Rien de tel qu'un petit
bain de peuple pour vous ravigoter, quand vous avez le moral qui flageole
devant la gangrène organisée — Répugnants
en Marche, charognes et charognards de la Cinquième en décomposition,
intimement intriqués à "l'Europe" : c'est-à-dire CIA, OTAN et
Bilderberg en action sur ce continent-ci — !
Ce mercredi 12/9, tout près de moi
dans la manif, on demandait à un pote comment, lui syndicaliste farouche, il s'était
retrouvé à FO : « Qu'est-ce
qu'on a à foutre des étiquettes », a répliqué mon voisin, « à FO la Direction (Nationale) est plutôt contre l'action commune avec la CGT, tu vois qu'ça m'empêche pas d'être
là : et le 23, ce sera pareil ! » (le 23, c'est le samedi
choisi par les gens de FI)...
Il a bien parlé, le camarade !
Quand suffisamment de gens comme lui auront compris que toute structure ou organisation court à chaque instant le risque de
perversion en système de pouvoir au
lieu de faire le travail pour lequel elle existe, on saisira le point où on en
est aujourd'hui en action politique ; au lieu de se référer à des
histoires vagues ou déviantes de classes
jamais définies, on comprendra la déchéance des partis qui se sont dits
socialistes et communistes ; et on se moquera tous ensemble des
sempiternelles scissions, syndicales ou de gauches, salies d'arrivisme et opportunisme. "Embourgeoisés",
qu'on dit : c'est faux ! Il faut dire : viciés par l'attirance du pouvoir, c'est pire, et c'est pour ça
que quand on s'attaque à cette maladie, il faut le faire bien plus au fond que
dans son expression par le fric immonde — même si au présent c'est par ces
formes que passe la corruption.
Voilà ce que j'aurais aimé
dire à mon voisin. Malheureusement, alors que naguère encore on pouvait se
causer dans les manifs, les véroles actuelles font que je n'ai pu qu'adresser un
regard fraternel : une nouvelle sono nous a coupé à tous la parole ! Ça
fait pitié, pareil degré de connerie : un suragressif de la parade, avide
de SE faire entendre dans SON haut-parleur par SON micro, prétend entraîner les foules
à gueuler des slogans "unitaires", et il réussit seulement à faire rétrograder la manif à l'état de troupeau
au lieu de la laisser s'épanouir en lieu d'échange. Au lieu d'aider les
gens à se forger en peuple, on les ratatine en petits marcheurs sans union ni
cohérence. Au lieu d'exalter en humanité, on force à régresser en masse grégaire.
Et c'est comme ça que, de simples
grandes gueules, on fait les militants promus, et les gâtés des bureaucraties.
Etonnez-vous après de tels exemples que
les parvenus à la Martinez ou Mélenchon — ou Ruffin ou Lordon — pensent tant à SE pousser, et si peu au rassemblement
pour la démocratie populaire !
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