en référence générale :
Il
s'agit de ne pas retomber dans l'erreur de Marx, qui s'arrête à préciser
finement des formes historiquement abouties de pouvoir au point d'en négliger gravement la lutte pour la démocratie.
Car ainsi on ne peut que permettre la reproduction de la même pourriture :
les expériences de la Russie stalinienne et de la Chine maoïste sont à cet égard
d'autant plus remarquables que, malgré et bien après elles, l'aveuglement des
marxistes justement sur le fond politique
se poursuit avec une persévérance hautement significative de leur irréalisme,
de leur religiosité profonde, c'est-à-dire du terreau sur lequel la férocité de pouvoir ne peut manquer de regermer.
Donc
s'il y a, pour ceux qui ressentent aujourd'hui l'urgence humaniste, quelque intérêt à anatomiser les tares présentes,
réalisées, de pouvoir, ce doit être évidemment d'abord en dépassant les manifestations
économiques, ensuite en cultivant la révolte et, mettant en garde contre la
reproduction d'oppressions dans des sociétés futures, pour dire quoi accomplir :
non se contenter de faire répondre par un Engels quelconque qu'on ne cherche
pas "à faire bouillir les marmites de l'avenir" — c'est là un aveu
d'impuissance totale dans la capacité à construire, et c'est bien cette impuissance
qui a commandé les résultats rappelés à l'instant pour la Russie et la Chine. On
doit certes inciter à nettoyer, mais aussi préparer à bâtir plus haut,
plus juste, plus humain.
C'est
dans ces exigences d'action, donc dans le contexte du blog en référence, qu'est
proposé ci-dessous un réexamen partiel de la charogne total-financière.
1. Des deux côtés de la maladie
Si on ose préciser La Boétie, les gens de pouvoir
"ne paraissent grands que dans la mesure où on reste à genoux" :
tout système de pouvoir vit autant de l'abdication des opprimés que de la répression
par les parvenus. Mais les moyens d'obtenir la soumission sont, comme on
devrait beaucoup mieux savoir, fort variés : largement et directement
politiques, en particulier éthologiques
(références rappelées en conclusion), surtout pas primitivement économiques. Car
un système antidémocratique exige qu'il y ait assez de gens pour consentir à sa
brutalité, d'un côté comme de l'autre :
– côté contestation potentielle,
parce que les violences du dressage dit éducation, ensuite prolongées par les répressions
très réelles, inhibent et font craindre
à plus ou moins juste titre les manifestations de révolte
– côté "bonheur des cons",
parce que la stupidité entretenue permet de nourrir des intérêts bassement matériels,
animaux mais réels ; c'est le cas pour de nombreux abrutis qui, avortés en
toutes valeurs approfondies de culture universelle, se contentent de
satisfactions porcines ou simiesques : comblés jusqu'à l'obésité dans des
moteurs psychiques primitifs rendus obsessionnels comme la bouffe, le sexe, ou le sentiment d'être des dominants à
travers une fortune plus ou moins réelle — l'étalage de tels pervers est assez
abondante, par exemple dans le politico-médiatique, les assemblées
d'actionnaires, les réunions d'anciens combattants des guerres coloniales, et
les Cafés-du-Commerce, pour qu'il semble inutile de s'y appesantir ici —.
Il est très important de bien saisir
que la part d'illusion est souvent
considérable, et rarement négligeable. Par exemple, et suivant le même diptyque :
– du côté opposé aux potentats, des
travailleurs, découragés des échecs où les mènent leurs syndicats en accord
plus ou moins complet avec l'Etat total-financier, en viennent à abandonner la
lutte — alors qu'en fait les risques sociaux les plus grands sont justement
dans cet abandon, et non dans une résistance difficile à repenser mais à terme
efficace —
– du côté des potentats, se range la
minable brute manipulée à qui l'on permet de se déchaîner, parfois jusqu'au
meurtre : elle peut être revêtue d'uniforme policier ou parapolicier
(afFront Nazional, extrême droite en général), ou fanatisée en terroriste et ensuite
purement et simplement abattue, sans avoir jamais vu plus loin que le bonheur
de saisir une arme et de s'imposer, fût-ce très ridiculement et provisoirement.
