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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


vendredi 26 avril 2013

Actuel 44 Le grand banditisme, stade suprême du capitalisme


Jean Ziegler a, parmi les premiers, démontré et publié l'assimilation croissante du système capitaliste au pur banditisme : voyez "Les seigneurs du crime", le livre qu'il a signé et auquel ont collaboré de nombreux et importants co-auteurs. Ceux qui ont suivi le cheminement des banquiers à la Morgan et du patriarche Joseph Kennedy (devenus ennemis mortels après que Franklin Roosevelt ait choisi ce dernier pour réguler et par là préserver le capitalisme aux Etats-Unis) ont vu venir de loin cet aboutissement : Chicago des années 1930 était un point déjà bien avancé de la gangrène, et il faut beaucoup d'entêtement dans l'ignorance pour maintenir dans l'ombre ce qu'a été et demeure la police new-yorkaise, au chef récemment décoré de la Légion d'honneur par le Président Sarkozy — ceci sans parler de champignonnages d'ailleurs, maffya turque, yakusas nippones, et "Chicago à l'échelle d'un continent" comme Eltsine, orfèvre en la matière, disait de l'URSS expirante.
L'intervention de Jean-François Gayraud devant la commission spéciale du parlement européen — sur "la criminalité organisée, la corruption et le blanchiment de capitaux" (CRIM) le 19 juin 2012 à 11 h 00 — ne contient donc rien de surprenant, encore moins si on a lu des publications récentes de juges, italiens par exemple, sur ces thèmes. Elle n'en constitue pas moins une mise à jour hautement pertinente à la fois par son lieu, son auteur, et le condensé qu'elle offre. Il faut vivement recommander sa lecture, d'accès très facile sur la Toile. C'est dans cette attente qu'on propose ci-après, plutôt que des extraits, un choix de formules parfois témérairement complété : car on a voulu aiguiser encore pour inciter à revenir à l'auteur original — sans briser l'élan par cent interruptions de guillemets et de précautions sur la propriété intellectuelle : qu'il soit simplement entendu que la ligne et les meilleures formules sont de Gayraud, et les qualifications les plus brutales du blogueur, Redire.

Les mafias, grandes organisations criminelles secrètes, sont désormais de véritables transnationales, s'occupant aussi bien de racket, de drogue, de contrefaçon, que de paris sportifs truqués (le blogueur et bien d'autres se feront une joie de compléter cette liste par d'autres trafics, d'êtres humains en particulier). Elles gèrent des flux financiers supérieurs à des PIB d'Etats. Leur rapport à un territoire est important à préciser, mais complexe : Sicile, Corse pour ceux qui n'ont pas peur de le dire, mais aussi Albanie, et toutes les zones géographiques de base ne sont ni situées ni actives dans la seule Europe, Union ou ailleurs. On aboutit en tout cas à des pans entiers du territoire européen ainsi criminalisés, voire soumis par structures étatiques. La puissance conquise rend possible d'opérer des prédations financières d'ampleur macroéconomique, les marchés financiers dérégulés étant devenus des proies faciles cependant que la lutte prétendue contre le blanchiment d'argent est un échec complet (paradis fiscaux, instruments juridiques tels que fiduciaires, etc.), dans l'active complaisance ou complicité de personnels politiques. En outre, point jamais assez souligné, les acteurs plus connus des marchés financiers sont eux-mêmes prédateurs : les énormes escroqueries notoires ont été initiées par des criminels en col blanc à ce jour impunis, par exemple la fameuse bulle immobilière, et elles demeurent largement protégées par le passage informatique — le cyberespace très justement qualifié d'anomique (sans loi — ce fut aussi un mot de Bourdieu), transnational, fluide, furtif et opaque. Par là le crime organisé accélère sa pénétration de l'économie légale et finalement tue en masse directement et indirectement, alors que ce qui est plus ordinairement appelé terrorisme est visible mais d’une létalité relativement faible. Car à la différence de ce qui est diffusé en échos télévisés incessants comme terrorisme et insécurité, le crime organisé sait se rendre invisible et se « recommander » au silence des medias, ce qui lui permet de se développer impunément.
En conclusion, le crime organisé corrompt le fonctionnement des marchés au profit de ses acteurs les moins honnêtes, dit l'intervenant — les plus malhonnêtes ne serait pas déplacé — : cette « main invisible » est désormais ouvertement criminelle, déforme toutes les règles, et impose des dégâts considérables sur le budget des Etats, la santé des consommateurs, l’environnement ou encore le développement économique — le crime organisé tue, mais aussi détruit et paupérise.

                        Sur ce, si Monsieur le Commissaire Divisionnaire, docteur en droit etc. Jean-François Gayraud fabule ou ment, il faut le sanctionner sévèrement. S'il dit vrai, ne serait-ce que partiellement, la commission spéciale qui l'a entendu (et sans doute un peu invité) a de quoi se déchaîner. Que fait-elle ?

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