Il n'y a
pour le moment pas grand'chose à ajouter aux propositions et pressentiments
d'Actuel 22. Mais les mouvements se précisent. Sur des sites et éditions marqués
par l'influence russe, on parle (on rêve ?) de quelque entente entre
Russie et Etats-Unis, et on s'apprête déjà à un lâchage au moins partiel de
l'Iran — alors même que l'agression occidentale contre la Syrie n'est pas
encore du tout complétée. Il est vrai que l'OTAN a déjà largement préparé les
choses, et la réconciliation entre Turquie et Israël précède de peu la
livraison officielle d'armes aux "rebelles" (mercenaires fanatisés du
Qatar et d'ailleurs) dits syriens. Précisons.
– La Turquie est réislamisée jusque dans les théâtres :
on peut y prier en entr'actes dans des lieux très spéciaux
– Israël est plus rabbinisée que jamais
– les armes (surtout les missiles sol-air qui
font défaut aux mercenaires, et qui sont l'élément décisif pour faire basculer
l'équilibre des forces en leur faveur contre l'armée régulière syrienne) sont
celles demandées par le gouvernement de la France, de nouveau en avant-garde de
"l'Occident chrétien".
Le
journal "de référence" dudit occident chrétien en France, qui
s'intitule "le Monde", ne peut que se réjouir de cet humanitarisme œcuménique...
En arrière-plan,
l'effort US pour redessiner la carte de l'Afrique depuis la base libyenne se
poursuit, tandis que le Pentagone cherche un lieu stable pour établir son
AFRICOM — si voyant et si malodorant que pour le moment personne en Afrique
n'en veut — : les implantations économiques chinoises devenaient
dangereuses, et même émancipatrices pour l'Afrique, et Washington a répondu en
résolvant de se montrer militairement là comme ailleurs. Obama a fait de gros
efforts personnels en temps et lieu pour ouvrir une porte directe aux
Etats-Unis au Kenya, où la traditionnelle influence britannique est encore
forte : ce n'est qu'un moment dans la mise à l'écart des anciennes
puissances coloniales, et la France au Mali (et de la Tunisie jusqu'au
Cameroun) en déguste déjà les hors-d'œuvre. Mais surtout, l'administration Obama
new-look est à présent enfin opérationnelle — après la guéguerre civile entre
sionistes, longtemps maîtres du jeu de la politique extérieure, et
super-patriotes locaux pensant à ce que la trop grande proximité avec Israël
leur fait perdre dans le monde arabe —. En tout, le déchaînement en Syrie sera vraisemblablement
achevé avant l'année civile 2013.
Quoi
ensuite ? Cela dépendra de réactions populaires, par exemple si quelque
mouvement se produit enfin en Europe. Mais l'axe du mal ne changera pas pour
autant : ce sera évidemment l'Iran qui sera attaquée ensuite, aussi loin
qu'il sera possible, pour rendre ridicule l'espoir que Moscou puisse être un
allié véritable. L'initiative militaire a été laissée à Israël par Obama lors
de sa récente visite. Si c'est ce qui se produit, ce sera un bombardement des
sites nucléaires iraniens avec "seulement" quelques dégâts
"collatéraux" en infrastructures, préparant un étranglement encore
plus complet de la population civile : la ruine inimaginable de l'Irak
laisse prévoir ce que cela veut dire, avec la suite de fanatisation folle dans
une misère encore accrue — notamment : attentats entre musulmans mêmes,
amorcés par les troupes spéciales de l'OTAN puis attribués par media, mondiaux
comme locaux, aux chiites et sunnites. Ce sera plus économique en troupes
occidentales, et moins infamant pour la Russie. La vraie question est de savoir
si on trouvera, parmi les pourris locaux, assez de vendus à l'impérialisme US pour
installer des bases militaires complétant l'encerclement de Moscou.
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