Les élections servent à canaliser et dévoyer
l'opposition directement politique, comme les syndicats servent à canaliser et
dévoyer l'opposition d'abord économique. Tout le monde peut le constater
avec un peu d'honnêteté. Mais il est facile de le perdre de vue devant une
multitude de "représentations" — partis en politique, syndicats en
entreprises —. Comme, en outre, nombreux et entretenus sont les vicieux qui jouissent de voir abuser
de la force même quand ils en sont
largement victimes, les braves gens n'ont, eux, aucune chance d'être effectivement
représentés — sauf s'ils parviennent
à S'UNIR, dans l'opposition au
pouvoir terroriste et totalitaire, en UN
vaste parti lié à UN vaste
syndicat de revendication.
Hélas, on ne peut parvenir à cette
vue claire des choses qu'à contre-courant du dressage constant de tous lieux et
de tous temps : il faut se donner la peine de comprendre la politique
comme lutte pour le savoir et sa
diffusion (ce qui rend inutiles les monstres, tels que "décideurs" ou
guides spirituels, clercs de hiérarchies bureaucratiques en Eglises ou partis) et
non pas lutte pour le pouvoir, telle
que la pratiquent les hiérarques. Mais allez tenter d'expliquer cela, je ne dis
pas même à un pape ou à un secrétaire général, mais à de simples
"militants" — catholiques ou marxistes entre bien d'autres, tous fanatiques
de leur Verbe de pouvoir, divin ou dialectique, et du statut social qu'ils en
tirent — !
De là vient qu'aujourd'hui, fort
malheureusement pour l'humanité, fort favorablement pour le totalitarisme
financier, les séquelles et dévoiements du catéchisme marxiste s'allient à ses équivalents
démoniaques-chrétiens et autres folies théistes, pour enfermer les citoyens du monde entier dans l'ignorance de tout
et d'abord les uns des autres, puis plus spécialement dans l'ignorance
– de la science du comportement
et des techniques de manipulations des foules que cela permet
– de la puissance des techniques qui
permettent désormais de produire pratiquement
sans travail
– de l'énorme marais de PNV
(Parasites, Nuisibles et Vampires) qui se trouvent très intelligents de
survivre dans les barbaries construites en systèmes par les hasards et cruautés
de l'histoire, et qui donc sont prêts à les défendre comme expressions de la
volonté des peuples voire "démocratiques" — du moins tant que le chômage
ou la guerre ne viennent pas frapper à leur propre porte...
Ainsi en 2016 de par le
monde, la finance contrôle :
– très directement l'exécutif privé (entreprises) — et l'exécutif public (les ministères),
où on nomme des banquiers et autres "industriels" en se passant très bien de gens plus ou
moins "élus" sous des étiquettes de convenance
– le législatif des parlements, presque uniquement constitués de
carriéristes des partis "de
gouvernement", en fait agissant par subventions de la finance (les
capacités d'hallucination de foules, droguées à mort par radio-télédiffusion,
sont désormais telles qu'on trouve des malades imaginant que certain afFront
Nazional ou autre "populisme" se passe de tels subsides !)
– les institutions régaliennes — judiciaires, policières, militaires — où
la carrière (parfois la vie) ne tient qu'à la soumission aux personnels
d'encadrement, nommés sous le même contrôle d'Etat privatisé,
– les banques d'Etat (la Banque
"de France" est elle aussi privatisée !
— et de toutes façons soumise à la "mondialisation" du capital, hors tout contrôle populaire, par l'intermédiaire
de la Commission "Européenne")
ou encore et en bref, tous les rouages
de pouvoirs sont soumis à la finance :
il n'y a plus de séparation des
pouvoirs
donc on est en totalitarisme
CQID
— Ce Qu'il... devrait être Inutile de Démontrer.
Comment
alors des gens cultivés et intelligents peuvent-ils admettre de contribuer à la
farce électorale et ainsi offrir, à
leurs manipulateurs, des sondages en vraie grandeur de leur incohérence dans leurs
aspirations, et de leur impuissance dans leurs divisions ?
Parce que les citoyens ont peur, moyen efficace de manipulation.
