Punir les justes et récompenser
les brigands
Principe actif du totalitarisme financier se
disant libéralisme
L'ordure
règne. D'un côté, par des institutions et propagandes de tricheries et dévoiements,
le totalitarisme financier espionne et couvre d'opprobre, diffame et calomnie
tout démocrate véritable, toute tendance d'être ou de peuple humainement aboutie,
et toute valeur de cohérence logique ou morale, vérité, liberté, justice :
le pouvoir de fric ne cesse d'écarter, de menacer, de punir, quand il le peut de
tuer, les audacieux et les révoltés qui dénoncent ses turpitudes et ses
scandales — ceux qui sont les tenants des vrais droits des gens et non des
juridismes de ses écrivassiers —. De l'autre côté, il exalte, il magnifie, il
galvanise, il déchaîne, il récompense, les charognes perverses dont il fait ses
dirigeants et ses flics, au service de la maladie de fond dont le système
d'argent est seulement le vecteur actuel : le sadisme qui va avec le vice
de domination à n'importe quel prix, l'asservissement psychotique à la pulsion
animale d'agressivité, quitte à dévaster la planète et la vie.
En ce moment hélas, peu de citoyens disposent
des moyens de comprendre l'identité de fond par exemple du texte sur la "doctrine
Kitson"
et
de l'analyse ci-après. C'est pourtant la même lutte contre les déviants
suragressifs, qui à partir des mêmes bases scientifiques et notamment éthologiques
met cette fois l'accent sur les traits de comportement et surtout de contagion sadiques.
Titre 1.
A. L'analyse de la suragressivité
est certes sinistre mais, plus encore, indispensable. Or bien que beaucoup éprouvent
l'énormité et la perversité des formes actuelles de cette maladie, les
refoulements du fonctionnement psychique et les censures des hiérarchies en
place s'activent et convergent contre la prise de conscience nette des forces
en action : presque personne encore ne fait appel à la connaissance
psychanalytique splendidement étendue par Konrad Lorenz. Prudence, sentiment
d'impuissance ou lâcheté : en particulier lorsqu'on leur fait remarquer
que, comme disait Einstein, la violence (en général le pouvoir) attire les
hommes moralement inférieurs, même des psychiatres se contentent de hausser les épaules et de déclarer
qu'il en a toujours été ainsi.
Si on veut sortir de la situation présente, il importe
au contraire de situer les parvenus mafieux-politicards parmi les déviants de
la pulsion mentale la plus puissante, loin au-dessus de la sexualité (ce que
Freud n'avait pu apercevoir). Il faut démonter la tare psychique qui les anime et
ainsi surmonter, en eux et chez les autres, les barrages des refoulements (dont
Freud avait aperçu l'épaisseur et la profondeur d'ancrage). Ce sont là des
conditions indispensables pour enfin permettre la construction d'une société véritable,
véritablement humaine. Les êtres et les peuples crèvent en masses aujourd'hui
d'idéalités figées et venimeuses, simples traductions de l'animalité dans l'humain,
et l'humanité presque entière se range dans des religions et idéologies passéistes,
héritées des ignorances antiques et solennelles — alors qu'il faut se presser
d'utiliser les connaissances de ce qu'il y a de plus haut et de plus juste dans
le commun héritage, alors que les Verbes de pouvoir, théistes ou dialectiques, avec
leurs litanies sur les dieux-ou-destinées omnipotents voire omniscients (ce qui
est un comble), ne sont que les traductions de la soumission pérenne au malheur
et aux catastrophes naturelles.
Bien sûr ce n'est pas la soumission qu'il
faut : c'est l'affrontement expérimental qui a déjà donné tant de moyens
pour prévenir et guérir. Il urge d'en finir avec les fous au pouvoir.
