Le
titre I, Act84, de ce condensé finissait par des mises en garde contre les
simplifications vite excessives : ce titre II commencera de même. On a
exprimé en effet que tous les comportements animaux assez évolués, sociaux ou
non, étaient considérablement éclairés à partir de la conception en quatre
moteurs de base, en bref et en vue des affaires humaines :
subsistance – préservation – sexualité – é-agressivité.
On
a dit également qu'il en résultait une variété de comportements aussi grande
que les formes d'ADN des bactéries, des plantes et des animaux issues des
quatre nucléotides de base. Mais de ces premières images résulte que, puisque
les ADN sont programmes de formation (physiologiques) des organes dans les
individus, il doit y avoir aussi des programmes de formation (éthologiques) de
comportements à partir des quatre moteurs de base. C'est bien le cas :
dans des conditions favorables à la survie, avec des variantes individuelles,
ces quatre moteurs donnent en effet des déroulements typiques qu'on appelle des
instincts.
C'est là que les choses se compliquent. Les éthologues
sont souvent amenés à faire l'analyse de comportements en
"motivations", en ce sens qu'ils cherchent à peser les doses
relatives par exemple de préservation et agressivité : ils procèdent à des
examens par couples de moteurs. Or bien évidemment d'après les images de base,
il n'y a pas seulement présence de diverses poussées, mais organisations variables même seulement pour deux poussées
données — et en général c'est l'ensemble de tous les moteurs qui intervient dans un comportement,
le provoquant d'autant plus aisément qu'il ne s'est pas manifesté sur de
longues durées. Ainsi par exemple un chat à qui on offre des souris en
saturation ne les mange plus, mais continue longtemps à les poursuivre et à les
tuer, en se faisant un devoir d'aller chercher les plus éloignées pour
satisfaire ses instincts de chasse. Ceux-ci sont donc exaltés par la faim, mais
n'en manifestent pas moins leurs exigences propres hors question de
subsistance. Il y a donc tout un ensemble d'instincts d'une espèce : son éthogramme, aussi caractéristique que sa physiologie — et presque
aussi figé, sauf dans
l'espèce humaine. Cela ne signifie pas que celle-ci échappe entièrement à son déterminisme
biologique, loin de là : la recherche de la mamelle, le réflexe de marche
par excitation convenable sous la plante des pieds, la construction de la séduction
et de l'échange par le sourire, sont quelques exemples de parts d'éthogramme
humain. Le plaisir
d'apprendre, mémoriser, savoir, si tristement étouffé aujourd'hui sous les
poussées de gadgets techniques et les efforts de crétinisation de masse
religieux et nationalistes, a aussi des bases de grandes profondeurs, notamment
é-agressives typiques de notre espèce (expansion de l'être). Bref tous les
contes bleus ou noirs — qui veulent que l'humain soit, à sa naissance, bon, ou
au contraire mauvais, ou en un autre sens "page blanche où l'on peut écrire
tout et n'importe quoi" —, ne sont que prétentieuses idioties destinées à
donner de fausses réponses à des questions mal posées : c'est seulement s'arrêter
à quelque paresse au lieu d'accepter l'expérience, l'étude, l'effort, le progrès,
la science — en l'occurrence l'éthologie humaine.
