique "occidentale" contre la concurrence bolchevique puis ouest-européenne avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, en s'appuyant sur les réseaux de la finance allemande et leur suprématie européenne, en collaboration avec l'anglo-saxonne. Le second détaille avec le même bonheur, spécialement aux Etats-Unis, l'installation de la dictature réelle ("l'Etat profond", comme on dit si mal aujourd'hui) à partir des banques et services (plus) secrets (encore) — cela dès avant la crise de 1929 mais surtout à partir du tremplin extraordinaire de 1939-45.
Or qui se rend compte aujourd'hui de ce que détaillent ces deux livres : de ce qu'a pu représenter l'alimentation — le gavage — de l'Allemagne nazie par
– les carburants et les soutiens en chimie (notamment en caoutchouc synthétique, mais plus généralement en politique de cartel) de la Standard Oil US (S. O. puis Esso puis Exxon) à l'IG Farben allemande, non seulement dans les années 1930, mais au cours même de la guerre
– les fabrications et aides en capitaux de General Motors pour les camions Opel, qui furent les piliers du Blitzkrieg vers l'est d'abord polonais puis russe comme vers l'ouest notamment français
– les livraisons de savoir-faire électrique puis informatique de la firme IBM naissante pour permettre la gestion automatisée des camps de la mort et offrir ainsi des masses de travail humain non rémunéré (profit absolu) à l'industrie guerrière
– etc. etc. etc.
grâce aux excellentes relations personnelles de chefs d'entreprises des Etats-Unis, comme le futur "colonel" Behn (et Henry Ford, décoré par le Führer, etc.) avec un certain "M. le Chancelier Hitler", comme ne manquaient pas de l'appeler les Beuve-Méry et les Maurras, les Monnet et les Pétain ?
Qui se souvient que ce n'est pas le déclaré "apaiseur" de Hitler, Neville Chamberlain faiseur des accords de Munich, mais Winston Churchill en personne qui menaça la France et Blum de "sanctions" et autres représailles en cas de soutien à la République espagnole, à cause des possessions d'actions anglaises de Peñarroya et autres Río Tinto, et parce que les livraisons britanniques quasi-gratuites d'armes à Franco risquaient de ne pas suffire à faciliter sa victoire, malgré les soutiens des légions hitlériennes et fascistes ?
Bref qui a un peu en tête l'incroyable concentration de pouvoir qui maintint sa mainmise sur la politique internationale au profit de la City et de Wall Street
– en plaçant McKittrick comme suppôt de Hitler à la tête de la BRI déjà dite
– en prolongeant et étendant guerre et bombardements au delà de toute cruauté, spécialement pour que l'URSS ne puisse jamais récupérer, alors que le génocide anti-slave n'épargnait que les nazis des pogroms en Ukraine
– en concurrençant ou trahissant les réseaux nationaux de Résistance notamment en France, où on a échappé de fort peu au gouvernement direct par les Anglo-Saxons sous le voile d'AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories) parce que de Gaulle était là et que les Résistants menaçaient de retourner leurs armes contre les nouveaux envahisseurs
– en réinstallant au plus vite, après les avoir fait échapper au tribunal de Nuremberg, les banquiers et fonctionnaires allemands qui avaient si bien servi en portant Hitler au pouvoir, pour perpétuer à travers eux l'asservissement de l'Europe au dollar et à la livre sterling
– etc. encore ?
mais lisez, et faites traduire les livres de LeBor et de Kinzer (encensés par le Wall Street Journal, où l'on sait ce que vaut l'information véritable) !
Et bien sûr, on a peu à peu réinstallé au pouvoir de très très ultra-"conservateurs", des pays baltes à l'Ukraine — quand ce ne sont pas des nazis déclarés, bataillon Azov et autres —. Et bien sûr, on appelle en "Europe" Etats démocratiques les dictatures financières où la mise au pas de l'institution judiciaire comme des media est imposée par CIA & Co., contre les peuples et tous leurs désirs de mieux-être (droit à l'avortement entre autres), au profit de la force de rappel idéologique constante et omniprésente, acharnée à détruire tout ce qu'a tenté de faire passer la grande Révolution française : le Vatican — mais qui se souvient du rôle de Pie XI et XII dans la nazification de l'Allemagne, pratiquement dès les Freikorps, et de leurs dignes successeurs (FSSPX) jusqu'en Ukraine aujourd'hui ? —. Et bien sûr, dans l'ambiance entretenue depuis les mensonges éhontés de la guerre en Irak (les armes de destruction massive de Saddam Hussein entre autres), en Yougoslavie ou en Afghanistan (mais ces basanés, c'est pas pareil que de beaux Ukrainiens presque catholiques — uniates), il suffit de quelques jours de propagande pour faire oublier la répression perpétuelle des essais démocratiques d'Amérique Latine (Guatemala, Salvador, Nicaragua, Colombie, Venezuela, Argentine de Videla ou Chili de Pinochet, ne parlons plus de Cuba ni des autres), effacée aussi totalement que les bombardements d'explosifs ou de chimie perverse au Viet-nam ou les procédures CIA-MI6 pour torturer à mort Julian Assange (un journaliste qui a osé donner des preuves de crimes de guerre bien réels mais impossibles, car les coupables seraient anglo-saxons), allons donc ! comme s'il pouvait exister des agresseurs plus acharnés que d'horribles Russes ! Et bien sûr, les Etats-Unis sont "nos alliés" (dans l'OTAN) même si (grâce au courtier Macron) Alstom est racheté par General Electric et que les ouvriers français sont licenciés : ils voteront Le Pen pour tout arranger ! Et bien sûr on remet en route la machine infernale de vol légalisé sous le nom d'inflation, à l'occasion de "pénuries" de pétrole comme de matières premières en particulier alimentaires, pour écraser toujours davantage et jusqu'à l'esclavage, même dans les pays où d'immenses richesses sont plus faciles à produire que jamais...
Etc. Etc. ...
Etc. Tels sont les succès de la "conscience de classe" marxiste — face à la manipulation pérenne de l'histoire par ceux qui la font oublier, en se servant des poussées grégaires en particulier et de l'éthologie en général —. Voyez d'ailleurs les beaux rôles joués par Mme Arthaud ou M. Roussel ce 10 avril...
Il y a longtemps que le ridicule et l'infamie ne tuent plus.
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