1. B. Pour cela il faut d'abord se référer aux quatre
moteurs psychiques de base, chez l'humain : subsistance, préservation,
sexualité, "agressivité". Leurs associations en programmes de
comportement sont élaborées par les gènes puis, très largement dans l'humain,
par les circonstances et déroulements dans l'histoire. Cela donne des caractères
individuels aussi variés que les formes de vie — toutes, pourtant, dues à quatre
nucléotides, base unique de tous les ADN et de tous les vivants, des bactéries
aux arbres comme aux mammifères —. Mais en l'absence encore presque complète d'éducation-instruction
très humanisée, ce ne sont pratiquement que les confrontations obligées aux réalités,
aux autres êtres, qui agissent : comme ces confrontations ne peuvent
laisser libre cours aux quatre moteurs en cause, les refoulements
indispensables à la survie sociale se produisent dans un hasard d'histoire aussi
atroce que celui de l'évolution (où
les contraintes du milieu ne laissent pas non plus survivre n'importe quoi). Cela
fait de l'histoire la simple suite de l'évolution, presque aussi absolument
barbare jusqu'ici, car l'humanisation
par la raison est un processus lent, douloureux, difficile : mais la prise de
conscience éthologique peut infiniment en accélérer et améliorer le déroulement,
en réduisant la tendance vicieuse de domination à tout prix à ce qu'elle est —
une maladie due à un développement incontrôlé et pervers de l'agressivité.
Contre cette nouvelle espérance hélas, non
seulement cette prise de conscience est par nature très différente de la
prosternation devant des dieux, des icônes et des traditions qui furent parfois
des stades de révolte, mais tous les tenants actuels des dieux, des icônes et
des traditions qui furent parfois des stades de révolte s'y opposent avec la
dernière violence. Les tenants de la Thora très précisément comme ceux de la
dialectique, ceux de la méditation bouddhique comme les papistes ordinaires,
oublient leurs haines et guerres incessantes et retrouvent un étrange accord
parfait majeur pour éliminer par tous moyens, et en toutes formes et
occurrences, les pensées et les gens porteurs de la science, de la morale et de
la synthèse qui ridiculisent leurs sectes. Ils veulent l'aveuglement : la "foi"
— l'installation dans leurs refoulements vicieux, le confort suprême pour
lequel ils acceptent de braver la mort et même la torture ; et tous
brandissent que c'est la preuve de leur vérité.
1. C. Humainement au contraire il faut, à partir de la prise de conscience éthologique,
lire les grands traits de l'histoire et de la situation actuelle sur la planète.
Encore une fois, certes la nature dans son déroulement se moque des souffrances
et des maladies, et il en est presque de même jusqu'ici de l'histoire : mais
il y a eu déjà des révoltes et des constructions victorieuses, la plus
resplendissante étant l'effort enfin un peu ancré d'une éducation et d'une
instruction réelles, basées sur
ce qui est le trésor commun à toute l'humanité, pour tous
les enfants du monde. On est encore très loin, c'est vrai, de laisser aux
enfants la liberté de se nourrir convenablement, corps et âme. Mais enfin malgré
les catéchismes et colonisations, il commence à passer quelque chose de vraie
richesse, alimentation, science et morale (de mieux en mieux identifiées), et
cela suffit amplement à montrer la bassesse des découragements : car voici
une dizaine de générations à peine, on ne pouvait imaginer de soigner et de guérir
de toutes maladies, y compris sociales et politiques, comme on commence à
savoir le faire, et comme il est en notre pouvoir de l'améliorer mille et mille
fois.
Voilà le plus juste, le plus profond : le
plus concret, que les malades trouveront abstrait et qui est pourtant la base
de tout ce qu'il faut voir et faire. A partir de cette base seulement il est
temps de dire ce qu'il faut voir et faire.
Titre 2.