Ce n'est pas le seul cas de l'histoire où des
ignares s'érigent en donneurs de leçons, et prétendent deviner en devineresses
ou prophétiser en prophètes. Ces ratés de l'humain répondent à leurs
contradicteurs humains, raisonnables, par la terreur, l'inquisition, la torture
et le meurtre de masse ou comme on dit la guerre : tous les clanismes et
nationalismes, toutes les religions, comme on l'a longuement montré ici en
Histoire Générale, procèdent de ces "succès" de l'animalité dans
l'humain — de ce refus viscéral du plus humain et du plus dépensier de glycogène :
l'activité cérébrale encadrée de rigueurs, logique-expérimentale. Ce n'est pas
ancien : c'est pérenne, et les enthousiasmes pour un fou comme Nietzsche
et son mépris du savant et de "sa démarche rampante" ont trouvé
adepte, incroyablement, jusque chez un Camus. Que cela soit médité, autant que
faire se peut, lorsqu'on cherche à mesurer les forces auxquelles ne peut
manquer de se heurter l'apprentissage éthologique. Tous les prétextes seront
toujours saisis pour se contenter de croire avec d'autres, répétons bien : croire avec d'autres, à tout et à n'importe quoi
— plutôt que d'exiger de soi la confrontation au plus universellement sûr de
l'expérience de tous les
humains dans toute
l'histoire. En outre, si on pense, on ne touche souvent comme récompense que la
haine de proches qui vous traitent bien aisément de traîtres au clan quand ils
sont, eux, traîtres à l'humanité entière, et l'on s'épuise à une tâche sans fin
comme l'est toute science. Car chacun porte en soi le besoin de s'appuyer sur
d'autres, et le désir de décharger son agressivité : le démocrate et le
pacifiste sont donc primairement les cibles obligées de toutes les brutes, et
notamment celles qui s'organisent le plus volontiers en Etats, armées, polices
et Eglises, classes pour dominer, exploiter, écraser à n'importe quel prix et
hors toute mesure.
Voilà bien les sources des refoulements au
niveau psychique, des répressions au niveau politique, qui ont tant retardé
la découverte éthologique.
De même que l'é-agressivité est cent fois plus forte que la sexualité, les
refoulements qui privent d'abord de sa connaissance sont aussi cent fois plus forts. Et de même que
l'é-agressivité intervient cent fois davantage dans la socialisation et la
politisation que la sexualité, la répression contre l'é-agressivité est aussi
cent fois plus violente que contre la sexualité. Alors, quand on sait la férocité
et les sadismes qui se sont opposés, bien souvent s'opposent encore aux développements
humains de la sexualité, et si en outre on est capable de mesurer ce que cent
fois pire signifie, on est prêt à comprendre comment la pente descendante
abrupte vers les fascismes est toujours plus vite empruntée d'abord, surtout grâce
au maintien de l'ignorance, que l'âpre montée vers la démocratie.
C'est de là qu'on est prêt à poursuivre la leçon
éthologique.
1.
Exemple et difficulté
La compréhension
du tableau ci-dessus est certainement plus compliquée que de dégoiser et parcourir
sur "la banalité du mal" : de même, la physique issue de Galilée
et de la méthode expérimentale est plus exigeante à approfondir que la logorrhée
creuse de l'Ecole aristotélicienne. Pour les mêmes raisons, l'éthologie politique
va et ira considérablement plus loin que les blablablas sempiternels et ridicules des idéologues dits
philosophes d'université, théologiens classiques ou dialecticiens. Mais un
exemple central peut beaucoup faire sentir d'intuition (d'expérience décantée) sur
le fonctionnement des programmes et préprogrammes de comportement.
Une traduction particulièrement catastrophique
de l'agressivité humaine est la guerre. C'est là que la tendance, initialement
simplement expansive, donne les
brutalités les plus destructrices : le véritable paradis terrestre de la
Grèce antique a été saccagé tout au long de son histoire par le désir non maîtrisé
de diverses peuplades de s'y étendre, inévitablement au détriment des autres ; d'où les affrontements
les plus stupides qui soient et l'exaltation des esclavages et du pouvoir en général.
Or dans la guerre, une des manifestations les plus claires est la bataille,
peut-être plus particulièrement la bataille rangée. Il faut saisir là tout de
suite l'intrication dans la difficulté : combat, donc agressivité élaborée, mais aussi organisation grégaire. Il y a donc à la fois la poussée appétitive de repousser, agressivité, et l'exaltation par la reconnaissance d'alliés,
de compagnons de troupeau, grégarité. Une construction élaborée, l'agressivité (ici au sens commun, fort),
s'allie et se renforce d'une régression à un stade d'évolution antérieur aux "quatre grands" (subsistance – préservation – sexualité – é-agressivité) : la grégarité.
En un sens, toute l'éthologie — pas seulement
politique — est là. Un comportement, ici dans la bataille, ne peut s'expliquer par un seul moteur, un seul instinct : mais plus difficile
encore, ce moteur pourtant déjà simplificateur peut ne plus se manifester — si
la bataille est perdue, c'est en général par panique, et la puissance grégaire se déchaîne non plus au profit de la lutte mais de
la préservation par fuite. L'antique
et terrible grégarité se réoriente tout entière au profit d'un autre des
"quatre grands" moteurs du comportement — déjà simplificateurs.
