Les
bruits deviennent vacarme, en ce moment, d'espionnages d'Etats carrément illégaux :
comme si déjà tous ceux illégitimes (échanges des "banques de données"
commerciales entre autres) ne suffisaient pas. Ainsi — qui l'eût soupçonné ?
— les services anglo-saxons, ensemble et séparément, se seraient livrés sur téléphones
et ordinateurs personnels à des masses d'enregistrements : vraiment des
masses, conservées sur des disques durs ultra-perfectionnés grâce à des prix
Nobel de physique, aussi méritants que ceux de la paix et d'économie.
La réponse des CIA-NSA-MI-5 ou 6 n'a pas tardé :
voilà-t-y pas que des Allemands et même des Français, voire d'autres
obsessionnels du viol de la vie des citoyens, se seraient livrés à l'écoute de
tout et de n'importe quoi. Décidément, on n'en finira pas de ces obsessions "conspirationnistes".
A propos, savez-vous qu'on a publié les mels de la CIA recommandant l'emploi de
ce mot, pour déconsidérer les chercheurs de vérité sur le 11 septembre
2001 ? C'est intéressant. C'est comme lorsque les familles des victimes du
World Trade Center ridiculisaient la version officielle des attentats :
dans une conférence de presse, une voix louée par les gouvernants US accusait
ces familles d'attenter... à "la mémoire" des victimes — les
efficaces services de protection des citoyens des Etats-Unis ne s'en sont
jamais pris, eux, à leur "mémoire", mais seulement à leur vie,
biologique et privée !
Il en est
ainsi systématiquement dans l'histoire : toujours, les progressistes
alignent des faits, les criminels réactionnaires alignent des mots et agitent
des fanions de religion ou de patriotardismes : l'irréalisme a bien des
alliés.
Jusqu'où iront les uns et les autres ? Puisque
l'année s'y prête, souvenons-nous encore de JFK, et de l'effarement du meurtre
d'Oswald devant les caméras du monde entier, sous les yeux de soixante-dix (70)
policiers inertes. Quel diable de rapport cela pourrait-il avoir avec des agités
qui osent à présent jeter l'opprobre sur des gouvernants innocents (pléonasme) à
propos de Sean Hoare, David Kelly, Gary Webb et tant d'autres — cf. Internet
SVP — ? Apparaîtrait-il, dans ce monde où mafias et maffinance sont si séparées,
qu'il existerait des gens dont la vie et le travail ont gêné, gênent et gêneront
les dirigeants en place et leurs dévoués flics ? Que nenni : si une
commission réellement indépendante faisait une étude statistique des morts
violentes chez les calomniateurs de nos saints media, elle prouverait que l'"espérance"
(au sens mathématique) de disparition prématurée des journalistes hors norme est...
ce que chacun peut savoir. Mais qui fera cette étude ?
Personne : ce n'est ni rentable ni compétitif.
D'ailleurs, en ces affaires d'espérance de vie,
il y a des compensations. Parmi ceux qui sont des modèles d'inoxydable pureté,
on vit longtemps, politiquement et biologiquement : voyez, entre mille, la
riche biographie de Giulio Andreotti (ce "divo" hélas c'est fini), Henry
Kissinger (plus de 90 ans aujourd'hui), Licio Gelli (idem), tant
d'autres ! Même Richard Cheney, quoique grand cardiaque depuis longtemps,
se maintient bien aussi : dieu reconnaîtra toujours les siens, ô saints
inquisiteurs...
Laissons cette
trop cruelle ironie, et d'abord nuançons. Lorsque des sites comme
<conspiracywatch>, ou des périodiques comme notre menterie de référence,
"le Monde", affirment quelque chose, c'est une information — non
TOUJOURS exempte de désinformation, mais quoi ? C'est bien normal, de la
norme actuelle : certains media disposent de ressources financières suffisantes
pour se faire voir et entendre, soit à partir des écoles dites de journalisme,
soit par les procédés de recherche des grands moteurs d'Internet, et TOUT ce
qu'ils présentent comme vrai n'est pas faux. Mieux encore, À TRÈS LONG TERME
ils finissent en général par publier en entrefilets même des vérités
susceptibles de choquer leur lectorat, pourtant largement résolu à entendre
seulement ce qui ne trouble pas son confort bourgeois. Ils ne maintiennent
d'incroyables mensonges que sur des sujets vraiment graves. Le cas Kennedy en
est un, jusqu'à ces derniers temps — faudra voir, d'ici le cinquantenaire du 22
novembre 1963.