A. L'héritage animal fait par
exemple que les êtres humains eux-mêmes sont, en l'absence d'éducation, attirés
par les brutes : les "vertus" guerrières et les capacités à
opprimer, piller, voler, mentir, tuer. Même des gens de culture déjà humanisée
disent volontiers respecter "l'ambition", sans se préoccuper de
savoir si celle-ci est asservie à des valeurs spécifiquement humaines et donc
largement sociales. D'où une fausse objectivité qui prétend reconnaître des dons
particuliers aux saligauds suragressifs, et qui n'est que fascination bestiale
pour des pervers étanches à l'empathie (étanches à la capacité de principe de "se réjouir de la joie de
l'autre, souffrir de sa souffrance" — Einstein). Les résultats sociaux comme
les propagandes, en élections par exemple, se fondent aujourd'hui sur cette épouvantable
et énorme puissance en contagion de la bestialité.
Insistons. Il n'y a ni charme ni don spécial
des chefs, des salopards. Il y a détermination
psychotique chez eux, puis résonance incontrôlée mais non incontrôlable chez des citoyens potentiels, malheureusement en général
inhibés en troupes et troupeaux. Il est certes d'abord entraînant de se laisser
s'identifier au chef, au dominant de la horde de primates. Tels adorateurs ont
beau avoir eu de multiples occasions de voir à quoi cela mène — à Rome et dans toute
la catholicité d'Inquisition ; en tant qu'Italiens de 1922 à 1943 ou en
tant qu'Allemands surtout vers 1945 ; en tant que Russes depuis Pierre
"le Grand" jusqu'aujourd'hui en passant par quelques tsars dont un récent
et célèbre qui n'était que la suite des autres ; etc. —, ils sont loin d'une guérison : aussi loin que
les suiveurs de Mahomet, de Bouddha et de bien d'autres ("Je suis votre
chef, vous devez m'obéir", disait il n'y a pas si longtemps Pétain, qui était
moins loin de certain peuple des Lumières que Rome, Nuremberg, le Kremlin, la
Mecque ou le reste).
2. B. Psychose donc, entraînant l'impuissance caractéristique
à coordonner — son propre équilibre
avec celui des autres, ou son ressentir avec la réalité — : la capacité à
l'acharnement dans le mensonge comme dans le sadisme fait le discours et les
menées guerrières de ceux qu'on dit "puissants", et qui "peuvent"
seulement le mal. N'importe quel chef d'Etat ou de gouvernement, n'importe quel
pdg de transnationale devient un monstre étanche à la réalité de ses actes et
de ceux qu'il emploie et couvre. Il mène la guerre
– "civile" contre son propre peuple ou
ses propres employés par l'accaparement, et par répression et espionnage non
seulement systématiques mais ciblés sur les démocrates
– "étrangère" contre tout peuple ou
entreprise qui cherche à vivre hors de son emprise et de ses pillages.
Depuis
son siège en capitale politique ou "industrielle", ce chef légalise les
plus répugnantes méthodes de police, torture et guerre, contre les foules
martyres d'Europe comme d'Etats-Unis ou d'autres continents, de Syrie, d'Irak
ou d'Afghanistan, de Palestine ou du Kosovo, de Républiques (qu'ils disent) africaines,
d'Ukraine ou du Salvador, hier, aujourd'hui et demain — guerres incessantes
comme camps, d'Auschwitz ou de Poulo-Condor, comme "villas" et "centres"
sinistres d'Alger, Abou Ghraïb ou Guantánamo.
Comment pourrait-t-il en être autrement, tant
que ces cinglés demeureront environnés comme ils sont de flatteurs, de
flatteries, d'honneurs même pour leur perpétuelle trahison de l'humanité, surchargés
comme ils sont de récompenses pour leurs crimes, tels ces patrons-banksters
pour qui les malheurs de crises financières se sont traduits par davantage et
encore de pouvoir et de gavage ? Comment cela pourra-t-il changer tant que
de pseudo-oppositions se contenteront de rêver à ce qu'elles feraient si elles étaient
portées à leur tour au pouvoir (comme si ce n'était pas déjà arrivé et
constatable cent fois) ? tant que des militants se laisseront prendre à
des verbiages et des schémas sans réalité et passeront plus de temps à se scissionner
qu'à aider les gens ? tant enfin qu'au nom prétendu d'idéals ou de prétendues
paroles divines, en réalité jouissant de leur sadisme, les plus violents
seront libres d'abattre les plus justes ?