Cependant il reste que l'art (d'abord) militaire
est, par tous moyens (même musicaux), de maintenir jusqu'à la mort une des tendances principales, l'agressive. Plus riche
encore pour la compréhension générale : tactique et stratégie sont des
jeux sans cesse mêlés de lutte et de fuite. Finalement, à l'échelle de l'ensemble de la lutte et non plus seulement de la bataille, tous les instincts se mêlent (pas seulement les "quatre
grands", ni en formes élaborées
ni par régression en formes antérieures)
— les scènes de villes prises et de pillages le démontrent avec toute la
vigueur nécessaire.
Le jeu politique général n'est pas très loin de ces principes, surtout aux
stades primitifs où vagit encore notre espèce. Les brutes expérimentées d'éthologie
pratique, qui sont encore hélas les acteurs principaux, vivent de découpages
des foules — en deux mots : divide et impera, divise et domine —. Cette division se passe par
toutes les frontières possibles et imaginables de nations, religions, étiquettes,
privilèges partiels plus ou moins fictifs, statuts etc. ad infinitum. Toute l'affaire des progressistes est donc de
tourner les tendances à la lutte contre les fous de pouvoir, de façon aussi universellement humaine que
possible, au lieu d'admettre quelque "identité" partielle que ce soit
(religieuse, nationale, de classe, ...) : ce sont les brutes qui
s'organisent le plus naturellement en classes, c'est contre les brutes
qu'il faut parvenir à allier les gens, travailleurs de fait ou non, à travers toutes les classes, trans
class iquement, en usant à la
fois des solidarités sociales les
plus vite construites et de celles, plus élaborées, qui peuvent unir des
ouvriers, des médecins (certes pas les méprisants dépasseurs systématiques
d'honoraires), des enseignants (certes pas les faiseurs de fric par leçons
"particulières" regroupées), des étudiants (pas tous non plus), d'un
pays à l'autre et d'un continent à l'autre, éthologiquement :
dans une conscience humaine bien plus profonde et plus large que des
similitudes de coutumes, de modes d'expression ou de doses de mélanine dans la
peau.
Au moment du déchaînement colonial français à
Madagascar, Camus disait : je ne sais que trop ce qui me sépare d'un
Malgache. Il aurait dû davantage prendre conscience de, et insister sur, ce qu'il ressentait si admirablement, ce qui rapproche tous les humains : empathie certes, mais au moins
autant capacités de raison. Camus
— comme nous tous — ne pouvait analyser ce qui se passait en lui. Toujours,
tous, nous refoulons : nul
ne peut se connaître soi-même.
Mais après quelques millénaires de réactions primitives, primat ives, bien
tardivement, nous commençons à apprendre de la méthode expérimentale la nécessité
du détour extérieur : même seulement pour te connaître, commence par
connaître le monde hors de l'humain, et l'humain hors de toi. Ainsi, pour le plus urgent et le plus important
des affaires humaines, le fruit de cette connaissance expérimentale, la science
la plus vitale aujourd'hui, s'appelle l'éthologie politique, la science du comportement politique. Tout ce qui
permet la diffusion de sa connaissance dans les foules va dans le sens de la
survie humaine, tout ce qui s'y oppose va vers la mort.
Il faut que les progressistes se saisissent de
ce choix.
2.
Action centrale
Cela paraît
d'abord dérisoire, en fait c'est très difficile, c'est très immédiatement et
profondément lutte politique, et finalement c'est la voie par laquelle tout peut
être résolu : il faut aujourd'hui la diffusion de la connaissance éthologique
pour la survie humaine, comme il a fallu l'Encyclopédie de Diderot et les Lumières
pour la grande Révolution française et ses suites — même chez les Anglo-Saxons,
c'est-à-dire les dominants aujourd'hui, ceux qui ont conservé quelque
conscience des nécessités présentes parlent du besoin de "nouvelles Lumières".
