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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mardi 21 février 2012

Actuel 5 : "Elections, piège à cons" 2012 (deuxième partie)

On peut, comme nos media du capital, se moquer du monde par de fausses précisions sur des sondages biaisés : cela permet une mise en condition souvent efficace. Mais on peut au contraire tâcher d'éclairer les citoyens par une vue d'ensemble bien plus claire que des "x, y %" de supposées « intentions de vote » : alors le corps électoral en France peut être simplement dégrossi en
– un quart de droite, partisans avoués de la finance, comprenant tous ceux qui profitent ou croient profiter du système, des hôteliers-restaurateurs aux demeurés qui se croient gaullistes, soit 25% (Sarkozy)
– un quart de partisans de "réformisme dans la conservation", craintifs, timorés et par réflexe terrifiés à l'idée de tout changement important, en outre aveugles sur le passé des Pseudo-Socialistes, soit encore 25% (Hollande)
– un quart de déclarés furieux, ignares au point de n'avoir aucun recul vis-à-vis du matraquage médiatisé, et dont l'audace ne va pas plus loin qu'un bulletin dont ils savent au fond qu'il sera sans effet, toujours 25% (Le Pen)
– un dernier quart découpé en deux parties à peu près égales, 
le premier morceau accroché à la tradition et au prêche démoniaques-chrétiens, malgré cent ans et plus d'expérience de rangement des tartufes correspondants à la droite plus dévergondée (15-10%)
le second morceau assez instruit et informé pour chercher à tâtons un candidat au service d'une démocratie réelle (10-15%).
Le schéma est déjà limpide : tout est dans la maîtrise et la culture de cette classification et dispersion. Ce n'est donc que complément si on examine la scission supplémentaire en deux du dernier huitième, entre Joly et Mélenchon : c'est-à-dire que le résidu de conscience démocratique n'est même pas suffisant pour aboutir à une candidature unique, représentant au moins la menace d'une action organisée commune.

Qu'on se mette alors à la place des manipulateurs de grands media, sachant que seuls deux candidats parviendront au second tour de 2012. Pour celui-ci, on peut écarter immédiatement Bayrou, trop en demi-teinte dans une ambiance survoltée, et se contenter de hausser les épaules devant l'hypothèse de présence des derniers  cités (même si le discours correspondant est parfois gênant pour les installés). Restent les trois premiers candidats, de poids très comparable, et dont seuls deux ont des chances d'être acceptés par les votants : tout le monde le sait, personne presque n'en tient compte pour raisonner au delà.
Supposons que nos professionnels de la manipulation, sur ordre des financiers, décident de faire passer Hollande : c'est le plus tranquille pour visser les résutats des "réformes" du dernier quinquennat, car il sera facile de s'appuyer sur "les agences de notation" et de prétexter que ce qui est fait ne peut plus être défait ; et ça va calmer un peu la fureur populaire. Alors il faut utiliser à fond la possible dispersion des voix de droite : ronger les voix de l'UMP en gonflant Bayrou et en laissant passer quelques notifications de scandales éclaboussant Sarkozy — éventuellement en faisant paraître dans le "Canard enchaîné" quelques preuves de dons au FN d'industriels, connus comme peu généreux envers leurs employés (ç'a déjà été fait).
Supposons au contraire que nos manipulateurs croient avoir l'assurance que les citoyens ont pris l'habitude de l'esclave et de baisser la tête. Ils décident donc de remettre une louche de sauce Sarkozy pour les cinq prochaines années. Le lecteur devinera sans peine mille moyens : c'est par exemple une piste de déconsidérer Hollande en publiant haut et fort ses constantes, anciennes et nombreuses connexions au monde du patronat et du fric en général.
De toutes façons l'expression démocratique (la « volonté générale ») est hors jeu. C'est déjà très grave, et doit suffire à mener campagne contre les media et pour des abstentions-blancs-nuls en masses, seule menace non-violente capable d'alarmer une classe politique qui redoute par-dessus tout le rejet des urnes : et qu'on laisse crier que ce n'est pas un « mot d'ordre mobilisateur ». Ce refus des suffrages sous chapiteau électoral doit en outre être accompagné de tracts expliquant l'état des affaires, dénonçant personnellement financiers et médiateurs, et décrivant les profits tirés du déclenchement des crises, bref en informant. La lutte pour l'abstention doit ainsi aller aussi loin que possible : jusqu'aux isoloirs...
En tout cas on voit mal qu'on se présente en élu potentiel d'un côté, et de l'autre en opposant aux urnes-en-l'état-actuel : si un candidat choisit de se servir des haut-parleurs, il est paralysé et paralysant — trop de gens se satisferont d'entendre depuis leur fauteuil ce qui devrait les inciter à s'en tirer. Le cas d'Eva Joly est intéressant à cet égard, pour montrer encore la faiblesse du poids des bulletins. Car pour se faire entendre assez fort, la candidate a dû mêler dénonciation de la mafia financière, imparable, et références écologiques inévitablement ambiguës dans l'éventail électoral : alors il suffit de se souvenir de l'effet Hulot (et des rancœurs qu'il a laissées) pour saisir qu'il sera facile, au printemps prochain, de parachuter un Lalonde ou un Waechter nouveau et de faire éclater si nécessaire le pénible et instable rassemblement EELV.
Ce parti n'est pas le seul à être scissionnable, et il est sans doute inutile d'y insister : partout de possibles scandales médiatisés, fondés ou non, peuvent faire taire au "bon" moment qui on veut. Bref les manipulateurs feront ce qu'ils voudront au niveau des suffrages exprimés sous influence médiatique. Il n'en peut être de même du rejet des suffrages, surtout en augmentation brutale.
Et de toutes façons — répétition — le contre-pouvoir fondamental ne renaîtra pas autour des urnes.

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