Sous nos yeux, jamais dans l'histoire un
pouvoir aussi énorme n'a instauré un pillage aussi complet des richesses du
monde. Jamais le recul antidémocratique — les injustices dites inégalités,
entre individus comme entre contrées — n'a été aussi flagrant et creusé. Jamais
le vol des commencements d'acquis sociaux, soins et éducation, jamais
l'instauration d'un totalitarisme planétaire n'ont été aussi globaux,
entretenus, systématiques, par la mainmise de la finance sur tous les media,
sur toutes les administrations et jusqu'aux Etats, jamais le dévoiement des
suffrages n'a autant éloigné la volonté générale des buts auxquels elle ne peut
qu'aspirer, jamais le ridicule et l'irréalité des discours politiques ne se
sont autant écartés de ce que tout un chacun peut voir.
Jamais pourtant, la science et la pensée n'ont
offert de perspectives aussi exaltantes et autant de moyens de les réaliser.
Une aberration aussi énorme peut se perpétuer seulement
tant que la paresse ou l'anesthésie cérébrales, inhibant la capacité
rationnelle au profit de l'animalité, empêchent de voir tout cela, tant que
l'orgueil et la censure des dévoyés, et l'ignorance des foules, interdisent de
tenir compte d'une découverte de taille et d'utilité sans pareilles dans l'aventure
humaine :
– la compréhension des pesanteurs bestiales et historiques
qui favorisent la stupidité surémotive, et qui désorientent les gens par des éducations
perverses, nationales ou religieuses, au détriment lamentable de la raison, de
la cohérence, de la connaissance
– la compréhension de l'animalité, jusqu'ici cent
fois plus active que l'humanité véritable jusque dans la plupart des mouvements
de foules humaines
la compréhension de ce que représente l'éthologie
en affaires humaines.
2. C. Tous les prétextes servent et serviront pour éviter
de l'apprendre. Toutes les faussetés répèteront que cela ne dit pas quoi faire,
et associeront tous les refus de voir à tous les refoulements de compréhension.
Il peut être évident, et de plus en plus évident, que les leviers de commande ne
vont par pure nature qu'aux mains des ennemis de l'humanité — en particulier
dans le pouvoir monétaire : oligarques et ploutocrates de Moscou comme de
Washington, de Pékin comme de Londres, Paris ou Berlin —, et que le pouvoir va aux
dictateurs et compradores des régimes les plus hostiles à tous les droits
humains. Rien de tout cela ne découragera par exemple un catholique assez
"fidèle" de prétendre que l'Eglise historique et actuelle est seulement
ce qu'il veut croire, ni de prétendre que le christianisme est ce qu'il accepte
de voir et de lire dans sa Bible : l'histoire des servages et esclavages féodaux
et coloniaux peut bien faire éclater ce qu'ont été et restent immuablement les
papes et la bureaucratie vaticane,
il osera indéfiniment, lui perverti profond depuis l'enfance, clamer que les êtres sans religion sont des êtres
sans morale. Le peu de morale entré en politique et société a beau s'être bâti contre
les sadismes d'inquisitions, le suffisamment "fidèle" osera indéfiniment,
lui perverti profond depuis l'enfance, affirmer que seul un dieu peut éviter de perpétuels brigandages. Tout
et chaque dieu ou Verbe de pouvoir peut bien s'être prouvé dans l'histoire réelle
prétexte à tous les brigandages et parasitismes, un "croyant" assez
ferme osera indéfiniment, lui perverti profond depuis l'enfance, affirmer avec la même pérennité que Jésus a sauvé,
ou que Mahomet va sauver, le monde : très précisément et aussi aisément,
il est vrai, qu'un demeuré marxiste proclamera que l'histoire de l'humanité est
celle de la lutte des classes alors que sous ses yeux il n'y a plus que des
gangs planétaires face à une absence de classes ; aussi aisément que cet
autre genre de "fidèle" rangera la politique (quintessence de lutte pour le pouvoir) à une vision incohérente et risible d'économie sous prétexte de "matérialisme" ; aussi
aisément que ce nouveau "croyant", en dialectique comme ses prédécesseurs
en théisme, ne voudra voir, de l'immensité
humaine hors les brutes installées, qu'un messie et sauveur — cette fois en
prolétariat mais comme les autres de plus en plus évidemment inexistant.
