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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mercredi 14 mars 2012

Actuel 10 : Et l'électorat dans tout ça ?

Près de vingt millions de Français ont été assez aveuglés pour déposer un bulletin de droite sale dans les urnes de 2007. Tout le monde le sait. Qui cherche assez à l'expliquer ?
C'est facile de reporter la question d'un ou plusieurs étages, sans rien résoudre. Par exemple, on peut répondre d'un mot seulement : "media". Mais pourquoi ça marche, les media ? comment les Français en viennent-ils, comme tant d'autres en pays riches et comme tant de fous de dieu en pays pauvres, à perpétuer eux-mêmes l'oppression qui les broie ?
Une misérable naïveté, tour à tour larmoyante et triomphaliste, proclame que la contestation est au service des 99%, et qu'un seul minable 1% a le privilège et le monopole de la férocité. Il faut sortir de ça.

La fabrication d'ignares et de pervers est efficace parce qu'un tas de tarés, inaptes, et autres qu'on a sous-développés mentalement, sentent bien que jamais ils n'auraient le statut social qu'ils ont dans le déchaînement capitaliste, s'ils devaient se faire leur place en société véritable avec ce qui leur reste de facultés. Au lieu de mesurer leur déchéance comme micro-entrepreneurs (souvent faillis), ils rêvent encore et toujours de la réussite facile qu'ils voient à quelques confrères, tirent la langue pour faire pareil, et trouvent que les autres sont idiots de ne pas entrer dans ce jeu de pourriture intériorisée. En outre, ils ont le bonheur toujours renouvelé et soigneusement entretenu de dénigrer tout ce à quoi ils n'ont pas accès, avec en priorité ce qu'il y a de plus élevé dans le cœur et l'esprit.
On a ainsi ce remarquable résultat, qu'à savoir faire parler les pulsions les plus primitives on écarte de façon presque automatique tout élan progressiste et démocratique. Pourvu que chacun tente d'avoir son échoppe, garagiste ou revendeur d'électro-ménager ou de légumes, pourvu que les ignares aient le droit de cracher sur les savants et les crapules sur ceux qui ont conservé un sens moral, les arriérés font masse et tiennent leur revanche sur leur échec de fond, scolaire puis social : ils vivent la fureur imprimée dans leur enfance par la fausse école, privée-confessionnelle de préférence, mais surtout déconnectée de tout ce qui pourrait éveiller leur intérêt à savoir et penser.
Les humanistes ont du mal à ouvrir les yeux et les narines sur ce qui risque de vite entraîner mépris et nausée. Mais il faut voir et sentir, clair. Il a été bien plus facile d'inculquer comme supérieures, à un Hitler ou un Pinochet, des valeurs de crime et de férocité animale, qu'il n'aurait été de les rendre sensibles à quelque empathie proprement et largement humaine. Ce n'est pas entièrement la faute de ces saligauds. Seulement, faute ou pas, c'est : bien plus facile. C'est cela, cultivé avec tous les raffinements de longues études de propagande, et avec toutes les puissances qu'offrent les orientations de technologies d'asservissement de la production, qui donne près de vingt millions de bulletins pour l'élu de 2007. Si on entre dans le jeu électoral, cela continuera, éventuellement avec des sursauts parce que la barbarie finit par peser même à des barbares, quand inévitablement ils en deviennent eux-mêmes victimes. Ce serait grand dommage de ne compter que là-dessus pour préserver le progrès, la démocratie.
Si au contraire on se résout à voir l'abjection chez les chefs et chez les enrôlés, on gagne tout, parce qu'on détruit la fausseté de certain prétendu succès social, parce que se voir abject est intolérable et que se sentir élevé est exaltant. Les anciens progressistes ont frayé le chemin de la survie dans des conditions primitivement difficiles, contre la sauvagerie directement issue des cavernes. Nous avons à reprendre le travail contre des refoulements plus intériorisés : on ne fait pas aisément voir à un artisan ce que vaut sa facture, et sa comptabilité séparant des heures de travail honteusement surévaluées et des "bénéfices" sur vente forcée de pièces ou denrées inutiles...

Il faut au moins le faire voir à d'autres, et le reste s'ensuivra. Mais tant qu'on n'en viendra pas à attaquer aussi sur les affaires psychiques, on verra encore longtemps Joly réduite à rien, Mélenchon rendre hommage à son souhaité futur employeur au milieu de quelques piques sur ce Mollandréou, Bayrou déclarer son respect pour tous les croyants, et "l'alternance" infernale pousser toujours ultra le "libéralisme" en faisant appel à des Hitler et des LePenochet.

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