On a déjà écrit cent fois, ici et ailleurs :
écoles (pour) progressistes. Comme partout et toujours, les paresseux s'empressent
de saisir la difficulté de cette réalisation pour déclarer son impossibilité,
au lieu de voir l'évidence : il ne faut que commencer, et recommencer
inlassablement, avec les moyens qu'on a et les gens qu'on peut atteindre. Ce qu'on ne peut détailler ici se fera tout
naturellement si, disposant enfin de réactions publiques assez larges, l'effet boule de neige contre l'oppression se réalise et s'amplifie de soi-même à partir de la compréhension commune.
Car enfin il est bien évident que chaque lecteur
de ceci, seul et ressentant cruellement cette isolation, ne peut ni assez vite saisir
les liens politiques et géopolitiques de l'éthologie aux guerres et oppressions
autour de lui, ni par des réactions avec d'autres orienter déjà l'action
indispensable ; comme il est bien évident que ce blog ne peut tout dire
sans disparaître avant d'avoir servi. Mais chacun peut faire qu'on se réunisse
davantage pour davantage connaître et savoir : et ce sera au début sans
risquer l'intervention de matraques.
Lorsque les matraques viendront, ce sera la preuve éclatante et démonstrative
qu'on aura eu raison de commencer par ces écoles progressistes.
Le reste de ce titre va proposer pour celles-ci
des lignes de programmes.
3.
Rien de nouveau : sauf réorientation, réunion, force
Dans le
principe, c'est si simple : il ne faut que poursuivre ce que les meilleurs
ont toujours fait, en se donnant enfin les moyens que cela porte environ un
million de fois davantage ;
il ne faut que faire lire la perversion des manipulations politiques et
celle des manipulateurs au lieu de
dénoncer vainement leur immoralité et de laissser ressentir leur actuelle
efficacité ; il ne faut que prouver la claire fascination pour le pouvoir
de chacun, et la barbarie de ceux que l'ignorance même porte au pouvoir, au
lieu de laisser dire que chacun ferait pareil que les barbares ; il ne
faut que faire éprouver l'identité de fond des problèmes de tous les opprimés, ouvriers ou enseignants, de peau
plus ou moins colorée ou de sexe quelconque face aux abus et violences organisés
de tous les oppresseurs, de même
nationalité ou non ; il ne faut que sortir des expressions annexes en économies,
classes et autres divisions artificielles pour s'en prendre directement à
l'inhumanité, l'animalité qui choisit le pouvoir au lieu de la solidarité, nécessairement
universelle et qui exige l'approfondissement de la reconnaissance de l'autre,
du savoir ; il ne faut qu'en finir avec la fixation sur les formes actuelles des ennemis (la forme financière) et déclarer la guerre aux obsédés de toutes
guerres et toutes divisions, ceux d'aujourd'hui comme héritiers de
tous leurs prédécesseurs ; il ne faut que s'extraire de la fausse actualité,
qu'elle soit sous présentation économique ou autre, et apprendre l'éthologie
politique dans notre temps à
partir de toute l'histoire, et partout au monde. C'est cela qui empêtrera le
pouvoir et ses répressions partout, et rouvrira l'avenir aux humanistes et aux démocrates. C'est cela qu'il
faut faire.
Si nous en sommes à devoir dénoncer la
pourriture syndicale actuelle, c'est parce que trop de gens ont cru que la défense
d'une imaginaire classe ouvrière vaccinerait automatiquement des ouvriers contre
le goût de monter sur le dos de
leurs camarades. Si nous en sommes à dénoncer la pourriture de tous les partis
dans le totalitarisme financier, c'est parce que trop de gens ont cru, et font
croire encore, que la corruption
(forme actuelle de l'attraction
pour le pouvoir) se répandrait moins facilement sous une étiquette de gauche
que sous une étiquette de droite. Si nous en sommes à nous défendre contre des fascistes
déterminés à décharger leur agressivité sur leurs frères de travail et sur
l'intelligence, au lieu de s'en prendre à leurs sergents recruteurs, c'est
parce que nous ne leur avons pas montré à temps la pente savonnée de leur lâche animalité face au pouvoir et de leur trahison vis-à-vis de
leurs proches. Ainsi de suite : toujours éthologie, politique, d'abord.
