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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


lundi 3 novembre 2014

Actuel 71 Rémi Fraisse


Ça tombe bien, en somme :
le gentil tueur JNR de Clément Méric vient d'être libéré (avec des contraintes terribles il est vrai : il lui est interdit, pour plusieurs semaines encore, de quitter son département de résidence)
tandis que l'inquiétant écologiste Rémi Fraisse a été assassiné par les gendarmes voici quelques jours du côté du barrage de Sivens.
Le terrorisme d'Etat accompagne ainsi celui des entreprises contre les syndicalistes qui font leur métier : la mobilisation policière de l'armée se poursuit en paix et en silence, le président élu pour changer la face des Etats-Unis met en route une campagne de réhabilitation des bombardements par agent Orange au Viet-nam qui continuent à produire des enfants congénitalement déformés, mal ou non viables, et le président élu pour changer la face de la France a choisi le premier et les autres ministres pour exalter encore la maladie sécuritaire et rassurer "les marchés" dans une misère explosée.

Nous vivons dans un négationnisme perpétuel de tout ce qui importe, et c'est cet ensemble de mensonges odieux, d'actes et d'interprétations vicieux qui est appelé actualité dans les canaux de propagande et publicité du capitalisme. Comme le montre la connaissance historique et spécialement éthologique, la répétition en litanies fonctionne aussi bien en catéchisme qu'en matraquage télé-audiovisuel, et les foules fascinées et abruties intériorisent les discours du pouvoir au point de servir de relais à l'asphyxie répandue partout : au point d'avoir honte d'oser croire aux faits. Les meurtres d'Etat peuvent donc se succéder désormais à rythme accéléré : tout le monde sait que le tir tendu de grenades lacrymogènes est interdit, et tout le monde sait sans rien faire que les gendarmes s'amusent à viser les manifestants et sont pour cela protégés sans faille — faut bien que les hordes de "l'ordre" s'amusent un peu : on les laisse agir ainsi, quand on ne les y pousse pas — ; tout le monde voit que la loi n'est appliquée que quand elle est un prétexte utile à la répression de la démocratie, jamais quand elle prétend s'attaquer aux mafieux banksters blanchisseurs d'argent sale (le gouvernement pseudo-socialiste a encore réduit les crédits de l'Office central de répression de la grande délinquance financière) ; des Peugeot diminuent leurs investissements dans l'industrie automobile et y massacrent les postes parce qu'ils ont constaté que le jeu fiscal dans les paradis du même nom leur rapporte davantage que la vente de véhicules ; après quoi on laisse dire à des dévergondés patronaux ou journaleux que c'est pour créer de l'emploi, et aux marxistes qu'il faut rassembler les forces du cadavre d'une classe ouvrière morte depuis cinquante et surtout quarante ans,
et alors ?

Les progressistes ont désormais à leur disposition la compréhension directe de ce que représente l'agressivité dans l'espèce humaine, cependant beaucoup approfondissent la lecture de Marx ou de la Sainte Bible ou du Coran, et même audacieusement parfois ils adhèrent à un syndicat plus ou moins pourri. Mais faire ce qu'il faut — oser, étudier, comprendre, montrer, diffuser, propager la connaissance nouvelle — ces érudits n'ont pas le temps, jamais.
Les textes de Bakounine, aussi vides de moyens d'action que ceux de Marx, divaguent chaque jour plus clairement, depuis un siècle et demi, dans le verbiage impuissant. Au contraire, à l'évidence les découvertes de Lorenz s'imposent à tous : présentes de toutes façons dans les hurlements de l'expérience, elles sont hélas utilisées dans l'action des manipulateurs de CIA-MI5 et 6, comme dans les présentations assénées par écrans ou haut-parleurs. Mais il est bien plus simple et apaisant d'inventer le mot de "politiste" pour se donner les apparences de critique en sciences sociales que de critiquer réellement le verbalisme impénitent de nombreux sociologues, et leur incapacité à comprendre les sociétés humaines à partir des données sur les primates...
Au fait, avez-vous remarqué que l'audacieux et profond hors-série du Monde Diplomatique, intitulé "Manuel d'histoire critique" en toute modestie, ne mentionne
– ni l'assassinat de JFK
– ni les attentats du 11 septembre 2001 (sauf en deux ou trois photos, qui à elles seules disent tout, c'est sûr !)
ni surtout le lien entre ces évènements, centraux dans les manipulations dont a besoin le pouvoir réel pour augmenter d'un côté les budgets militaires pathologiques et de l'autre les coupes sombres dans les contributions de "l'excès d'Etat" qui impose encore des écoles et même quelques hôpitaux publics ?
Eh quoi ! Vous ne voudriez pas que des journal-eux qui se disent -istes de cette volée prennent le risque de se déshonorer en "conspirationnistes", tout de même ?

Simple question, pour résumer là-dessus la "démocratie" planétaire : combien de temps va survivre la députée ukrainienne qui, depuis la tribune de son parlement, a osé dire au gouvernement local de néo-nazis et assimilés ce qu'il fait dans le Donbass (et partout où il le peut), pendant que les crotales diplomatiques et médiatiques de US-UK-UE vibrent et sonnent à tout rompre ?
Que tout ça vous enseigne à vous taire !

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