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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mercredi 15 mars 2017

Actuel 110 De l'abattoir électoral

                        1. Condorcet, le plus notable héritier de Diderot, méditait déjà les risques de manipulation du suffrage universel à une époque où il n'existait pas encore (cf. Actuel 107). Le détail de son fameux "paradoxe" peut être compliqué à plaisir, mais l'idée de base est bien simple : on va l'actualiser ci-après, il faut seulement un paragraphe de préliminaires.
            On ne cesse de dire et redire ici la farce qu'est le vote sous contrôle et fraude des media, sondages et ordinateurs. Ce qui rend cette farce possible, c'est qu'il est bien plus facile de persister dans l'ignorance que de chercher par soi-même
            – d'abord l'instruction que l'école de la République interdit
            – et ensuite l'information dont le pouvoir veut à tout prix écarter
comme il est bien plus facile de discutailler à perte de vue pour placer des pensées qu'on croit profondes ou étaler des données qu'on croit originales, que d'enfin saisir et diffuser ce que les penseurs de la grande Révolution française avaient déjà vu.
            Certes, c'est la facilité qui a (d'abord) du succès.

                       2. Ceci posé, voici la critique due à Condorcet, revue au présent. Il faut surtout comprendre que le brigandage électoral doit, au lieu de programmes précis et d'engagements contrôlables, comporter
            un éventail de candidats à un même poste de pouvoir
            – et de nombreux critères de choix — car en affaires politiques, il est très simple de faire saillir bien des sujets sur lesquels un accord global est rare ou très rare ; on peut ainsi diviser et faire aller où on veut : il suffit de laisser de côté l'essentiel, les critères positifs sur lesquels on pourrait cultiver et mesurer l'accord (justice dans la répartition des richesses, vérité dans l'information) et d'insister au contraire sur des critères négatifs, de rejet, par exemple le "ah ! ceux-là jamais" de bien des traditions familiales d'intolérance, ou des critères mal ou non définis comme "la" France (peuple, pays, ou au contraire dominants ?), "nos" valeurs, etc.
            A partir de là, la tricherie consiste à mettre en lice certains candidats par "parrainages", et à imposer des critères de choix délimités par les media total-financiers avec martèlement de "débats" où les questions, grossièretés et interruptions sont l'affaire de journaleux prostitués. En outre, les règles du jeu sont perpétuellement réajustées par le pouvoir : nombre de tours, astuces et pressions pour le maintien des candidats d'un tour à l'autre, découpages de circonscriptions, etc. Il est alors facile de pousser le pantin ou la marionnette de plus grande commodité pour le totalitarisme établi. On peut même se payer le luxe de laisser à l'étalage un mariole et quelques clowns : ça ne change rien au résultat, mais peut être utile pour maintenir une vague apparence de "choix par les citoyens eux-mêmes" — en fait, on sait parfaitement comment ceux-ci vont encore s'égarer à tenter de trouver un impossible équilibre entre votes "de protestation" et tradition populaire plus ou moins élaborée pour toujours finir en abdication sous prétexte de "vote efficace" et acceptation du seul pouvoir réel sous l'une ou l'autre de ses diverses étiquettes dites partis de gouvernement
            et c'est au bout de ces circonvolutions ignobles que, quel que soit le pantin qui "triomphe", il se pose chaque fois en président "de tous" !

                        3. Les détails de tactique à opposer à ce brigandage dépendent en partie des contraintes locales, et on en a déjà assez écrit : rester chez soi, aller voter blanc ou nul, surtout lutter autrement, fort, partout et tout le temps contre le vote. En ce sens, d'abord
            – il est déjà capitulard de voter pour un individu, toujours plus ou moins douteux, sous prétexte qu'il sait pratiquer le discours racoleur à gauche
            – c'est aider à assassiner la démocratie que de s'abaisser à voter pour qui que ce soit parmi les mieux établis et financés
            – il est fou, suicidaire, et enfin criminel d'ânonner des stupidités du genre FN pour "changer" — ni Hitler, ni Le Pen, à l'évidence au service de la grosse finance, et qu'on voit toujours frétiller devant les flics chargés de faire passer par toutes violences des lois scélérates de travail forcé, ne sont un "changement" souhaitable !

                       4. Ensuite, s'il y a encore des millions de victimes pour se précipiter à l'abattoir électoral, c'est la preuve de l'efficacité des manipulateurs et de l'ignorance des manipulés — la preuve de la détermination des brutes et de l'inertie grégaire des foules —. Mais rien n'interdit, à chacun et à n'importe qui, de s'informer pour le voir, le faire voir et en sortir. Il y faut, certes, du courage, du travail et de la bonne foi au lieu de la lâcheté, de la paresse et de la crispation têtue et agressive soigneusement cultivées par les mass merdia du MERDEF et de ses épigones. De là résulte un principe d'action général, effrayant pour le totalitarisme ambiant et déjà pratiqué de plus en plus volontiers, mais pas assez consciemment, par les électorats : le refus de participer à cette mise en scène.
            On l'a dit (Actuels 103, 107, 109), on le répète et c'est de plus en plus vrai :
faire, c'est le contraire de voter.
Donc encore une fois il faut, non seulement ne pas voter, mais s'opposer au vote autant qu'on peut, susciter des réunions pour informer sur la réalité comme sur les tricheries du pouvoir, insister sur les promesses jamais tenues, rappeler sans cesse les échecs populaires perpétuels qui ont toujours suivi les élections :

            l'histoire depuis plus d'un siècle montre comment l'entrée dans l'arène électorale a mené aux fascismes et nazismes et à leurs conséquences guerrières, dans l'impuissance et le désastre pour les pauvres et les justes.

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