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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


lundi 20 février 2017

Actuel 108 Pour Théo (et d'autres)

                       Dans le récent crime d'Aulnay-sous-bois, Théo a été héroïque. Car, contre les exactions des pouvoirs, le simple témoignage de ce qu'on a subi devient admirable : il redémontre en actualité les procédés de maintien des privilèges, que les privilégiés ne peuvent toujours cacher. C'est dans cet éclairage qu'il faut donner son sens à l'affaire, parce qu'ainsi on peut comprendre et combattre la peur, parfois l'abjection, de foules rangées à l'ombre de bêtes féroces victorieuses, foules qui souvent se plient et acceptent l'infamie des fauves.
            C'est pour donner toute sa force à cet éclairage qu'il faut le projeter en perspective, et c'est ce qu'on veut ici.

                       Quant aux faits mêmes de violences policières il n'y a plus, pour tenter d'entretenir le doute, que l'IGPN et la droite, puante et revendiquée. Sur ce thème, on peut penser d'abord à de récentes séances au Palais-Bourbon et à ses parlementaires de carrière, très majoritairement fidèles et constants courtiers vendus aux partis subventionnés par la finance (ça écorche les oreilles d'entendre appeler ça Représentation, Assemblée, Nationale !). Or on a pu suivre à la radio la retransmission des hurlements échangés entre Bernard Cazeneuve et aboyeurs déchaînés en défenseurs des pauvres "forces de l'ordre" vierges et martyres — ministre et députés unanimes devant les "réussites" de flics programmés en tortionnaires sadiques.
            Ce n'est hélas, dans la montée des fureurs populaires, que l'un des derniers exemples de la convergence entre mobilisation policière de l'armée et répression flicarde, et l'on voit donc celle-ci systématiser les procédés depuis longtemps chers aux dictatures du Tiers-Monde : les zones sensibles, dont les muqueuses sexuelles, sont cibles très utilisées de chocs mécaniques ou électriques. Voilà ce qu'il faut comprendre dans toute sa portée — pas seulement pour Théo.

                       Ce sont les procédés inévitables de la terreur : même des citoyens véritables, qui seraient prêts à risquer leur vie pour un idéal démocratique, reculent devant de tels raffinements de barbarie. En face d'eux, sachant cela, les Etats se déchaînent en terroristes, réels et bien organisés. Bien entendu, ils se posent en même temps en "sécuritaires" protecteurs de leurs citoyens : c'est ainsi qu'au plus haut niveau de la République et de ses pouvoirs, patronaux notamment, d'un côté on trafique avec des monstres en matière de droits de l'homme, du genre de l'Arabie Saoudite (financier en chef de "l'Etat" islamique), et de l'autre c'est la CGT qu'on accuse, par l'extrême Pierre Gattaz, de terrorisme... Là encore, la conscience des citoyens n'est pas assez éveillée et entretenue. Quand on songe
            – au traitement réservé à la démocratie dans l'entreprise capitaliste
            – aux licenciements secs pour "discipline générale"
            – à la terreur perpétuelle du burn out, des benchmarking et évaluations à 360°
            – à l'abus incessant des législations "européennes", du racisme et des "sans-papiers", pour baisser à toute force les salaires
            bref à tous les crimes quotidiens couverts par la "liberté du marché",
cette affaire Gattaz a de quoi faire voir loin et fort : en particulier, Monsieur Gattaz, accusé sur plainte syndicale de dire ce qu'il a dit, a été relaxé par l'institution judiciaire. Après quoi celle-ci veut qu'on l'appelle Justice...
            Mots renversés à contre-sens, vocabulaire de la violence : puis on accuse de comploto-conspirationnisme des sites de la Toile et en général les gens qui prétendent à des restes de liberté de la presse — "liberté exécrable", source d'horreur démocratique qui faisait déjà "couler les larmes" de S. S. le pape : mais si, mais si, relisez de Grégoire XVI, assassin en chef des républicains d'Italie par soldats Autrichiens et Français interposés, l'Encyclique Mirari vos, concoctée en 1832...
            Qui sait simplement, parmi ceux qui veulent (ou s'arrangent pour) retenir du catholicisme tout autre chose que les crimes papaux, un peu d'histoire réelle des rapports entre Eglise, République et Déclarations des Droits ? Plus largement qui, parmi les religieux, sait l'histoire et non l'hagiographie de sa religion ? Qui est capable de faire la différence entre la réalité d'expérience universelle et les racontars brandis totalitairement en textes sacrés, en abusant des enfants et de leur ignorance pour inculquer des faussetés comme vérité, et en préparant ainsi les guerres de religion ? Qui sait par quelles terreurs, toujours bien semblables et toujours bien cachées des manuels officiels, on a "converti" aux diverses "fois", comme on a forgé les autres prétextes de massacres, divisions, frontières et nations ?
            De ces responsabilités premières il est facile de descendre aux autres. Comme le répète ce blog chaque fois qu'on a l'occasion de remonter à l'essentielle éthologie politique (et c'est souvent) : si l'agressivité peut donner les structures de pouvoir, c'est parce qu'il y a de l'animalité dans l'humain, et que cette animalité peut rester brute, inculte, étanche à la raison et au savoir qui eux caractérisent notre espèce. Théo est humain, et très humain : le flic qui l'a torturé est demeuré semblable aux tortionnaires et Inquisiteurs des Frères prêcheurs, KGB, S. S., PIDE, DINA, SAVAK, colonels des guerres coloniales et adeptes de Kitson comme de CIA ou MI5 & 6, etc.

            Il n'y a certes pas à cultiver l'affection pour de tels bourreaux, évidents et directs (ce qu'ont pourtant fait les députés français cités plus haut). Mais qui ose, bien au delà,  lever le regard vers les pouvoirs mêmes, formateurs et organisateurs de ces bourreaux ?

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