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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


lundi 2 février 2015

Censuré 3 Manipulation des foules : économie ou politique ?


[Pour le sens de ces publications, de travaux écartés par les divers tenants des diverses censures : humble prière est faite au lecteur, de bien vouloir se référer aux premières lignes du texte "Censuré 2", précédant celui-ci sur le blog. L'article ci-après a été proposé il y a une quinzaine de jours au site "Le grand soir" et n'a reçu, comme d'habitude en pareil cas, aucune réponse : il doit donc être considéré comme refusé. Il sera certes possible aux censeurs de protester, si ce blog diffuse assez, qu'ils n'avaient pas encore eu le temps de l'examiner et qu'ils avaient l'intention de le faire paraître : mais il n'y a pas à se faire trop de souci à ce propos...]


Rarement dans l'histoire, la précipitation en tous sens sous prétexte d'action, d'"actualité" — le sens du concret des concrétins — a fait autant de ravages qu'en ce moment. Pourtant, chaque fois que les choses sont allées un peu mieux pour les gens, c'est parce qu'ils se rassemblaient en force(s) à partir de sentiments et vues communes. Si on ignore cette leçon et si, les choses allant aussi mal qu'aujourd'hui, on dit : « avec Marx (ou Moïse, Jésus, Mahomet, ou Bouddha) nous avons tout ce qu'il faut », on aide à enfermer le monde dans l'horreur. Bien sûr, il y a pire encore, c'est de résoudre que « tout principe, ou toute théorie, on s'en fout » : cela, c'est le concrétinisme absolu. On n'en est plus très loin.
Ce texte-ci s'adresse à des gens capables de réfléchir en ressentant que c'est part d'action — et qui n'espèrent pas voir compenser quelques siècles de retard en trois lignes —. Cependant on s'y efforce de dire vite : cela impose une compensation en références, en pistes à suivre pour compléter (bientôt, SVP) ce qui est dit ici.

Pour l'essentiel, il faut saisir deux points, tous deux très liés au fait que, parmi les plus barbares au pouvoir, certains se sont donné la peine d'écouter attentivement des savants — surtout dans le monde anglo-saxon — :
– d'abord, les réactionnaires ont appris à retourner contre Marx son schéma des rapports entre politique et économie : ils ont maîtrisé la production par une automatisation qui élimine de plus en plus complètement les producteurs, et notamment instauré une concurrence entre esclaves par le recrutement de moins misérables acceptant le système des privilégiés (les "commerciaux")
– ensuite, ils ont approfondi la donnée historique que les réactions des gens, surtout en foules, sont bien plus facilement émotionnelles que rationnelles, et ils ont donc très cruellement raffiné leur propagande — ils font bien plus et "mieux" qu'accaparer les media : ils ont appris à les manier pour que les gens, grégarisés, en viennent par exemple à déclarer hautement des haines raciales, ou à redouter de se brancher sur des media non contrôlés, et à être honteux, voire terrifiés, de se faire traiter de "conspirationnistes" (mot lancé par la CIA).

Sur le premier point, le mieux ici est de reprendre une admirable part de témoignage de Langevin (procès des députés communistes, mars 1940) :
« L'organisation sociale actuelle fait que les nouveaux moyens de production, au lieu d'améliorer le bien-être de tous, ne font qu'exagérer les inégalités en augmentant sans limites la richesse et la puissance des uns, en créant pour les autres le chômage et la misère. L'absence de justice internationale fait que l'accroissement illimité de nos moyens de destruction se traduit par un déchaînement de violence, qui met en danger l'avenir de notre espèce et de sa civilisation. »

Mais sur le second point, l'ignorance est telle, les tabous si féroces, et les réflexes construits en repoussoir si vite déclenchés, qu'il n'est guère possible d'être aussi rapide. Pour simplifier sans trop risquer on peut dire que, d'abord par la pratique et à la suite de terribles propagandistes (Münzenberg, hélas, autant que Göbbels), les manipulateurs de "guerre moderne" (titre du colonel Trinquier) ont peu à peu tiré au clair les possibilités d'éveiller et diffuser en masse des réactions grégaires et agressives (peurs et haines). Cela n'a été possible qu'en raison d'une stupidité puérile chez beaucoup de progressistes : ils voudraient qu'un savant et une œuvre scientifique de grande importance soient forcément humanistes, voire marxistes ! Or en matière de réactions primaires, la base de réflexion désormais est due à un très grand continuateur de Darwin, Konrad Lorenz, nazi au départ de ses postures politiques : mais devenu démocrate à force de science, itinéraire qui devrait faire réfléchir, par opposition à des parcours à la Philippe Val ou Michel Field.
Les formateurs de fanatiques, tortionnaires, et "médiateurs", par exemple en "académies" de police US-UK ou à l'intérieur de la CIA et des MI 5 & 6, ont, eux, lu et approfondi Lorenz — alors que les marxistes par exemple se contentent de déclarer que la dialectique, source de leurs scissions sempiternelles, est un guide sûr à la fois pour la découverte de la vérité et pour le rassemblement des "masses"...
Les résultats s'étalent dans le monde de ce 2015.

Pour une orientation bibliographique

Le plus important demeure l'ouvrage inégalé de K. Lorenz (surtout les derniers chapitres) — en s'occupant du travail qu'il a accompli davantage que de son épouvantable itinéraire — : il est aisément accessible en allemand et en anglais (respectivement Das sogenannte Böse et On Aggression ; la traduction française chez Flammarion est déplorablement insuffisante).
Dans les foules d'autres textes sur l'éthologie, ceux voués aux thèmes familiaux et tendres sont, en matière politique, des égarements à écarter complètement. Les travaux (originaux en allemand) d'Eibl-Eibesfeldt, nombreux et importants, ont souvent de bonnes traductions, françaises entre autres. Ils peuvent beaucoup apporter : mais instruit par l'aventure de son maître Lorenz, et peut-être aussi par inclination propre, Eibl-Eibesfeldt fait preuve de vives réticences à l'abord franc et direct de l'éthologie politique, et préfère souvent des présentations sur l'universalité humaine qui font la part trop belle à la sexualité, ou à des notions vagues ou dangereuses de biodiversité voire sociobiologie.

L'auteur de l'incitation ci-dessus a bien des fois cherché à offrir un tremplin plus direct. Pour le situer, il y a divers articles parus ces derniers temps, dont au moins
et plus largement, le blog où figurent entre autres
ainsi que le numéro 68 de ces "Actuels" — blog par lequel l'auteur est aisément accessible.

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