La vacance (du latin
vacuum, le vide) d'intelligence et d'humanité est en ce moment plus vivement
encouragée par les congés, les élections, l'été et les fidèles media, alors il
faut bien tenter encore de rappeler un peu de ce qui importe... La présente
mise à jour fait suite à l'Actuel 109 et à ses références.
Si
on conserve la mémoire d'itinéraires, comme ceux d'Henri Béraud ou Jean Paulhan,
on n'a pas trop de mal à saisir ceux de Philippe Val ou de Michel Field. On est
ainsi tôt averti de ce qu'on peut attendre — ou déjà constater — de Frédéric
Lordon ou François Ruffin. Ce n'est jamais plaisant : mais c'est nécessaire.
Un cas récent aide à réfléchir à de
tels dévoiements : le site allemand <kenfm.de>. C'est là qu'a été
publié un texte de Susan Bonath fournissant des informations irremplaçables :
on construit en Sachsen-Anhalt à coup de milliards d'euros une ville fantôme,
complète avec métro et stade, uniquement pour l'entraînement des troupes de l'OTAN en vue de la répression par
l'armée lors de combats de rue — dans nos pays "riches", où cependant crèvent des sans-abris pour
lesquels il y a fort peu de toits et de soins... et ce sont les dénonciateurs
de ce gaspillage déjà criminel qui ont été poursuivis !
En un sens certes, il n'y a là rien
de nouveau.
En premier lieu en effet, ce n'est
qu'un exemple supplémentaire du comportement des psychotiques irréversibles qui
gouvernent le monde : au lieu de laisser survivre une humanité heureuse
sur une planète épanouie, ils asservissent les plus extraordinaires moyens
techniques de l'histoire tout ensemble à la création de nouvelles misères, dont
des guerres, et au maintien à tout prix de leurs privilèges par explosions de
rage dominatrice et barbare, héritée des plus mauvais côtés des primates. Il
leur faut donc préparer toujours plus férocement des répressions contre tous ceux qui croient, non seulement à
notre espèce et à sa spécificité de soins et de savoir, mais à l'humanisme même
et à la poursuite de son aventure.
En second lieu de même, les brigands
ont besoin de bourreaux, laquais et domestiques, eux aussi tout disposés à décharger
leur agressivité sur des êtres, incomparablement plus élaborés en évolution tels
que savants, artistes, ou simplement doués de quelque sens de la solidarité. Les
gens d'armes employés des "grandes maisons" incluent bien sûr des
tortionnaires, assassins et matraqueurs patentés et assermentés, et tout cela
aussi est fort ancien.
Toutefois il y a des formes plus récentes,
"modernes" pour tout dire, des structures de hiérarchie. Car les potentats,
aujourd'hui représentés par les fauves et trafiquants de la grosse finance, doivent
d'un côté abrutir en masses par leurs outils de désinformation et propagande,
mais de l'autre repérer les résistants. C'est contre ces derniers que sont
indispensables les hameçons de certains sites "alternatifs" sur
Internet : on y laisse passer de réelles données sur l'infamie des
dirigeants actuels, et ainsi on peut y espionner à l'aise les lecteurs, par des
logiciels d'ordinateurs régulièrement mis à jour Apple & Co. avec la
contribution forcée des victimes. Nous sommes là en vive actualité.
L'un des cas les plus énormes de cet
espionnage — coup bas perpétuel à la démocratie — est évidemment Google, département de GAFA, CIA, etc. :
les algorithmes de ce moteur de recherche (de recherche surtout au service de
qui ?) sont d'une remarquable efficacité aussi bien en gros pour écarter
et noyer tout ce qui gêne la narcose médiatique du totalitarisme financier, qu'en détail pour surveiller et
enregistrer indéfiniment tous ceux qui risquent de bouger dans un sens défavorable
à sa dictature. La "liberté" du
marché inclut ainsi celle du viol du privé, au service des puissances d'argent : évidemment, et la Toile
est là pour ça.
Il importe de saisir bien clairement
le signification de tels raffinements. Pour les brutes au pouvoir il faut que les
citoyens véritables, contre lesquels la censure n'a pas encore pu être assez
dure et efficace sans devenir trop voyante, soient suivis aussi bien dans leurs
études que dans leurs essais de communication. Cela implique que, le jour venu
— c'est-à-dire lorsque se produira la révolte inévitable, mais hélas largement
ignorante —, la nouvelle Gestapo pourra tout de suite arrêter en masses les plus
dangereux des résistants : les mieux capables d'organiser la résistance. C'est
à cela que servent beaucoup des sites "alternatifs".