Certes il y a bien des livres qui disent les
leviers les plus puissants des gens actuellement au pouvoir : mais il est
lamentable qu'ils soient aussi peu lus, et plus lamentable qu'ils renvoient à
des façons de voir complètement dépassées, ceci expliquant cela. Ce serait quelque chose de répandre assez
largement ce que sont les relations du pouvoir réel aux Etats-Unis avec les
trafics d'êtres, de pétrole et de drogue partout au monde, et avec les guerres
que cela implique. Ce serait quelque chose de répandre une conscience nette, enfin, des différentes férocités de la répression
même seulement dans l'Union Européenne par la crétinisation due aux media, les
procédés de la police à Gênes en 2001 et dans les autres pays, de Bruxelles à
Notre-Drame-des-Landes ou Madrid etc. — une conscience nette de la vanité des suffrages quand la propagande
obsessionnelle de la finance possède, et régente, tous les moyens de diffusion
—. Ce serait déjà utile de faire approfondir Une histoire populaire des
Etats-Unis de Howard Zinn et d'en
rédiger une pareille pour la France, ou pour l'Algérie, ou pour la Russie, ou
l'Allemagne, ou le Paraguay, ou l'Indonésie, ou l'Ukraine, ou l'Egypte. Ce
serait déjà utile d'offrir en termes simples les grandes lignes de ce que Peter
D. Scott embrouille et trifouille dans sa documentation pourtant remarquable
sur le nouveau désordre mondial.
Seulement ce serait demander des années de cours pour enfin aboutir à la leçon unique, que l'éthologie
politique permet en quelques heures de reconnaître et d'approfondir dans toutes les circonstances de la tentative humaniste,
depuis des millénaires.
Avant encore de parler bibliographie (lire,
c'est lire plume en main et cervelle à l'œuvre, non zapper d'une page à une autre au hasard, que
ce soit sur la Toile ou à partir d'un livre sur papier), je vais tâcher une
fois de plus de condenser cette leçon. Je sais que si j'y réussis, on dira
qu'au fond c'est tout simple, et que si je n'y réussis pas on dira que c'est
trop compliqué, sans presque jamais chercher de bonne foi à faire d'abord
l'effort de comprendre et ensuite mieux : en tenir compte. Je sais aussi qu'il faut essayer toujours. Alors
voici seulement un exemple, pour ne pas redire tout ce qui précède et tout ce
qui est offert déjà dans ce blog.
La propagande des pouvoirs a codifié ses règles
de manipulation des foules — le fonds politique des gouvernants — sous la forme
suivante. 1) Abuser de ce que l'émotion, facile à susciter et orienter, prime sur la raison. 2) Abuser de ce que le mensonge notamment
par la parole est toujours
opposable à toute réalité, car fort peu s'occupent d'aller chercher et vérifier
quelque fait que ce soit. 3)
Abuser de prétendus experts pour donner une façade d'objectivité, voire de
science, aux déclarations des pouvoirs. 4) Abuser de l'autorité pure, du
pouvoir, pour entretenir l'illusion d'une compétence au lieu de laisser place à
l'autorité de la réalité, de l'expérience, du savoir : le puissant écrase le débat, ne débat jamais avec le "simple citoyen" — Giscard,
refusant de parler sur les diamants à lui offerts par le criminel contre
l'humanité Bokassa, disait que répondre aux accusations (parfaitement justifiées)
était "au-dessous de sa dignité" ; les sornettes de la Bible
ridiculisées par la science sont défendues comme "la parole de dieu" ;
etc.
Tout cela est considéré comme très malin par
les crapules évidemment, mais aussi par de nombreux imbéciles qui
"oublient" seulement que ce sont, chaque fois, des abus — de pouvoir :
1) Il
est criminel d'abuser du côté animal de l'humain pour manipuler des émotions au
lieu d'inciter aux caractéristiques humaines propres de réflexion et rigueur,
notamment à partir de faits insérés dans le contexte le plus large possible.
