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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mardi 23 avril 2013

Actuel 43 Avant la tempête ?


Il n'est pas nouveau que la fréquentation de la Toile fasse éprouver durement l'ignorance des informations les plus importantes, mais les incohérences et divagations des sites officiels ou alternatifs sont en ce moment particulièrement préoccupantes. On lit certes autant de choses que d'habitude, mais de toute évidence bien peu savent et bien moins disent ce qui se trame dans les chancelleries, où en sont réellement les coups sourds diplomatiques sous les fracas entre Etats-Unis, Russie et Chine, quels préparatifs et quelles chances de succès orientent les Bourses — cependant qu'on met en scène et qu'on braque les projecteurs sur des grands guignols sanglants pour détourner l'attention des foules, comme cela s'est vu récemment avec les éruptions médiatiques programmées du côté de Boston —. Les citoyens n'ont aucun moyen de deviner des décisions sans doute imminentes : on peut seulement chercher à maintenir éveillée l'attention, et faire un peu le tri de ce qu'on exhibe ou au contraire de ce qu'on enfouit dans une étrange obscurité.

Si dans cet esprit on parcourt un peu la mappemonde, on voit d'abord qu'à l'intérieur des frontières nationales le fonctionnement des appareils d'Etat est en passe de devenir impossible : à Washington par exemple, le niveau qu'a atteint la dette publique la plus élevée du monde — et la plus élevée dans des proportions vertigineuses — est chaque mois plus paralysant. Partout, la machinerie financière tourne dans une irréalité croissante : les cumuls de férocité inégalitaire ne peuvent plus suffire à préserver la corruption par l'entretien de classes "moyennes" — car quand les commerçants n'auront plus aucun client même dans des milieux longtemps à l'abri des défaites sociales accumulées, et quand les retraités ne recevront plus d'Etats et de Bourses en faillite ni de quoi entretenir leurs vies ni de quoi soutenir encore un peu leurs familles, il ne demeurera que le recours aux fascismes et aux balles réelles contre les manifestants qui refuseront la déchéance : les schémas pérennes de l'histoire se reproduisent même quand personne ne veut y croire.
Ensuite à l'échelle internationale, le plus visible est que l'horreur militarisée se perpétue en Syrie comme dans les zones équatoriales d'Afrique, tandis qu'en économie plus ordinaire le déchaînement du totalitarisme financier se poursuit notamment sur le pourtour méditerranéen de l'Europe. Mais ce n'est peut-être plus dans ces régions que vont se jouer les prochains grands coups du poker entre Etats : l'Amérique latine voit de plus en plus nettement monter la vague cryptonazie, et des voix se font de plus en plus souvent entendre pour pointer du doigt ce que représente la nomination récente d'un pape issu de l'extrême droite argentine.

On doit donc se demander si l'issue peut être là pour les monstres de Wall Street : les immensités qui vont du Rio Grande à la pointe chilienne ont toujours été "la petite colonie tranquille", où la Maison Blanche va chercher le surplus de surexploitation qu'il lui faut pour augmenter artificiellement le revenu du citoyen USAïen, et garantir ainsi intra muros un peu de façade électorale à défaut de démocratie. C'est que l'Amérique latine, elle, est développée industriellement : ce n'est pas encore le cas pour l'Afrique malgré l'ardeur que les USA y déploient — y compris contre la France, voire contre le Royaume-Uni —. La guerre seule ne peut suffire à tout. Même en laissant largement celle contre la Syrie à la France, à la Turquie et à leur alliée retrouvée Israël, le minable "Observatoire syrien des droits de l'homme" (basé à Londres, avec les assassins de Chokri Belaïd) ne saurait constituer un soutien logistique suffisant — or mercenaires ou publics, les militaires coûtent de plus en plus cher, et la dette publique dont on envisage le moins "l'ajustement structurel" (celle de l'Etat fédéral USAïen) est de plus en plus énorme.
Alors ? Verra-t-on quelque entente provisoire entre les financiers plus ou moins classiques, d'abord anglo-saxons, et leurs collègues plus carrément mafieux du Kremlin ? le Pentagone mettrait alors le paquet vers Venezuela, Bolivie, Equateur, Cuba, sans oublier de remuseler par exemple un Brésil parfois concurrent trop aventureux. Ou bien au contraire aura-t-on dès ce printemps la cascade vers l'Iran ? Ou encore, un improbable réveil des peuples qui furent les plus avancés bousculera-t-il les actions souterraines des pouvoirs ?
A suivre.

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