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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mardi 22 janvier 2013

Actuel 32 : Bons vœux en redites


Un parcours, des sites non conformes sur la Toile et des publications françaises et étrangères hors totalitarisme financier, a des côtés rassurants : on y voit que nul ne peut étrangler tout à fait la liberté. Mais en sens inverse, une publicité de hasard reçue ces jours refroidit singulièrement : un groupe de défense des consommateurs (pas des citoyens...) propose une étude fouillée des divers téléviseurs présents sur le marché français. On en retiendra une donnée, une seule : par an, on achète ici six ou sept millions de téléviseurs.
Bien sûr, on peut se contenter de rêver que peu de gens regardent ces écrans pour s'y informer du monde, et s'y laissent fasciner des heures chaque semaine, voire chaque jour. Mais on peut aussi faire du réalisme, en un sens approfondi, sa philosophie : le soin apporté au "petit" écran, au confort pour l'absorption de pubs et autres mensonges, devient alors une clef pour comprendre bien des abdications.

Par exemple, le système a largement réussi à faire croire qu'il y a en France plusieurs partis politiques : leurs joutes trouvent des masses de spectateurs qui se croient citoyens, parce que les apparences du débat sont respectées, comme les paroles y semblent humaines. Pourtant quelques minutes à écouter seulement Franck Lepage en font sonder la vacuité et la déconnexion du réel. Mais ces pseudo-confrontations excitent les réflexes de foules des matches sur stades et des rings, et si la démocratie se ramène au catch entre mafieux nous y sommes immergés.
De même, il est bien facile de savoir que l'essentiel politique est dans les règles de répartition des richesses : or très peu de haut-parleurs en font mention, et bien moins s'aventurent à les mettre en cause. On a même pu entendre — c'est à peine croyable de vérité — que l'Eglise classait en vieillerie la recette de donner moins aux riches et davantage aux pauvres pour remédier à la misère : il faut, nous dit-on, "inventer" des choses plus "modernes" que pareille élémentarité mathématique — et il y a de plus en plus de gens pour ouïr cela sans seulement manier la polémique !
On peut aussi repérer aisément le niveau de pourriture syndicale, surtout des "grandes" organisations (au sens des crédits et moyens qui y sont affectés, et avec mention très spéciale à la CFDT dite CFDT-RG). Mais on ne mesure guère le niveau d'acceptation des syndiqués, et leur inculture politique quant aux nécessités d'action non simplement corporatiste — même chez des enseignants, et enseignants d'histoire !
En somme partout, c'est la confrontation incessante au choix entre la prise de distance à la prétendue actualité (l'effort, le travail de fond pour penser) et le droit à la distraction (ce qui distrait=écarte du réel) : quel rôle y joue le téléviseur ?

En fait il y a bien sûr une réalité, et plus précisément des faits qui comptent, sur la planète. Mais il y a ensuite le filtrage par les agences de presse, et puis les choix parmi leurs dépêches des conférences "de rédaction" — d'organisation et programmation de la désinformation — par les journaleux-rouages éhontés du totalitarisme financier. Après quoi rien ne demeure que des excitants sournois à "ce qu'il faut penser" : locution d'insondable insolence, fréquente dans les journaux parlés (Duschmoll nous dira ce qu'il faut penser de…Duschnoque va décrypter pour nous...). Ainsi caressées, la paresse, la bêtise et la racaille en redemandent — pauvres ou non.

Tel est le jeu du sytème. Seulement les responsabilités de son fonctionnement sont un peu partagées. On citait, pour commencer ce texte-ci, les sites relativement libres. Ils profitent peu de leur liberté, sur un point vital : l'initiative. Des intrications de mouvements spontanés ou contrôlés — des Notre-Drame-des Landes, des colères de Villiers-le Bel, des tam-tams de sécuritaire — ne peuvent manquer d'exister et même là-dessus il faut aider à discerner, c'est vrai. Mais la propagande de fond, l'enseignement des moyens de lecture fondamentaux, c'est aux progressistes de sans cesse y ramener. Un seul exemple : on dit les injustices en termes d'inégalité de fortune, ce n'est pas tout à fait rien (sauf que ça fait trop penser dans les termes dont il faut sortir) ; mais le cœur de la question, c'est que seul un travail socialement utile mérite une reconnaissance sociale. Les financiers et spéculateurs travaillent, leurs ordinateurs et leurs tortionnaires aussi : faut-il vraiment que tous les citoyens les rétribuent ? faut-il vraiment que ceux qui profitent de la création de misère soient les plus favorisés dans la répartition des pouvoirs ?
La démocratie ne peut ressembler à l'émancipation économique que si celle-ci se base sur les droits égaux à partir de contributions égales au bien-être social. Il n'y a pas de politique acceptable sans cette référence initiale à la morale, telle qu'elle se dégage de plus en plus clairement par la science et l'histoire. Il n'y a pas d'équilibre humain possible sans cette morale. Parler de concret en dehors de ces évidences, ce n'est pas faire preuve d'un autre "réalisme" que de celui des mafieux de tous les temps et de toutes les contrées. Or qui le dit ?
Devant les guerres subversives par religions interposées ou devant les "paradis" fiscaux, devant les fermetures d'usines là où il faut un peu payer les ouvriers et les délocalisations là où on meurt assez de faim pour accepter n'importe quel salaire de survie, devant les manifestations assommées de gaz ou de matraques et les bombardements de pays pauvres, la référence doit être la même. L'insistance sur le rappel des nécessités de solidarité, par tous les exemples historiques, entre opprimés d'un pays donné comme au niveau de la communication internationale, doit être la priorité de tous les textes qui peuvent être assez largement diffusés.
Or est-ce cela qui se fait ?

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