2) Il est criminel d'entraîner à croire par faux et usages de faux et
d'abuser ainsi des monopoles privés de l'information, dès leur principe contraires à tout jugement démocratique
(souveraineté populaire) et
donc à toute démocratie. 3) Il est criminel de stipendier des pourris pour
abuser du nom de science et égarer les foules sur les thèmes où le savoir,
caractéristique humaine entre toutes, leur est le plus nécessaire. 4) Il
est criminel de chercher à emporter l'adhésion par quelque violence que ce
soit, en particulier celle des pesanteurs historiques qui font accepter des ordres là où il faut des données pour juger.
Ou encore :
1) il
est criminel d'abuser des réactions animales dans l'humain pour l'écarter de
son épanouissement propre ; 2) il est criminel d'abuser des réactions
animales dans l'humain pour l'écarter de son épanouissement propre ; 3) il
est criminel d'abuser des réactions animales dans l'humain pour l'écarter de
son épanouissement propre ; 4) il est criminel d'abuser des réactions
animales dans l'humain pour l'écarter de son épanouissement propre.
Si nul ne voit là quelque rapport à l'éthologie, j'ai considérablement échoué. Mais je peux encore
expliciter.
La priorité de la réaction animale n'a cours
que si on l'entretient. Même dans des cas très impressionnants affectivement, voire
extrêmes, on peut d'autant plus aisément faire réfléchir qu'on y a déjà
incité. C'est en somme ce que Lénine
a tenté de codifier, mais de travers, sous la forme de ses "révolutionnaires
professionnels" : des militants accoutumés à sortir des propagandes
et agissements des pouvoirs en place peuvent très vite s'opposer même aux violences,
organisées pour inciter à des réactions animales. En fait, la question est de diffuser et prolonger
le savoir chez tous et dans toutes les directions : l'habitude de chercher des voix
discordantes sur Internet au lieu de se laisser abrutir par TF1 & Cie va
très bien avec la connaissance des
dangers de l'encerclement par un simple cordon de CRS, et permet aussi bien de contrer les mensonges à répétition que la réduction
à l'impuissance d'un nombre important de manifestants par seulement quelques
flics dûment formés et placés — éthologie politique théorique dans un cas, éthologie
politique on ne peut plus pratique dans l'autre, éthologie politique toujours. Mais il faut des écoles progressistes où on ne néglige ni l'un, ni l'autre aspect des
choses : puissent quelques-uns enfin comprendre que l'infoscrit n'est pas
toujours suffisant pour cela, et au lieu d'ironiser sur ces écoles aider à les réaliser.
Bibliographie II
La base théorique, c'est Lorenz, déjà dit (cf.
Bibliographie I). La base pratique, c'est ce qu'on ne peut prolonger ici même,
comme on vient de (re)dire. Mais on peut en offrir des occasions.
De telles occasions peuvent être trouvées à
partir de deux titres et d'une condition. Les deux titres ont déjà été mentionnés
ci-dessus, ce sont : "la route vers le nouveau désordre mondial"
de Peter D. Scott — malgré des fautes de composition fort regrettables — et
"Une histoire populaire des Etats-Unis" de H. Zinn, tous deux faciles
à commander sur la Toile. La condition, c'est de ne pas s'y perdre dans des détails
(comme souvent hélas les auteurs eux-mêmes), mais de lire la leçon à l'échelle
du comportement du pouvoir,
de faire la lecture en éthologie politique. Par exemple, les déclarations de Bush 43e président
US après le 11/9/1 et celles d'Andrew Jackson à ses compères d'un côté, aux
Indiens de l'autre (Bush43 n'étant qu'un pantin alcoolique récitant ce qu'on
lui a appris, Jackson étalant des capacités de chef et conquérant hors pair — mais
en l'occurrence peu importe l'auteur réel), sont des types immédiatement transcriptibles aux refrains actuels
des classes politiques notamment européennes, de même que les cibles désignées
et choisies pour l'exercice effectif des violences sont elles aussi repérables
par leur type éthologique
général.
Une telle lecture est difficile dans un
isolement complet. Elle peut vite devenir exaltante même seulement dans une
petite communauté. Voilà l'occasion, et déjà une forme, d'écoles
progressistes.
On pourra aussi comparer l'insistance sur cette
nécessité au livre "Les hordes de l'ordre", paru en 2010 — et au présent
blog.
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