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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


lundi 13 juillet 2015

Actuel 89 D'une erreur lamentable


Un article tout récent est paru sous deux drapeaux, flottant de façon déjà inquiétante l'un contre l'autre, l'allemand et le grec actuels. Mais encore plus nettement et lamentablement, le texte est placé sous une photographie de soldats allemands, nazis à l'époque, triomphant croyaient-ils de la résistance grecque à leur invasion, et hissant diverses bannières devant une splendide ruine antique. L'une des bannières, la plus étalée, porte l'épouvantable Hakenkreuz. Une autre, plus en arrière, porte une croix différente, héritée d'un des monothéismes qui ont fait bien davantage de victimes que le nazisme...
On ne peut que se demander combien des malheureux, à l'air réjoui et fier, saisis sur cette photographie, ont assez vécu ensuite pour voir ce que les bombardiers anglo-saxons ont fait de Dresde — et d'Hiroshima —, ou pour savoir ce que les troupes anglaises qu'ils avaient fait fuir ont commis ensuite contre le même peuple grec autour de semblables paysages, ou encore comment à leur tour ces occupants ont dû laisser place à de nouvelles brutes venues de plus loin, au delà de l'Atlantique, toujours sous le prétexte de défendre "la civilisation". Car telle est l'histoire récente de la Grèce : occupation fasciste, nazie, guerre anglaise (avec des massacres d'enfants), puis de nouveau guerre, cette fois US (incluant des bombardements dignes de ce qui a été ensuite généralisé au Viet-nam) avec l'accord de Staline contre les anciens Résistants, nouvelle rage populaire, coup d'Etat CIA des colonels, et cela se poursuit...
Donc si on s'en prend, comme le fait l'article, à "l'Allemagne", on rend le plus signalé service aux criminels qui vivent d'exciter la haine entre les peuples, au lieu que la haine des peuples se tourne enfin contre les criminels. Les financiers grecs qui n'ont cessé de vampiriser leurs propres compatriotes, avec l'accord successif de tous les barbares occupants, ne valent certes pas mieux que les financiers allemands ou français ou luxembourgeois ou néerlandais qui veulent réduire ce peuple à l'esclavage — pour ensuite mieux réduire en esclavage les autres peuples d'Europe et du monde —. Les financiers chinois, qui accablent le sous-prolétariat de leurs campagnes, ou les oligarques russes ne sont pas plus recommandables que les sadiques qui assassinent, aux Etats-Unis, tous les pauvres en les faisant s'écarter les uns des autres pour des affaires de traits, d'origines, de couleurs ou autres surfaces. Si alors on réunit, respectivement sous même drapeau, les psychotiques de la domination et leurs victimes, on fait très précisément ce qu'il faut pour que la domination se perpétue, et fasse toujours davantage de victimes.
L'Allemagne n'est pas davantage la sinistre triade — industriels, banquiers, grands propriétaires terriens, dit Eberhard Czichon — qui a porté Hitler au pouvoir, que les fauteurs de Guerre mondiale à la de Wendel et Seillière ne sont la France, ou que les gouverneurs de Banque d'Angleterre à la Montagu Norman et autres nazis anglais ne sont l'Angleterre. L'Allemagne, c'est bien davantage Brecht désignant le délire guerrier dans "Homme pour Homme" sur la Volksbühne des années 1920, que les pauvres mourant de faim, rendus fous par la misère des "réparations" puis, manipulés, acceptant de tourner leur colère contre le reste de leur continent, au lieu de s'en prendre à leurs propres sergents recruteurs de folie agressive.
Les hasards malheureux qui ont fait naître un être potentiellement humain dans des frontières plus ou moins absurdes, et qui lui ont inculqué la méfiance vite haine de l'autre, n'ont rien d'humain : ils ne sont qu'héritage d'animalité, dévoiements, en férocité bestiale, de capacités à s'épanouir, régression monstrueuse de l'histoire après tant de régressions déjà éliminées de l'évolution.
Un des Résistants français fusillés criait aux soldats nazis qui l'assassinaient : "Vive le Parti Communiste Allemand !" Le frère de Sophia Scholl eut le temps, avant d'être décapité par la guillotine nazie, de lancer : "Es lebe die Freiheit !" Un autre Résistant d'ici autour choisit de dire à ses bourreaux, accessoirement allemands : "Imbéciles, je meurs pour vous !"
On peut choisir, ou pas, entre ces expressions diverses. Ce qui importe n'est pas l'expression : c'est l'humanité qui se fait jour à travers elle. Cette humanité est le contraire des avortements en Schäuble, Juncker ou autre représentant financier, ou en militaire ou armateur grec guettant le moment de se servir de CIA ou MI6, Wall Street ou City derrière la soi-disant "Europe" maffinancieuse, pour de nouveau s'enfler du sang et de la sueur des créateurs de richesse partout sur la planète. Le seul drapeau d'humanité est image de la Terre entière et non symbole de clan.
La juste République universelle est indivisible. Il est bien, il est beau, il est juste, que Friedrich von Schiller ait été fait citoyen de la République française naissante, et que ce soit le traducteur allemand de Diderot qui ait été des premiers à tenter de libérer les peuples d'Allemagne des féodaux européens.
Mort à toute tyrannie, criait-on déjà dans les années 1790 : certes ! et vivent les peuples, survive l'humanité !

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