2. D. Le plus important sans doute des ridicules de la
pensée religieuse, en termes de dieux ou de dialectique, c'est l'inconscience, l'incompréhension
radicale du système de base de la horde : le rangement par agressivité, avec la capacité de chacun à absorber l'oppression
des dominants pour peu qu'il ait quelques victimes à dominer lui-même. En
particulier, beaucoup plus profond que l'esclavage, les femmes en général ont été
depuis des millénaires un échelon de base de l'organisation sociale où, suivant
un dicton terrible, "charbonnier est maître chez soi" : et ainsi
gare à la charbonnière, et — le pire, loin des clichés — à ses enfants. Mais ce
qui demeure largement vrai aujourd'hui au niveau du sexisme et de la famille l'est
encore bien davantage au niveau des ensembles sociaux. Tout ce qu'il peut y
avoir de ratés humains, comme tous les médiocres en profondeur, s'agrège
volontiers en hiérarchie : on peut être peu de chose dans la structure de
domination, le tout est de pouvoir se dire qu'on est des dominants quelque
part.
Cela montre en particulier que la condamnation des
traîtres à l'humanité en termes de classes est elle-même pure folie. Tout fait
voir au contraire qu'indépendamment de toute classe des gens ne sont pas infâmes parce qu'ils sont
fascistes, ils se font fascistes pour exprimer socialement leur infamie de
psychotiques. Barbie, comme tant
et tant de bourreaux venus des mondes pauvres, n'était pas sadique par "idéal"
nazi, il s'est fait nazi pour trouver des victimes à son sadisme ; il n'a
pas fallu longtemps à Barbie et à Paul Touvier pour fraterniser ; il n'a
pas fallu longtemps à la CIA pour récupérer Barbie comme tortionnaire à son
service : ainsi toujours les
plus nauséabonds systèmes totalitaires recrutent et recruteront indéfiniment
assez d'adeptes pour en faire des bourreaux et des traîtres, tant que les
idiots obsédés de "classes" pourront cacher par leur dialectique
morbide l'évidence éthologique, la base animale des systèmes sociaux
inhumains. Il est véritablement
puant de persister dans de telles aberrations mentales, et de prétendre expliquer
par elles des stades cannibales. Mais on ne guérira pas de cette pathologie par
un nouveau Verbe : il faudra, tout de suite il faut la lutte où on attaquera ensemble les religions
classiques, théistes, et les nouvelles, dialectiques, avec tout ce que cela comporte contre tous leurs
acharnés.
Pour y parvenir, il faut saisir et diffuser que
les pervers adorateurs de hiérarchie (et donc de la tendance de bêtes qui a fondé
jusqu'ici dans l'ensemble animal des systèmes sociaux) se foutent de tout type
particulier d'intérêts immédiats et d'opportunismes variés : ils désirent seulement
grimper dans une hiérarchie. Leur sens social s'arrête à la fréquentation de
leurs pareils. D'où la terrible efficacité du tri qui se fait par cette agrégation.
