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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


vendredi 21 mars 2014

Actuel 61 Ukraine, media, inerties


En ce tournant d'hiver à printemps 2014, le courant d'ensemble demeure le même : mais les tourbillons sur le plan international sont plus violents, tandis que les "affaires" intérieures sont marquées par un niveau de nausées dépolitisantes encore jamais atteint — surtout, et c'est très grave, chez les jeunes gens. On n'a pas cessé de montrer ici comment l'égarement marxiste est en train d'être payé. Mais il faut toujours préciser — redire.
D'abord l'idiotie déjà trop répandue s'étale de plus en plus, qui pour mieux dépolitiser ne sait que baver du mépris pour la vue d'ensemble à partir de l'expérience : pour les indispensables repères communs en tout ce qui mérite d'être appelé proprement humain et rationnel. Cet écœurement du travail vital de synthèse est séquelle inévitable après la "raison" dialectique. On en arrive ainsi à voir un Thierry Meyssan, du Réseau Voltaire, parler amicalement (quoi qu'il dise) avec Soral, puis laisser en ligne comme "article populaire", des semaines durant, l'article honteux de Diana Johnstone en faveur de Dieudonné — il faut revoir sur Youtube la vidéo de ce misérable histrion avec le négationniste Faurisson, qu'il a aussi fait applaudir en "standing ovation" : c'est une bonne occasion de relire, sur les crypto-nazis, les pages de Vidal-Naquet dans Les assassins de la mémoire.
Ensuite, tant de gens ayant vu dans les idées marxisantes une ouverture vers le socialisme, et s'y étant rangés pour tenter quelque action politique, le découragement est aujourd'hui très répandu : car il est bien plus direct de tout lâcher que de tenter de construire plus loin et mieux en analysant les fautes passées.
Tout cela va dans le sens des pesanteurs et des flemmes, qui ont toujours eu leur part dans les temps de réaction et même d'autres. Il n'est sans doute pas utile d'ajouter que lorsqu'on suit les champs de forces, comme les media et particulièrement les pires, on a plus de facilité que lorsqu'on lutte contre.
Parmi les inerties encore, il en est d'acquisition plus récente : on peut continuer à ne pas penser, et à écouter "l'actualité", simplement parce c'est comme ça qu'on fait depuis très longtemps. Des gens, en quantité étonnante, disposent d'Internet ; on peut et doit les mettre devant les sites alternatifs pour tenter de les éveiller à autre chose que leurs drogues habituelles : jamais ensuite ils ne regardent ni n'écoutent ces journaux vrais — "par méfiance", qu'ils disent : en vérité, leurs sources quotidiennes de narcose n'éveillent plus chez eux aucun sens critique sauf sur des points risibles, et ils n'envisagent pas de chercher ailleurs. Car ils ne retrouvent pas, en information véritable, les bruitages de pseudo-musique, pub et affaires de mode qui leur sont devenues une seconde et épouvantable nature, et puis ils sont sincèrement choqués qu'on fasse appel à leurs facultés cérébrales au lieu qu'on leur dise, simplement, "ce qu'il faut penser" — formule devenue rituelle.
C'est comme ça, et il faut la constatation au début de la réflexion et de l'action : au début de la réflexion, c'est évident, mais de l'action aussi aujourd'hui ; car cela implique qu'on doit, pour commencer, se repérer sur des minorités et non directement en vue de l'action de masse. Ce n'est pas facile à accepter pour des démocrates. Mais s'adresser d'abord à de petits nombres n'implique nullement le renoncement à recruter incomparablement plus large : simplement, pas tout de suite. Ce sont de grands risques, dira-t-on : oui-da, mais quelle action en ce moment est sans risques ? et quelle inaction ?

