Ce Mardi
9 avril de l'an de crasse 2013, RFI en la personne de Frédéric Rivière recevait
Monsieur Bernard Accoyer, inoubliable président de la précédente Assemblée
Nationale. C'était d'abord à l'occasion de la disparition de Madame Thatcher,
pleurée de tous : et bien entendu, l'hommage de Monsieur Accoyer a été à
la hauteur de la situation. La Grande-Bretagne, a-t-il déclaré, était au bord
du gouffre : grâce à la ténacité de feu la morte elle est redevenue une
puissance mondiale de premier rang. Mieux encore, il a précisé : après la
noble Thatcher, les acceptables travaillistes grands-bretons se sont bien gardés
d'abroger les lois de mise en coupe réglée du peuple — alors qu'après la noble
droite française, les vilains socialistes aujourd'hui réélus ont passé un an,
c'est lui qui vous le jure, à abroger les merveilles juste accomplies !
Il a dit ça, oui, il a dit ça comme ça. A défaut
de remarquer que le personnel sarkozyste n'avait peut-être pas été dégommé
partout (voyez dans les entreprises publiques : EdF, France-Télécom et ses
organisateurs de suicides, etc.), le journaliste s'est tout de même aventuré à évoquer
la possibilité que les travaillistes d'Outre-Manche soient au fond de
droite : "Ça, c'est un jugement" a d'abord décidé sèchement Monsieur
Accoyer, mais pour compléter assez vite "A moins que la gauche française
soit d'extrême gauche".
Ça vous la coince, non ?
Vous y penserez.
En attendant, ce qui fait souffrir dans cette réplique de Monsieur Accoyer,
c'est la peine qu'elle va faire à un de ses bons collègues. Rappelez-vous :
le 8 mars 2011, ce compère et lui co-présidaient une réunion de la Commission
Parlementaire des Finances. Avec un charmant ensemble, ils remerciaient et
louaient Monsieur le Premier de la Cour des Comptes pour un rapport, télécommandé
par le Chef d'Etat de l'époque, sur la comparaison des prélèvements fiscaux en
France et en Allemagne. Objet de la réflexion : faire envie aux Français
des accomplissements réussis par une autre haute et puissante dadame,
Outre-Rhin celle-là, en affaires de vols légalisés grâce à l'impôt. L'ineffable
duo d'accords des deux co-présidents de réunion était tout parsemé de pensée
profonde et de technicité bien comprise, sur l'assise et les effets de périmètre
des "contributions"... Mais qui donc était l'autre ? Vous l'avez
deviné : Jérôme Cahuzac.
Alors
comme ça, en plus, il est d'extrême gauche ?
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