Ceci posé, il est un peu énormément facile de
se tenir pour informé en s'arrêtant tous les jours au matraquage des media de
la finance, et de s'éveiller à quelque méfiance seulement à propos des "informations
d'Internet" (comme si Internet en bloc était une source unique) : or
c'est ce matraquage qui fonctionne en masse, qui exploite et exalte l'instinct
grégaire.
Quand on cherche à lutter là-contre, on ne
serait pas obligé de fouiller parfois jusqu'à des poubelles si nos décharges
publiques de désinformation mentaient moins souvent. En tout, c'est affreux
mais c'est : les tenants de la vérité courent plus de risques que jamais,
tandis les menteurs n'ont jamais été doués de tant de possibilités et les
paresseux d'autant de prétextes — la détermination des uns croissant avec la
bassesse des autres — ; finalement, la trop fameuse opinion publique vit
actuellement dans un négationnisme complet de la réalité.
Plus
large. Depuis l'été, on peut voir en salle ou sur écran personnel le film
"Diaz, un crime d'Etat", décrivant quelques aspects des
manifestations de jeunes et des crimes de propagande et police, autour du "G8"
de Gênes en juin-juillet 2001 (quelque deux mois avant les massacres du WTC).
Il faut ici songer à ce que représentent de telles images : est-ce
finalement favorable à la vérité et à la prise de conscience, ou à force d'écœurement devant tant
d'horreurs cela tend-il à renvoyer des masses de gens à la peur, à la honte et
finalement à l'inertie ?
C'est une part de grandes questions : à
propos des manifs en général, que penser de leur bilan ? Qu'on se
souvienne par exemple de celles qui s'opposèrent voici trois ans à l'assassinat
des retraites en France : on voit maintenant le sieur z'Ayrault faire
passer en 2013, dans un large silence syndical, ce que la droite reconnue n'a
pas osé en 2010... Plus précisément, qu'on se remémore le défaitisme entretenu en
échos dans les défilés voici trois ans : bien peu semblaient y croire à une
victoire de quelque justice. Alors, de telles démonstrations sont-elles encore
ce qu'elles devraient être — des moments d'entretien d'une combativité — ou sont-elles
devenues tout le contraire ?
Il n'y a pas de réponse simple ; mais il
est clair qu'à force de détermination dans la barbarie (la désinformation et en
général la décérébration en sont une part, considérable), les suragressifs aujourd'hui
en place ont largement assommé les citoyens des pays encore un peu riches. De
l'autre côté, chez les pauvres, l'urgence de simple survie est telle que la
place laissée à l'indispensable réflexion critique n'est guère plus grande. En
tout, on aboutit à cette incroyable situation : tandis que le pouvoir s'étale
de plus en plus clairement dans ses références à la violence, voire au sadisme,
tandis qu'il va compulsivement toujours plus loin dans la torture, la guerre,
les massacres, dans l'intoxication systématisée et raffinée par menterie pure
ou hypocrisie explosée, en face de lui demeurent difficilement de rares dénonciations
nettes, diffamées en "conspirationnisme". En pseudo-réponse au déchaînement
de brutalité matérielle, politique, du système, partout on voit de fausses
analyses arrêtées à l'économaniaque et aux panonceaux honteux de la
non-violence, partout de ces faux humanistes horrifiés de malheureuses séquestrations
de quelques cadres très supérieurs !
Ainsi on
laisse partout noyer l'évidence, y compris par des faux-fuyants sur le thème
que "cela ne nous dit pas quoi faire" : parbleu ! sans
doute n'y a-t-il aucun exemple, dans l'histoire, de réplique aux coups bas répétitifs
des êtres les plus violents — ni aucune leçon actuelle à en tirer...
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