Il y a certes la peur (vraiment
incroyable après ce qu'on vient de voir de Hollande-Valls, 49-3 & Cie) que
la "droite" se dévergonde plus que la "gauche", ou que les cryptofascistes
parviennent au pouvoir. Mais cela ne vaut pas qu'on s'y attarde — surtout qu'ici
par exemple le cirque des "deux tours + législatives" laisse toute
latitude pour une large abstention, qu'on défendra ci-dessous — : car la
plus efficace des peurs est celle de penser
hors système alors que
dès qu'on essaie de faire raisonner, avant et hors tout argument
on se fait demander "ce qu'il faut faire", en fait dans le système !
Par
exemple, la seule "réalité" admise est celle dite "actualité",
c'est-à-dire ce sur quoi le système
braque projecteurs et lunettes grossissantes — en France cet automne, ce
sont de nouveau les élections, et même pas leur ensemble,
mais la présidentielle, et
même pas la présidentielle, mais les "primaires", c'est-à-dire ce qu'il est le plus
facile de personnaliser... Tout pour éviter
de parler sérieusement de répartition des pouvoirs et richesses et plus généralement
de programmes : dévoiement qui permet de remplacer tout élément de réalité
par des mots en promesses — sur
lesquelles on a pourtant d'intéressants éléments de jugement depuis... quelques
siècles !!!
"Donc"
on se fait dire : "mais pour qui voter ?" — heureux si
on n'entend pas l'aberration encore plus complète du "concrètement, pour qui voter ?"
comme si justement, au fond du
fond, le concret n'était pas hors système !
comme
si le seul acte envisageable était
un dépôt de bulletin du système en place ! comme si aucune distribution de
tract, aucun contre-affichage, aucune réunion, aucun contact avec d'autres citoyens eux aussi écœurés de
la farce électorale, n'étaient possibles !
L'évidence
au contraire est, pour commencer, de ne
pas voter — ou voter blanc ou équivalent : c'est sans importance —. Cela, et cela seulement dans le
système, fait peur à ses tenants.
Tant que cela n'a pas suffisamment d'écho (et pour éviter d'en éveiller), les
politicards en place se contentent de hausser les épaules et d'écarter l'évidence
en répétant, contre toute expérience et
tous résultats, que "c'est le genre de consigne qui n'est pas entendu",
que "ça ne sert à rien" etc. Mais
l'abstention comme le vote blanc ou nul s'étendent, et même France-Culture
se "pose des questions" sur "l'avenir de nos démocraties" :
il y aura de quoi rire, après les
parodies en cours, par exemple en France ou aux USA !
Au delà, il est certes pénible
de faire la liste des tensions sociales dont résulte la paralysie actuelle des
citoyens (à commencer par les perversions en affaires d'"emploi",
c'est-à-dire les attributions de rôles pour avoir droit à un revenu dans la perversion anti-économique du système).
Il est plus pénible encore de mesurer cette paralysie. Mais enfin en peu de
mots : il n'est pas interdit d'agir
contre le système, et ce sont de bien mauvais prétextes qui font qu'on passe
tant de temps devant des écrans de "distraction", et si peu de temps à
faire le nécessaire — extensions des
contacts directs entre citoyens, tracts, contre-affichages, contre-médiatisation,
etc. (ce qui ne devrait être complété
qu'avec des prudences hélas rares en affaires de manifestations de masse, car
celles-ci tournent souvent à des batailles rangées à l'avantage des hordes de
"l'ordre" établi, trop heureuses d'éliminer physiquement les plus
hardis) —. C'est si simple à résumer :
Faire, c'est le contraire de voter.
P.-S. : Les lecteurs un peu attentifs
de ce blog ne seront pas surpris de ce qui précède... Mais s'ils ont un peu de
temps pour sourire, ils peuvent relire vite, dans les mises en ligne faites ici en 2012 :
– les "Actuels" 2, 5, 10,
12, 14, 18 (extrait : "Le
vocable Hollande évoquait naguère en français : Pays-Bas. Ce sera désormais :
France basse, et abaissée. Il faut se
presser de l'écrire, et qu'on ne laisse pas dire ensuite aux lâches qu'on ne
pouvait pas savoir")
–
plus tous les "Echanges" (notamment Echange 5 avec la citation de Sartre "voter, c'est voter pour le vote").
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