Or
la tendance à l'illusion est
facilement imposée dans l'enfance, puis de là entretenue — alors que la lucidité
suppose bien des courages, dont le plus hardi : ne pas se contenter de croire ce que d'autres croient. C'est assez
dire que prendre le parti de l'humanisme et du progrès n'est pas le choix immédiat
des masses, et que la puissance de la réalité puis de la vérité a grand besoin
de la détermination de progressistes pour conduire aux entraînements nécessaires ;
c'est assez dire qu'on ne peut aboutir à rien en se contentant de ressasser ce
qui n'était déjà que bien approximatif il y a un siècle et demi, alors qu'en
outre la rapidité des changements depuis les années 1850 ou 1860 n'a pas d'équivalent
dans l'histoire.
2. Vers l'actuel
Il faut donc (re)voir d'où vient que le monde n'a jamais connu une telle
succession de guerres et une telle misère globale, très présente jusque dans
les pays relativement développés sur le plan technique, alors que jamais il n'a
été si simple de produire. Plus précisément, comment tant de gens et de
peuples peuvent-ils consentir ou œuvrer à leur abaissement, et à la croissance
incroyable des injustices dites inégalités, nationales et internationales ?
Parce qu'ils sont manipulés, parce
qu'on les maintient dans l'ignorance, parce que les urgences au quotidien et
autour de soi parlent bien plus haut que les nécessités de prendre du recul et
de réfléchir pour s'unir à des échelles
historiques et planétaires : certes, mais
cela ne dit rien, ou fort peu, de ce qu'il faut faire. Tandis que si on commence à mesurer ce que représentent la force et la
rapidité des exigences animales dans
l'humain, les réactions liées à la peur,
à la faim, au sexe, aux décharges
agressives, si on commence à mesurer les différences radicales de fonctionnement
de la conviction rationnelle et au contraire du simple entraînement grégaire, on est certes d'abord effrayé
du tableau, ensuite blessé de comprendre la barbarie historique telle qu'elle
se renforce aujourd'hui, après cela étonné qu'il ait pu exister des révoltes et
que science et démocratie aient pu se faire jour, mais finalement émerveillé
des ressources qui nous tendent les bras pour communiquer le savoir à tous les
niveaux, notamment aux plus urgents. C'est l'itinéraire (déjà si souvent
parcouru dans ce blog) qu'il faut de nouveau matérialiser ici sur le sujet du fonctionnement actuel de l'Etat
total-financier. Tout n'y est pas simple
— chaque fois qu'une occasion se présente à un être humain de raisonner,
traditions et idéologies s'efforcent à le ressaisir et à l'écarter de ce qui
peut le soutenir, en fait l'affaire est plus grave encore et quelques exemples
vont l'éclairer — : mais c'est ce
qu'il faut.
3. Quelques cas particuliers de pathologie
3.
a. Depuis maintenant des mois, les
atroces massacres de Paris (Charlie et
vendredi 13 novembre 2015) ont permis des manipulations qui rassemblent des
millions de citoyens en France et dans le monde entier sous la houlette de
quelques-uns des plus ignobles acteurs politiques de "Communauté
Internationale". C'est à peine essoufflé aujourd'hui, et on ne peut
commencer à en parler un peu librement que parce qu'à présent — encore en
nombre infime, mais croissant — quelques esprits se décident
– à passer par-dessus des affects
purs, animaux, tels que la terreur de sortir de la horde et du grégaire
– et à chercher au moins, enfin, à s'informer un peu sur les commanditaires et télécommanditaires au
lieu de béer devant les faussetés et matraquages des mass merdia de la finance.
On a pu ainsi d'abord voir offrir et
reparaître quelques données (en particulier des témoignages sollicités, reçus et enregistrés à
l'Assemblée Nationale, qui n'est pas censée être un simple groupuscule
"complotiste") : des avertissements se sont multipliés depuis des années, dont le pouvoir en place s'est gardé de faire quoi que ce soit. Cependant encore aujourd'hui, dès qu'on
cherche à éveiller sur la perfidie de ce pouvoir, de telles reparutions de données
se heurtent aux rappels à "l'ordre", intériorisés en flic intime par presque chaque citoyen, et éveillent
majoritairement la plus grande méfiance ! Autrement dit, un conditionnement monstrueux agit parfaitement,
indépendamment des fameux "clivages", des partis électoralistes et
des anesthésiés qui croient s'exprimer par les urnes, ou encore :
des
faits publics ont beau étaler les
connexions, de mieux en mieux connues, entre
les marais et pestilences d'extrême droite, les
services de police politique,
et les pantins hystéro-pseudo-islamistes,
la
majorité actuelle peut indéfiniment les
avoir sous les yeux sans savoir les lire. Elle ne parvient pas à voir des personnages
de l'espèce Claude Hermant en rapport direct à l'affaire Charlie Hebdo, encore moins à faire quelque lien avec certain
"suicide" curieux d'un commissaire qui avait tiré témérairement sur
un autre fil du même écheveau. De même, les voyages de François Hollande en
Arabie Saoudite (Etat entre tous maudit de ceux qui croient à des droits
humains) et les sourires épanouis au retour des patrons français après les
milliards de monnaie signés avec les criminels locaux, financiers de "l'Etat islamique", ont été simplement
renvoyés loin dans les références sur Google... Tout un faisceau de faits et de
témoignages est de cette façon censuré :
mais pas seulement dans les media, dans
les têtes.
C'est
ainsi qu'il est particulièrement étonnant (sauf compréhension éthologique) que si peu de gens se posent
des questions comme les suivantes :
1)
Comment se fait-il que les victimes
des attentats soient de purs innocents
(c'était déjà largement vrai pour les dix-sept victimes de janvier, c'est absolu pour les centaines de victimes
du 13 novembre) ? Ce type de massacre est pourtant en soi une signature,
si on garde à l'esprit les attentats de Belgique ou d'Italie aux temps des
déchaînements de "stay behind" de l'OTAN, ou les crimes d'Anders
Bering Breivik en Norvège, se réclamant des mêmes réseaux comme des policiers
l'arrêtaient après son massacre d'enfants
"coupables" de rencontre avec d'autres cultures !
2)
Comment se fait-il que des personnages disposant de larges tribunes, voire des
institutions et partis entiers, des plus voyants, considérablement et parfois
ouvertement racistes, prêchant la guerre contre le monde arabe, des gens connus pour leur islamophobie militante, etc. ne soient, eux, jamais agressés par les pantins hurleurs d'"Allahu
akbar" ?
3. b. Il faut donc étudier plus généralement des réactions en séquence, qui reviennent toujours à une FUITE contre
la prise de conscience.
L'inconscient est illimité dans ses
recours à la dissimulation : le mot commun de "refoulement"
voile une part très importante des
procédés par lesquels se passe le refus
de prise de conscience. Car "refouler" évoque trop simplement une
barrière ou un mur érigés contre une
poussée : or dans la réalité, ce sont vers des foules d'ornières et de canaux que sont redirigés les flots
d'affects provoquant l'angoisse. Ainsi le lecteur ordinaire des media de la
finance,
dsa (décérébré surnormé apathique/agressif),
ne
va jamais jusqu'à penser nettement : il réagit sans formuler, d'après quelque chose comme "qu'on ne me
parle pas de cette horreur, elle me soulève le cœur", il ne réagit pas suivant une perception claire de son malaise. Tout
au contraire, il traite tout intervenant rationaliste d'obsédé, et il fait cela
vite systématiquement si on s'aventure à entamer une liste sans fin où
figureraient par exemple
– Allen Dulles et OSS-CIA et DIA
puis NSA etc.
– meurtre de JFK
– violences contre Garrison — même
aujourd'hui, 2015 ou plus, tentez seulement de rappeler ce que le livre de
Garrison éclairait définitivement en 1986 sur l'assassinat de JFK (cf. sur ce
blog A3, 2012, et Fond 11, septembre 2015) —
– Watergate puis Irangate
– explosion à l'échelle de toute la
planète ("mondialisation") des trafics et blanchiments, mafias et
maffinance engrenées et synchrones, de même que des budgets de S. S. (services
secrets), en concomitance avec la destruction des budgets sociaux — et avec investissement
massif en robots et automates de guerres étrangères (armes) et civiles (désindustrialisation,
mise au chômage)
– préparations et déclarations US appelant
à "un nouveau Pearl Harbor" pour justifier les budgets militaires délirants
après la fin de la "guerre froide" ou exprimant les listes
d'"Etats voyous" bien avant le 11/9/01
– Afghanistan devenu grâce à l'OTAN
le premier producteur de drogue du monde...