A partir de là, les infamies médiatiques osées autour de l'Ukraine sont une bonne occasion de démonter à quel point la haine est plus facile à déclencher que la raison. Les néo-nazis soutenus par des professionnels de la subversion (dont des Israëliens, ce qui est remarquable) se sont permis à Kiev ce qu'aucun mouvement de masse ne parviendrait à mettre en branle en France ou en Grèce : on a vu, devant une police inerte et désarmée, des fascistes lancer des cocktails Molotov, et des snipers abattre indistinctement des manifestants et des agents — en vrais professionnels : pas un seul blessé aux jambes ou aux bras, seulement des morts atteints au cœur ou à la tête —. On a trouvé là, aussi, des prêtres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, FSSPX : ces gens (qui durant plus de quarante ans ont caché et aidé Paul Touvier, le Kollabo de Barbie à Lyon) vont faire à Kiev, au service du Vatican, ce que les nonces ne peuvent se permettre officiellement, pour tenter de ramener les chrétiens locaux (uniates) au pape et à l'Eglise romaine. Il y a eu encore les visites de John McCain et de Victoria Nuland, néocons des Etats-Unis, avec leur insolence dans le soutien aux héritiers directs et revendiqués des troupes de Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale. Et puis les minables essais de concurrence de la finance européenne par intervention conjointe des ministres des affaires étrangères de Pologne, Allemagne et France...
On n'en finirait pas, et on pourrait étaler l'action pérenne de Washington
– au Venezuela et dans toute l'Amérique Latine
– en Syrie et dans tout le monde dit arabe
– parallèlement à l'Ukraine et à tous les anciens pays de l'Est.
C'est de cette façon que l'hystérie de pouvoir des gouvernants des Etats-Unis serait le mieux éclairée : mais d'abord cela demande un peu de temps, ensuite des sites comme ceux qui sont proposés en lien depuis ce blog l'ont largement accompli (même si c'est parfois trop développé, au lieu que soit nettement clarifiée la ligne d'ensemble) — et puis c'est en somme évident si on ouvre les yeux.
Il est peut-être plus tentant de s'attacher à ce que fait pour Kiev, et ce que ferait pour Paris, le gouvernement français actuel.

Le schéma d'abord en deux mots : suivisme atlantiste.
Imaginons donc que la Bretagne, retrouvant l'exemple de ses autonomistes du temps d'Hitler — époque en "Ukraine" des pires pogroms antisémites et anti-russes —, réclame son indépendance à grand renfort de néo-nazis embrigadés par l'Armée Invisible des Capitalistes (Capitalists' Invisible Army : en sigle CIA, et en histoire "stay-behind", voyez le livre de D. Ganser ; en Italie "l'affaire Gladio", voyez le livre de J.-F. Brozzu-Gentile ; etc., depuis l'Iran de Mossadegh jusqu'aux soubresauts perpétuels d'Amérique Latine en passant par l'Irak, l'Afghanistan, le printemps arabe et quelques dizaines d'autres cas du Viet-Nam à Haïti).
Donc des voyous, émeutiers et casseurs sont découverts à Rennes, à Brest (pas à Notre-Dame-des-Landes...) et tout soudain présentés par les media de la finance comme purs démocrates — alors que le quart du début du commencement d'une action réellement populaire violente serait prétexte à massacrer ou au moins arrêter des centaines de "gauchistes" pour atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat —. Mais comme les gangsters se réclament d'une étrange volonté "européenne" qui pue Washington à mille lieues, on ne leur envoie qu'une police désarmée. En outre, pour mieux enflammer les foules, d'habiles snipers tirent indistinctement sur les hordes de l'ordre et sur les plus innocents des manifestants, repérables à leur absence de battle-dress : cela fait des morts, et l'occasion de souffler la révolte contre l'impérialisme français non plus seulement en Bretagne, mais aussi en Corse avec ses mafieux à bon marché, et puis par contagion en Alsace et Lorraine où il est facile de faire brandir des pancartes en faveur de "la" population "locale", en pays basque etc. Alors, avec l'énergie qui le caractérise, Monsieur le Président de la République, chef de l'Etat, chef des armées, martèlerait puissamment qu'il se tient informé de la situation heure par heure, puis minute par minute...
C'est en faveur d'une telle situation, à Paris au lieu de Kiev, que Monsieur Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères (la meilleure place pour l'exportation du sang contaminé), s'allierait à ses homologues allemand, italien et britannique pour mieux aider à l'OTANomie (allemande) de l'Alsace et de la Lorraine, l'OTANomie (italienne) de la Corse, l'OTANomie (espagnole) du pays basque, la super-OTANomie de la Vendée et des anciennes provinces voisines sous l'Albion que vous savez (souvenir du temps de la Convention)... Il n'y aura plus de raison de s'arrêter : les "gaullistes" pourront être plus fiers que jamais d'avoir mis en place le régime qui a permis à un agent de la CIA d'agir officiellement comme Président de la République de 2007 à 2012. Ici comme ailleurs, ce sera la fin de la nation au profit de l'En-pire et, au profit des privatisations, la fin d'un Etat coupable de quelque providence en éducation et en soins. Vivent les OTAN-"autonomies" toujours plus asservies à Wall Street et à sa succursale la City, par l'intermédiaire des "nationalistes" milliardaires locaux ! Honte aux peuples tendant à s'ouvrir les uns aux autres, honte à la prise de conscience de l'humanité universelle...

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