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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mardi 8 mai 2012

Echange 5


Reçu le 13 avril de Robert Dalès :
A la lecture de l'Echange 1, j'ai éprouvé un grand soulagement en découvrant un Redire d'un optimisme dont je me sens bien incapable. 
En effet, comment penser que quelques non-votes, voire dans l'état actuel des choses quelques votes blancs, feront réfléchir ou terroriseront qui que ce soit ? 
Peut-on faire réfléchir ou terroriser un politichien sans foi ni loi ? 
Peut-on faire réfléchir ou terroriser un malfrat ? 
Si oui, il faut d'urgence donner la recette à Guéant qui l'appliquera à Marseille et autres lieux-dits... !
Si donner son opinion ne change rien, que peut changer le fait de ne pas la donner ?
L'heureux élu, quel qu'il soit, se foutra du taux d'abstention comme de sa première magouille  ou alors ce sera une grande première de l'histoire politique universelle !
En 2002 Chirac aurait-il été moins Chirac si son score avait été de 50,01 % au lieu de 82 ? J'en doute. C'est lui accorder un sens moral qui l'étonnerait lui-même et tous ses complices. 
Sous prétexte de démocratie et de majorité, les  voyous de tous bords cherchent à prendre le pouvoir et à le garder, fût-ce à une voix près. Peu leur chaut le reste.
Cela dit, je comprends parfaitement que l'on puisse s'abstenir et je respecte d'autant plus cette attitude que je m'apprête à l'adopter en cas de victoire du candidat à talonnettes. 
Dans cette (sinistre) hypothèse, je me replierai dans ma carapace comme mon bon maître et j'adopterai un mutisme absolu et définitif.
Réponse de J.-C. Ruscot au texte de Robert Dalès du 13 avril 2012 :
(Texte écrit les 16-17 avril, soit quelques jours avant d’avoir été lepené par les résultats du premier tour de la présidentielle).
 - Cher Robert, en premier je confirme un Redire ces derniers temps d’un enthouisiasme révolté, et quelquefois faisant preuve de foudroyance pour une révolte optimiste.
 - Ceci étant dit : je pense aussi que des non-votes ou votes blancs non-comptabilisés (un système d’une nullité volontaire) ne peuvent faire peur à l’un des deux candidats pressentis à la gagne. Et donc une fois de plus je m’apprête à voter pour un tour de plus, et qui plus est, il n’est pas gratuit, car quel que soit le résultat nous en payerons les conséquences. Petit, je n’aimais pas les manèges, car j’avais remarqué que c’était toujours les mêmes qui décrochaient le pompon. Eh bien là aussi, même s’ils ne sont que deux à pouvoir le décrocher au cours de la ronde du 22 avril-6 mai, j’irai voter, car trop souvent ces derniers temps c’est le petit en pull bleu (foncé, très foncé, limite noir, un pull quasi marine) qui le décroche. Et, je reconnais, le petit (ex-gros) en rose pâle (mais alors vraiment trop pâle) m’irait mieux par défaut.
 - Moi aussi je comprends ceux qui n’ont jamais voulu, ou ne souhaitent plus voter. Toutefois cela me pose un problème de comptabilité. Qui sont-ils, comment les rassembler alors que leurs contestations semblent souvent discordantes. Un peu comme chez les écologistes, qui aiment trop se chamailler entre eux, plutôt que de taper sur l’adversaire. Et pour finir, même si le petit gagne encore, je pense que contrairement à toi, je rejouerai encore et encore, comme un addict au loto national. Peut-être qu’un jour, même si je ne m’attends pas à avoir les 7 bons numéros, j’en aurai 3 ou 4.
Réponse de Redire le 25 avril :

Le pantin de service est spécialement arrogant, ça donne envie de le voir battu, OK (unanimité sur ce point).
Sur ce : Denis dit qu’il ne croit pas au vote, Caro lui répond que le vote blanc a un sens, Robert dit que le vote blanc ou nul n’a aucun sens et menace… de ne plus voter, J.-C. affirme sa résolution à voter quoi qu’il arrive, sachant que les élus se foutent de nous, etc. : chacun part dans sa direction, et voilà tout justement la difficulté à rassembler que JC redoute pour les abstentionnistes… alors pourquoi me… redire ?!
Parce que ça vaut la peine de tenter de préciser : il ne s’agit pas du pantin de service. Il est grave de sous-estimer l’adversaire, qui n’est pas le pantin mais la classe au pouvoir et les manipulateurs qu’elle paie. En votant, on les rassure. En refusant le jeu, on leur fait peur :
– voyez l’insistance du journal intitulé “ le Monde” sur le thème « l’abstention ne mène à rien » et ses manchettes triomphales sur la « mobilisation » électorale,
–– il ne faut pas oublier que les conseillers des capitalistes sont fort attentifs aux résultats des élections en toutes circonstances : pourquoi ?
Ce serait mortel de s’arrêter à ne voir que l’élu une fois en place et son bénéf personnel. En ce moment, sous nos yeux à tous, les financiers hésitent entre la poussée fasciste résolue et l’endormissement du peuple par de très provisoires concessions (surtout en discours). L’essentiel, Denis l’a dit, se passera donc dans des affaires autrement dures que les bulletins. Il y a certes pour le moment peu de moyens de le faire entendre : raison de plus pour essayer tous les possibles (manifs, rencontres, études en commun, blogs) alors que « voter, c’est voter pour le vote », Sartre dixit et bene dixit.

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