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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


dimanche 12 août 2018

Actuel 131 Le triomphe des nuls

                        Pour les Français, cela commence sans doute à l'élimination de De Gaulle par Pompidou, en 1969 : quelqu'un — qu'on peut apprécier diversement en fonction de ses temps et actes historiques, mais dont la stature est indéniable — quelqu'un, dis-je, était remplacé par rien, dans un roulement de sauvageries financières, dans la nullité morale qu'affectionnent les poussées et réactions de privilèges, de barbarie, de brutalité bête, d'animalité dans notre espèce.
            Ça ne s'est pas arrangé depuis, ni ici ni ailleurs. La fascination par les mass merdia de l'argent a partout permis l'annihilation de la citoyenneté : on en arrive à un président et un parlement qui, même en y décomptant tous ceux qui n'ont voté d'un côté que pour éviter l'autre, valent à peine un quart d'électorat — et s'il fallait ne compter que les partisans véritables de cette "majorité" risible ou nauséabonde, on se demande à quelles infimités, si l'on peut dire, il faudrait descendre.
            Ainsi nos "responsables" gèrent, simplement, la pénurie de savoir, de justice et d'intelligence : la seule "compétence" qui demeure est l'insertion dans les structures de répression, politique au plus mauvais sens du terme. Un imbécile élu ou nommé est simplement porté par un réseau acceptable pour le totalitarisme financier, comme un jury d'examen officiel se fait un agréable devoir d'écarter un candidat coupable de bon sens à l'encontre d'une notoriété en place — pareillement, un commerçant vend une saleté parce qu'elle lui rapporte davantage qu'une vraie utilité, comme un technicien suit avec détermination un programme d'installation ou de réparation destiné à donner de nouvelles pannes ou catastrophes. Système d'automates au lieu d'êtres, à tous niveaux et en toutes affaires. Déshumanisation qui fait crever, partout.
            Dans cette ligne, on a fait passer la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h sous prétexte — incroyable — de "sauver des vies". Mais au lieu de ne songer qu'à faire du fric par radars, si l'on améliorait le nombre et la qualité des postes de médecins en hôpital public (et l'on n'ose même plus parler d'investir plus sérieusement dans la recherche, par exemple contre le cancer), ou tout simplement si l'on acceptait enfin d'appliquer la législation contre les accidents du travail (et ne parlons pas de récupérer pour le bien du peuple les sommes inimaginables de fraude fiscale, ni de finir d'inciter aux trafics les plus immondes comme la drogue, qui enrichissent les banques de façon essentielle par le blanchiment d'argent sale ou ordurier), voire si un jour et d'un même élan on rétablissait l'éducation et l'information démocratiques et républicaines,
combien de vies et d'âmes pourrait-on vraiment sauver, dites ?