Le plus conformément à leur nature (élaborée par les circonstances), en ce sens le plus naturellement du monde, tous mentent, tous se détachent de liens de cohérence, entre leurs dires et leur conduite comme entre le réel et la morale. Tous
ainsi peuvent se référer à l'ordre et à la morale sans rien saisir de ce qu'ils
disent : leur conscience élémentaire est éteinte par la psychose du parvenir dans le statut de horde, au plus haut et à tout
prix — les gens plus humains hésitent et se dispersent, les brutes, comme tous
les médiocres, ont vite fait de se reconnaître, de s'associer, et de s'opposer
aux démocrates, aux humanistes, aux progressistes, et enfin entre eux-mêmes.
2. E. De là tous les systèmes de pouvoir-violence-guerre,
et le principe de toutes les sociétés humaines jusqu'à nos jours, totalitarisme
financier compris. Si on veut construire la démocratie, ce qui impose la
tentative de la construire à l'échelle planétaire, il faut l'éthologie, et l'éthologie
en politique. Certes l'alliance ordinaire de flemme et ignorance peut dire de s'arrêter
au simple "bon sens", et compter sur l'intuition pure de foules ou d'illuminés
pour orienter l'humanité, l'éclairer et la guider vers le progrès. Mais si on
n'est pas trop fou et paresseux, on doit percevoir qu'en médecine par exemple
il s'est trouvé utile, maintes fois et en divers lieux de la planète, de
soigner en utilisant les principes de la méthode et de la médecine expérimentales. Or tout pareillement, l'ensemble de l'expérience historique, replacée dans le cadre de l'évolution
en général, peut rendre les plus grands services : et la considération du comportement
à partir du biologique, c'est très
précisément ce qui s'appelle l'éthologie ; même, cela dût-il surprendre énormément,
l'éthologie humaine étudie le comportement humain, le principal auteur (K. Lorenz) ayant même osé remarquer
que le comportement humain n'est pas toujours éloigné d'affaires politiques.
Proférer de telles évidences est déjà sans
doute se poser en antidémocrate plein de mépris de l'humain et du peuple... Dès
qu'on y a compris quelque chose pourtant, tous les traits de la psychose de
domination qui ravage le monde sont à la fois considérablement éclairés et
synthétisés. Ceux qui ne veulent rien voir continueront à déclarer par exemple que
comprendre une maladie n'a pas de rapport avec les moyens de la soigner, même
quand on commence à leur fournir des pistes et il n'est guère possible de faire plus, d'une part en nombre limité de
pages, d'autre part pour éviter que leur publication ne soit du plus grand profit
aux malades eux-mêmes : mais c'est le genre de choses auxquelles les
idiots et les traîtres sont bien sûr indifférents.
2. F. Poursuivons un peu malgré tout. Les traits
psychotiques de suragressivité se regroupent, au niveau le plus visible, autour
de mouvements de
1) "projection" — terme établi mais malheureux : il
faut penser, et on va expliciter, "inversion mentale avec projection"
ou "rétroprojection"
2) raidissement dans la maladie — par poussée propre et succès
social
[3) fascination, faisant basculer la parade, l'apparence et
l'apparition des potentats en argument, par résonance dans l'inconscient des foules. L'examen de ce dernier
trait exige des raffinements techniques (traditions d'esthétique, de mise en scène,
de formes linguistiques, de gestuelle d'individus ou de groupes), mais on peut ici détailler
un peu les deux autres.]