Dont, peut-être mais attention,
<kenfm.de>.
Nous revenons donc à ce
site allemand, et à ses dangers.
Ses responsables sont venus
d'organisations comme Die Linke, "La
Gauche" — et celle-là a le droit d'invoquer une tradition de progrès —. Mais
ils semblent avoir basculé... du côté de PEGIDA
et AfD (Alternative für Deutschland, "Alternative pour
l'Allemagne"), équivalents outre-Rhin de F-Haine & Cie ! En fait pour
le moment, il est seulement avéré qu'au moins l'un de ses dirigeants est
intervenu lors de "rencontres" d'extrême droite : le reste est
moins net, voire affaire de diffamation par sites "privés", notamment
sionistes. Il faudra donc voir.
Mais ce qui est sûr depuis longtemps,
c'est qu'on offre des toboggans à des gens très "actifs", en fait très
avides de pouvoir : ils commencent par se poser en progressistes, s'impatientent
vite de ne pas parader assez haut et — les prétextes ne manquant jamais pour se
dire écœuré de l'inertie des foules — glissent à droite, voire très à droite pour
rattraper le temps "perdu". Itinéraire particulièrement commun et efficace
par temps de "populisme". Souvent, il s'agit dès le départ d'agents
doubles : à terme en tout cas, le cheminement entraîne la fonction.
Sûr aussi, les sites douteux présentent
pour la propagande officielle des avantages : par exemple d'abord, elle
peut brandir que le système laisse passer des informations sensibles sans
poursuivre les informateurs alors qu'en réalité — ça on se garde de le brandir
—, ça dépend fort des informateurs, et les journalistes assassinés ne font la
une de nos media que quand c'est un tyran "d'en face" qui assassine. Ainsi
en Occident très chrétien (le Monde
et al.), certes les morts existent, mais chez Poutine, ou en Iran, ou en Chine,
ou plus récemment en Turquie ou au Qatar ; par contre Dulcie September et
autres Gary Webb entre mille autres,
chut ! Et on enveloppe le tout comme une preuve considérable de liberté
chez nous, tandis que tout va mal ailleurs...
Enfin surtout, il y a la pêche aux
"contestataires", et c'est une terrible leçon.
Car si nous avions une synthèse
partagée, une vue commune déjà précise et répandue, nous aurions aussi un
rassemblement et une organisation ; alors quelques sacrifiés se
chargeraient de centraliser et diffuser ce qui importe à tous les
progressistes, et bien d'autres resteraient inconnus ou moins connus des
services de police politique. Hélas au contraire, le savoir assez efficace,
proche de l'action, le savoir qui permet
l'union des forces de progrès, est inconnu du grand public — l'éthologie,
comme il a été si souvent dit ici et notamment dans les Actuels 84, 85 et 86 de
mai 2015, en est un cas spécialement éclatant —. Il en résulte que les rares
vraiment dangereux pour le système d'oppression sont dispersés, isolés, et
d'autant plus faciles à étouffer sans bruit. Il n'y a pas que le malheureux Denis
Robert pour en savoir quelque chose.
Dans de telles conditions générales,
l'ambigüité est fréquente parmi les sites alternatifs. Il faudra en particulier
suivre <kenfm.de> — d'autant plus que, l'allemand n'étant pas une langue
mondiale, il pourrait y passer des données remarquables —. Mais plus largement,
parmi tant d'autres, le site d'Alain Soral ("égalité et réconciliation")
fait en France le terrible boulot couplé d'égarement et d'hameçon — avec les
restrictions qu'impose l'expression en français, langue universelle —. C'est
ainsi, et ce n'est pas d'aujourd'hui, qu'on est forcé d'aller chercher à l'extrême droite des informations sur
les gros capitalistes français : le livre sur "Le Siècle"
d'Emmanuel Ratier, récemment assassiné, est dans cette lignée — Ratier se réclamait
d'ailleurs de l'héritage d'Henry Coston, et on trouve en effet chez l'un et
l'autre les mêmes insistances sur les parentés juives de tel ou tel banquier, et
les mêmes silences sur les appartenances aux groupes mondiaux de gens comme
Henri de Lacroix de Castries, lui fervent catholique...
Non, le fond n'est pas
nouveau. Mais le labyrinthe de la dissimulation par le pouvoir est de plus en
plus raffiné — et le tri en vue de la diffusion progressiste de plus en plus
difficile.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire