Bien sûr d'abord, si ce
blog est un peu laissé de côté, c'est à cause de ce qui se passe en France :
si timide et tardif que ce soit, cela exige une autre sorte de participation. Mais
il y a aussi des silences et prudences dictés par certaines raisons qu'on va
expliciter ici rapidement.
Dans l'ensemble des lecteurs, il en
est peu pour le moment qui s'occupent d'utiliser le travail fait ici, moins
encore de le recommander — tandis que, par capacités d'organisation, les
crapules d'espionnage des citoyens peuvent profiter plus immédiatement de
certaines analyses que la foule des citoyens mêmes. Faits, d'expérience, dont il
faut bien tenir compte pour publier ou non.
Dans le même sens, des études
indispensables sont vite trop longues pour être proposées en infoscrit :
le livre, ou plus généralement l'impression, demeure la forme naturelle et
indispensable. Or dans le public le plus nécessaire à joindre, plus personne ne
lit en ce sens vital. Comme on
parlait de l'ambiance extraordinaire d'échange de textes dans les milieux
progressistes au début du XXe siècle, un ami s'exclamait : "c'était
leur télé, camarade !" Oui-da, en ce sens que c'était la base de
communication naturelle à l'époque : mais la culture commune due à la lecture des savants, ou des anarchistes et
marxistes de ce temps, avait une autre portée que les "infos" dictées
par la finance et les séries télévisées. Même la Toile est loin de remplacer
cette profondeur. On ne peut changer
cela uniquement en poursuivant l'offre de consultation de ce blog.
Par
contre on peut étendre ici certaines dénonciations. Notamment, quand on entend
aujourd'hui des gens qui se posent en vulgarisateurs, et qui censurent
outrageusement la connaissance acquise, on a une occasion remarquable de saisir
les tabous du totalitarisme financier contre le plus utile à savoir et
approfondir. Cela vaut bien quelques lignes.
Sous
mille formes l'un des débats les plus anciens de la biologie, présent dans le
phare de l'évolution dès le départ, est de faire la part de ce qui passe par la
reproduction et de ce qui passe par l'adaptation — on y donne mille noms, pour
qualifier respectivement processus génétiques en lignée d'espèces d'un côté,
de l'autre côté processus en interaction plus obligée avec le reste, le "milieu".
L'éthologie apporte sur ces affaires
une illumination sans égale : si le comportement
d'une espèce ne s'accorde pas au reste de l'évolution, elle s'éteint. Ce n'est pas un exemple qui prend place ici : c'est l'évolution
entière (cf. plus particulièrement toute la troisième partie, Modification adaptative du comportement,
des Fondements de l'éthologie de Lorenz).
Or Lorenz n'est même pas mentionné en
bibliographie, dans des ouvrages répandus à partir de tribunes enflant des
"experts" sur Radio-France ! On a dit bien des fois ici quels
silences infâmes empêchent de savoir des essentiels de science, éthologique en particulier, parce que
ces essentiels ridiculisent les mensonges qu'il plaît aux catéchismes de présenter
comme des vérités profondes. Cela va certes avec bien d'autres mutismes et
tricheries sur le savoir, qui facilitent une carrière de "compétence"
tamponnée par le pouvoir actuel.
Mais c'est aussi, en deux mots, une
honte.
C'est pareil en économie.
Il y a des gens dont le fonds de commerce ou la tribune ne tiennent que par la
ponte d'infinités de textes sur "la dette" — dans toutes ses
expressions, car ce mot finit par recouvrir tant de choses qu'on peut aller
jusqu'à y voir la source de tout le
système d'argent —. En Actuel 90, mis en ligne à l'automne 2015, ce blog a
rappelé avec quelque détail sur quoi fonder l'économie scientifique, à partir
de ce qui s'est assuré depuis deux siècles : le fondement de tout échange démocratique, à toutes échelles,
ne peut être trouvé que dans le contenu de contribution
sociale positive, dont la première approximation est la durée du travail nécessaire
à la création du "bien". Au contraire, toute exigence viciée par un
calcul monétaire (ou autre "valeur" de définition aberrante) revient à
un vol, comme toutes les
"dettes" imposées à tous les pauvres, êtres ou groupes.
Il faut en dire un peu plus, au
moins pour le long terme. Dans le vol
par les riches — êtres ou groupes — il y a eu notamment l'esclavage, sur de longs siècles.
Il ne suffit donc certainement pas, par exemple, de "payer" en 2016 le
coltan africain (production primaire, extraction et transport) en heures de
travail équivalentes de l'Europe : certes ce serait un progrès énorme,
mais c'est faible vis-à-vis de ce qu'il faut. De même, la restitution des biens à l'intérieur d'un pays, en direction des véritables
créateurs de richesses, ne saurait faire oublier les crimes que les brigands de
féodalités ou finances ont commis, et les accaparements dont leurs "héritiers"
génétiques ou choisis prétendent être "propriétaires". Cela dicte
beaucoup de choses à propos de ceux qui se réclament du "droit" correspondant
(droit dit sacré, parbleu, comme tout
ce qui est injustifiable). On ne peut certes pas tout corriger de la barbarie historique,
ni en charger seulement ses représentants actuels : mais il y a de quoi
faire, en tout humanisme et toute démocratie, en termes de réparation, et ces quelques lignes valent bien des volumes sur
"dettes" et Cie.
Laissons : la rue
appelle. Comme déjà répété, si les
progressistes ne parviennent pas à susciter la révolution, les réactionnaires
s'en chargeront : en ce moment, les P S = Pseudo-Socialistes
font très fort en ce sens, et il faut en
profiter.
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