1') (Rétro)projection
Pour
le dévié psychotique il est, lui, la nature humaine — c'est le discours de défense des religions et du
totalitarisme financier qu'on ne cesse de réentendre — "donc" tout le
monde ne rêve que de pouvoir : "alors" par exemple la paix, la
vocation de médecin ou d'enseignant, les développements sociaux de protection
et soins des jeunes et des faibles, ne sont pour lui que des vices d'irréalistes :
le malade est sa propre référence, et il projette sa maladie en universalité. Mais ensuite et c'est très important à comprendre,
cela lui sert de justification pour réprimer : ceux qui luttent contre lui sont eux les terroristes. Par exemple, les assassins récupérateurs de
tortionnaires nazis à la CIA se devaient de traiter de communistes-et-féroces même
les démocrates les plus réformistes d'Amérique Latine : "les
communistes", écrivait George Kennan, "sont de toutes façons des traîtres"
et "donc" tous les coups sont non seulement permis mais obligatoires. Par même "logique", les manifestants
"ont envie" de se
faire matraquer, les ouvriers grévistes "ont envie" de se faire licencier, les syndicalistes et
démocrates actifs "ont envie" d'être réprimés etc. etc. etc. etc. De façon générale, ce sont les ennemis des
oppresseurs qui sont les malades, les fous, et pire : les méchants (tandis
que les actionnaires par exemple, gens entrés dans le système d'accaparement,
sont de purs philanthropes...). Il est "donc" naturel d'user contre le monde entier (qui ne peut que se
rebeller, évidemment), de torture, de mort des libertés, ainsi récemment
– extensions guerrières et recolonisations planétaires
– Patriot Act et ses suites
– censure et diffamation des tenants de vérité
et opposants ("gaucho-conspirationnistes anarcho-autonomes")
– renversements orwelliens : la destruction
du peu d'Etat de droit (trop soumis au suffrage des peuples) est appelée "libéralisme" ;
et la misère explosée, au milieu de moyens techniques de mieux vivre sans égaux
dans l'histoire, est dite "croissance"...
Donc
bien rétro projection : projection sur l'opposant avec inversion mentale.
2') Raidissement
D'abord
en deux mots : toujours plus. Toujours plus de pouvoir, de concentration du pouvoir, de répression,
de recrutements des "élites" par des "concurrences" et concours
concoctés tout exprès pour éliminer les porteurs de qualités humaines et sélectionner
des "spécialistes" à œillères, qui ne sachent regarder que l'écran
des virtualités désignées par le pouvoir, etc.
Ensuite
sur une autre face d'aveuglement, celle qui rêve que cela concerne seulement 1%
des gens, contre 99% d'honnêtes : non ! les psychoses de
domination sont des tourbillons qui aspirent de plus en plus de monde, jusqu'à
des naufrages de dimensions cosmiques si on les laisse gouverner. La maladie n'est pas seulement celle des malades,
elle est contagion.
* * *
Le reste
est trop évidemment répétition de ce qui a tant de fois été écrit (cf. références
en introduction et ci-dessous). En bref, la lutte progressiste aujourd'hui doit
être d'abord de saisir comme science, vue commune et base de rassemblement, la
nécessité que l'agressivité primaire soit tournée vers le combat contre les
forces facilement hostiles de la nature, donc en particulier contre la
suragressivité qui sans cela se développe
en inhumanité. Or il est possible, il est déjà en partie réalisé, de mettre l'expansivité inscrite dans l'humain au service de l'équilibre
humain, de soins, d'éducation, de régulation des sociétés comme des individus,
donc de révoltes contre les suragressifs : luttes à mener, utiles orientations de ce moteur suprême. Mais il
est vital de viser bien plus haut et bien plus loin par exemple qu'un stade où
l'économie est un moyen important du pouvoir, un stade où il y a encore un
certain côté indispensable du travail dans la production : car ce côté déjà
s'estompe. Le refrain est donc, encore une fois : la diffusion du savoir le plus vital, dans des écoles
progressistes (d'abord pour
adultes, cf. références).
L'auteur du
travail ci-dessus a pu publier en 2010 une synthèse en livre — "Les hordes
de l'ordre" —. On peut aussi consulter, plus particulièrement
ainsi que divers articles parus ces derniers temps sur <mondialisation.ca>
et<agoravox>.
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