[Pour le
sens de ces publications, de travaux écartés par les divers tenants des
diverses censures : humble prière est faite au lecteur, de bien vouloir se
référer aux premières lignes du texte "Censuré 2", précédant celui-ci
sur le blog. L'article ci-après a été proposé il y a une quinzaine de jours au
site "Le grand soir" et n'a reçu, comme d'habitude en pareil cas,
aucune réponse : il doit donc être considéré comme refusé. Il sera certes
possible aux censeurs de protester, si ce blog diffuse assez, qu'ils n'avaient
pas encore eu le temps de l'examiner et qu'ils avaient l'intention de le faire
paraître : mais il n'y a pas à se faire trop de souci à ce propos...]
Rarement
dans l'histoire, la précipitation en tous sens sous prétexte d'action, d'"actualité" —
le sens du concret des concrétins — a fait autant de ravages qu'en ce
moment. Pourtant, chaque fois que les choses sont allées un peu mieux pour les
gens, c'est parce qu'ils se rassemblaient en force(s) à partir de sentiments et vues communes. Si on ignore cette leçon et si, les choses allant
aussi mal qu'aujourd'hui, on dit : « avec Marx (ou Moïse, Jésus,
Mahomet, ou Bouddha) nous avons tout ce qu'il faut », on aide à enfermer
le monde dans l'horreur. Bien sûr, il y a pire encore, c'est de résoudre que « tout
principe, ou toute théorie, on s'en fout » : cela, c'est le concrétinisme
absolu. On n'en est plus très loin.
Ce texte-ci s'adresse à des gens capables de réfléchir
en ressentant que c'est part d'action — et qui n'espèrent pas voir compenser quelques siècles de retard en
trois lignes —. Cependant on s'y efforce de dire vite : cela impose une
compensation en références, en pistes à suivre pour compléter (bientôt, SVP) ce qui est dit ici.
Pour
l'essentiel, il faut saisir deux points, tous deux très liés au fait que, parmi
les plus barbares au pouvoir, certains se sont donné la peine d'écouter
attentivement des savants — surtout dans le monde anglo-saxon — :
– d'abord, les réactionnaires ont appris à
retourner contre Marx son schéma des rapports entre politique et économie : ils ont maîtrisé la production par une
automatisation qui élimine de
plus en plus complètement les producteurs, et notamment instauré une
concurrence entre esclaves par le recrutement de moins misérables acceptant
le système des privilégiés (les
"commerciaux")
– ensuite, ils ont approfondi la donnée
historique que les réactions des gens, surtout en foules, sont bien plus
facilement émotionnelles que rationnelles, et ils ont donc très cruellement raffiné
leur propagande — ils font bien
plus et "mieux"
qu'accaparer les media : ils ont appris à les manier pour que les gens, grégarisés, en viennent par exemple à déclarer hautement des
haines raciales, ou à redouter de se brancher sur des media non contrôlés, et à
être honteux, voire terrifiés, de se faire traiter de
"conspirationnistes" (mot lancé par la CIA).
Sur le
premier point, le mieux ici est de reprendre une admirable part de témoignage
de Langevin (procès des députés communistes, mars 1940) :
« L'organisation sociale actuelle fait que
les nouveaux moyens de production, au lieu d'améliorer le bien-être de tous, ne
font qu'exagérer les inégalités en augmentant sans limites la richesse et la
puissance des uns, en créant pour les autres le chômage et la misère. L'absence
de justice internationale fait que l'accroissement illimité de nos moyens de
destruction se traduit par un déchaînement de violence, qui met en danger
l'avenir de notre espèce et de sa civilisation. »
Mais sur
le second point, l'ignorance est telle, les tabous si féroces, et les réflexes
construits en repoussoir si vite déclenchés, qu'il n'est guère possible d'être
aussi rapide. Pour simplifier sans
trop risquer on peut dire que, d'abord par la pratique et à la suite de
terribles propagandistes (Münzenberg, hélas, autant que Göbbels), les
manipulateurs de "guerre moderne" (titre du colonel Trinquier) ont
peu à peu tiré au clair les possibilités d'éveiller et diffuser en masse des réactions
grégaires et agressives (peurs
et haines). Cela n'a été possible qu'en raison d'une stupidité puérile chez
beaucoup de progressistes : ils voudraient qu'un savant et une œuvre
scientifique de grande importance soient forcément humanistes, voire
marxistes ! Or en matière de réactions primaires, la base de réflexion désormais
est due à un très grand continuateur de Darwin, Konrad Lorenz, nazi au départ de ses postures politiques : mais
devenu démocrate à force de science,
itinéraire qui devrait faire réfléchir, par opposition à des parcours à la
Philippe Val ou Michel Field.
Les formateurs de fanatiques, tortionnaires,
et "médiateurs", par exemple en "académies" de police US-UK
ou à l'intérieur de la CIA et des MI 5 & 6, ont, eux, lu et approfondi Lorenz — alors que les marxistes par exemple se
contentent de déclarer que la dialectique, source de leurs scissions sempiternelles, est un guide sûr à la fois pour la
découverte de la vérité et pour le rassemblement des "masses"...
Les résultats s'étalent dans le monde de ce
2015.
Pour une orientation bibliographique
Le plus
important demeure l'ouvrage inégalé de K. Lorenz (surtout les derniers
chapitres) — en s'occupant du travail qu'il a accompli davantage que de son épouvantable itinéraire — :
il est aisément accessible en allemand et en anglais (respectivement Das
sogenannte Böse et On Aggression ; la traduction française chez Flammarion est déplorablement
insuffisante).
Dans les foules
d'autres textes sur l'éthologie, ceux voués aux thèmes familiaux et tendres
sont, en matière politique, des égarements à écarter complètement. Les travaux (originaux en allemand)
d'Eibl-Eibesfeldt, nombreux et importants, ont souvent de bonnes traductions,
françaises entre autres. Ils peuvent beaucoup apporter : mais instruit par
l'aventure de son maître Lorenz, et peut-être aussi par inclination propre,
Eibl-Eibesfeldt fait preuve de vives réticences à l'abord franc et direct de l'éthologie
politique, et préfère souvent des
présentations sur l'universalité humaine qui font la part trop belle à la
sexualité, ou à des notions vagues ou dangereuses de biodiversité voire
sociobiologie.
L'auteur de
l'incitation ci-dessus a bien des fois cherché à offrir un tremplin plus direct.
Pour le situer, il y a divers articles parus
ces derniers temps, dont au moins
et plus largement, le blog où figurent entre autres
ainsi que le numéro 68 de ces
"Actuels" — blog par lequel l'auteur est aisément accessible.
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