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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mercredi 5 juin 2013

Actuel 47 Un demi-siècle de mensonges



On commence à voir en abondance, notamment sur la Toile, des textes qui préparent la commémoration en cinquantenaire de l'assassinat de John F. Kennedy : préparation très cuisinée, et de goût très douteux.
Pour se mettre dans l'ambiance, il faut se souvenir par exemple que l'administration centrale des Etats-Unis a renvoyé à 2038 — SOIXANTE-QUINZE ans après le meurtre — la déclassification des dossiers détenus par les commanditaires, conspirateurs parvenus au pouvoir. Jusque-là, il faut s'attendre plutôt à des disparitions qu'à des ouvertures de tiroirs, ainsi
– le cerveau gravement déchiré de Kennedy aurait apporté une preuve de plus, et non des moindres, d'une balle mortelle tirée depuis l'avant — alors que les racontars officiels cherchaient à maintenir, entre autres faussetés, que tous les tirs venaient de l'arrière — ; réclamée pour examen par l'équipe du procureur Garrison (de glorieuse mémoire, cf. ici Archives 3), cette pièce fut déclarée disparue par les Archives Nationales des USA
– sur la copie de film fournie par le FBI, les images d'impact de la balle mortelle avaient été inversées pour faire croire à un mouvement vers l'avant de la tête du président, toujours afin de conforter le mensonge d'un projectile venu de l'arrière ; la falsification — techniquement difficile à réaliser — fut repérée, et fit l'objet d'une demande d'explication au Board, qui répondit : "technical error".

Il y a donc toutes les chances que de telles "disparitions" et falsifications se perpétuent encore un quart de siècle, comme c'est en train de se faire aussi pour les carnets du très remarquable Major Bloomfield — ancien de l'OSS pré-CIA et intime pré-OSS d'Allen Dulles, à revoir —. Les silences d'Internet sur le compte de cet individu sont encore plus remarquables que les données. Il n'est pas mentionné dans les historiques de la CIA du genre Wikipedia, et si vous ne vous souvenez plus de son nom vous ne risquez pas de le retrouver rapidement en tapant par exemple "CIA Major". Des gens à la recherche de ses archives personnelles — sur lesquelles il avait demandé le secret pour vingt ans après sa mort, donc jusqu'en 2004 — se sont vu opposer un refus d'abord pur et simple, puis une procédure de report pour quelques lustres supplémentaires...
Or, par des conspirationnistes sans doute, ce personnage est pointé du doigt comme au moins l'un des architectes de l'attentat du 22 novembre 63. Il était d'ailleurs déjà mentionné de façon remarquable par Garrison dans "On the Trail of the Assassins" (cf. l'index de ce livre extraordinaire).

De tels pivots constituent des repères importants dans l'histoire des réalités et des dissimulations politiques, surtout depuis la Seconde Guerre Mondiale, et donc pour comprendre ce que sont nos actuelles Gestapos. On doit rappeler dans ce genre les réunions initiales de l'OSS-CIA près de divers lacs (ceux de la frontière USA-Canada et à Genève), qui ont été fondatrices des distributions de dollars précédant le plan Marshall. Pour ce qui risque d'intéresser plus particulièrement les Français, c'est depuis Genève qu'Allen Dulles (le frère du demi-fou John Foster Dulles, qui régenta la politique antisoviétique primaire du temps d'Eisenhower) prit contact avec les gens de droite parfois extrême reconvertis dans la Résistance française, et qui haïssaient Jean Moulin parce que le délégué de de Gaulle était considéré comme trop dangereusement respectueux des maquisards communistes. Au centre de cette droite ultra, dans la clique qui gravitait autour de Frenay, il y avait Guillain de Bénouville, le patron de René Hardy...
L'autorité de la chose jugée ne permet pas de désigner Hardy, innocenté deux fois par notre système judiciaire, comme le donneur de Jean Moulin : Monsieur Henri Guaino, si sensible à l'honneur de ce qu'il appelle la justice (Actuel 45), ne le tolèrerait pas.
Quant à Allen Dulles, après ou à travers un passage purement militaire de la CIA, il en devint directeur inamoviblement — en particulier en fin de guerre d'Algérie, où il faisait subventionner l'OAS et ses attentats contre de Gaulle déjà mentionné ci-dessus, et qui donnait de nouveau un dangereux exemple d'homme d'Etat pouvant parfois se targuer d'un soutien populaire —. Cela dura jusqu'à ce que Kennedy le congédie : c'était dans le cadre d'une tentative pour rendre du pouvoir au contrôle électif aux Etats-Unis, contre les importants non-élus financiers qui, par CIA et autres, prétendaient diriger à leur gré la politique du pays. Mais le mauvais Allen eut sa revanche : il fut nommé par Johnson à la Commission Warren, qui se chargea de faire l'obscurité sur le meurtre du président élu.
Heureuse alliance des antidémocrates des deux côtés de l'Atlantique ! Nobles ancêtres de nos Madelin, Longuet, Lellouch !

Suffit : il s'agissait simplement ici de démonter un peu d'avance les procédés par lesquels les propagandes et les attentats des services secrets contre la démocratie (ce n'est pas seulement aux Etats-Unis, soyons tout à fait lourd), peuvent se pérenniser — avec l'aide et le secours de journaux aussi objectifs, impartiaux, indépendants sérieux de référence et caetera, que "le Monde" et le reste de la presse financière, spécialistes de la théorie du tireur isolé dans le meurtre de Kennedy.
Que Dieu, et d'aussi dignes représentants de Sa volonté, nous gardent des complotistes !

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