Si
le dsa daigne répondre, cela revient
à "ah oui encore cette référence obsessionnelle à Internet et aux sites
conspirationnistes" — ce qui est spécialement drôle, quand on pense à l'infection
de la Toile par tous les media ordinaires et leurs nervis organisés en
Wikipedia, Google, en plus d'une
presse entièrement possédée par la
finance menant grand bruit au défi et déni de toute démocratie : le dsa ordinaire considère d'office, en dépit
du moindre bon sens, ce bruit dominant
comme référence d'objectivité : grégarité animale, bête, pure !
Lorsqu'il y a de tels blocages, on
ne peut même pas demander qu'enfin on écoute ou lise des documents, sans
provoquer une colère qui ne fait pas pour autant venir à la réalité réitérée — et
risque de couper toute relation.
Ainsi se passe la surnormalisation actuelle. Les ex-citoyens devenus dsa ne sauraient admettre qu'ils ne veulent pas parler des assassinats
et massacres sauf pour joindre leurs
cris à ceux de la tonalité ambiante (hurler
avec les loups) :
cela
aide à sonder le chemin à parcourir pour faire sortir de tels cerveaux
des
haut-parleurs branchés systématiquement en voiture comme à la maison
et le malade se sauve en répétant "qu'en fait il ne les écoute pas"
sans
rien comprendre à ce que justement cela représente,
à
savoir l'introjection directe dans l'inconscient sans le moindre contrôle
mémorisé.
3. c. Sur un sujet particulier, tout cela
change au bout de quelque temps
(mois, années, parfois davantage) : on finit par pouvoir revenir sur l'évènement,
trouver d'autres mots pour répéter et faire enfin découvrir ce qui dès l'abord
sautait aux yeux (mais justement : trop péniblement). Seulement voilà :
au bout de ce quelque temps, d'autres "actualités" auront
remis en place les conditionnements, sur d'autres
sujets. Ainsi (sauf enseignement éthologique, jusqu'ici inexistant) la leçon demeurera psychiatriquement censurée, alors
qu'elle a été déjà cent mille fois répétée
– depuis les désinformations pendant
les guerres, coloniales ou mondiales
– et pendant les fausses paix, par
les tricheries pérennes de presse patronale, de manuels scolaires et de catéchismes
plus osés encore.
Voilà
comment se passe le maintien d'un système d'oppression : l'inconscient
est trop souvent et inefficacement traité de "bêtise", alors qu'il
est grégarité, fondamentalement — avant
d'embrayer sur d'autres expressions, aussi animales.
Tant qu'on n'enseigne pas à lire et
faire lire cela, on est loin de faire assez pour les gens et les peuples,
pour l'humain et le progrès. En abrégé,
c'est
par le refus de laisser examiner cet inconscient
que
peuvent se perpétuer des insuffisants mentaux irrécupérables,
qui
se déchaînent en pures brutes, bourreaux et victimes.
4. Conclusion en redite : pour l'étude
de l'éthologie politique
Autrement dit, qu'il
s'agisse de réflexes à propos d'Internet ou de déformation catholique ou
autre : seule la compréhension éthologique, notamment la perception de la
puissance d'animalité grégaire, permet de voir net dans cette recherche inconsciente de confort psychique et social. Car ces
ridicules et ces incohérences se retrouvent dans les mises en condition
religieuses ou patriotardes, aberrations infantiles et barbaries de clans dans
l'histoire : c'est partout, c'est
tout le temps, et la honteuse négligence
politique des progressistes sur ce thème vital est encore accrue par
l'obsession économaniaque. Il ne s'agit pas de récrire ici les Actuels
74-78-79-80 de ce blog, ni son condensé d'éthologie politique en Actuels 84-85-86
(mai 2015) : on a voulu saisir simplement ci-dessus, sur le vif de récentes
et incessantes aventures, la disjonction
en pratique totale entre ce que la plupart des gens disent penser et leur comportement
(en grec : ethos, d'où éthologie) réel. En bref : dans sa réalité, surtout en système totalitaire
(en ce moment total-financier),
le dsa (définition en début de 3. b) se prétend doué de
raison
d'autant plus rageusement qu'il est
demeuré (ce mot n'est pas de trop)
animal,
et grégaire
par-dessus tout.
Donc encore une fois,
l'angoissante folie planétaire
actuelle peut être expliquée seulement par
la manipulation de la régression extrême, permise par la grégarité
(car celle-ci bâtit les sociétés
animales avant les élaborations plus
fines)
et
seule cette compréhension peut fournir assez de moyens pour l'atténuer.
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