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Ce blog comporte quatre parties :

– les articles simplement actuels

– des textes de fond, insistant sur le point de vue expressément politique adopté partout ici

– des rédactions plus anciennes par exemple à propos de simples citoyens d’un côté, de potentats de l’autre, aux Etats-Unis

– des échanges avec correspondants qui seraient trop restreints à l'intérieur des cases prévues.


mercredi 14 mars 2012

Actuel 9 : Nicolas Hué


On a hué, à Bayonne, le président encore très présent de la République. Sur les media du capital, le compte rendu de l'évènement a évidemment été un poème. Mais la réaction du hué est plus intéressante à analyser.

Liquidons d'abord les media. Il était comique d'entendre les prétendus journalistes osciller sur l'étiquette à coller aux manifestants : c'étaient tantôt plutôt des basques, tantôt plutôt des socialistes, en attendant les ordres venus des étages supérieurs. Certes le cas était difficile : face à une opposition indéniable et virulente, valait-il mieux déclarer qu'on avait affaire à des forcenés sécessionnistes, ou mettre en garde le bon électeur très moyen contre d'horribles gauchistes agissant sur ordre du fauve terrifiant qu'est François Hollande ? Car bien entendu, en aucun cas ce ne sauraient être des citoyens dignes de ce nom qui pourraient avoir été irrités par l'admirable politique de Bling-bling !
En fin de compte, comme on sait, la charge a été mise sur le PS : les très-savants conseillers-maîtres de la comm' UMP ont décidé qu'il était plus efficace d'accuser de terrorisme le seul adversaire dangereux dans la course à la présidence 2012. Au fond, n'importe.

L'affaire est plus significative à un autre niveau. Parvenu l'après-midi même à Bruxelles, le manitou avait encore la gorge serrée et rageait sur le thème : "si on ne peut plus, dans notre pai-y-is, aller expliquer une politique à des gens qui veulent comprendre" (entendez : les UMP de Bayonne qui furent coincés dans un café avec leur chef jusqu'à la venue des CRS), "si on ne peut plus, dans notre pai-y-is, tenir une réunion démocratique, alors !"
"Alors"... la suite était nulle et la phrase finissait en vacuité bafouillante. Etudions.
Un des aspects de la chose est évidemment le renversement effronté du reproche d'action antidémocratique. Car d'abord : de par le pouvoir actuel, les media et les libertés en général sont mis en coupe réglée, jamais le débat républicain n'a été aussi étouffé depuis la Libération, jamais les faveurs et défaveurs du pouvoir, de l'argent, n'ont été distribuées de façon aussi impudique, jamais un président en campagne n'a laissé aussi peu de moyens et de temps de parole à une opposition (si ce dernier terme n'est pas exagéré). Car ensuite : nous sommes projetés dans un Etat où on approche ou dépasse le million de gardes à vue annuelles, où est en passe de se réaliser le vieux rêve totalitaire de magistrature ni assise ni debout, mais couchée, où tout est fait par et pour "la meilleure police du monde" dixit m'ame MAM, etc.
Et c'est l'opposition qui est terroriste ! ce sont ses loques complaisantes qui sont désignées comme dangers pour la démocratie !
Passons : le plus fort est plus loin.
Il faudrait ici des extraits sonores et une analyse de la voix déformée, étranglée de Bling-bling qui tentait, depuis Bruxelles donc, de repasser la rampe devant des micros et caméras mieux contrôlés que lors du passage bayonnais. Il faudrait comparer cela ensuite à son discours devant ses singes hurleurs, à Marseille. Ce serait mieux encore de faire en détail le rapprochement au ton qu'il avait utilisé pour menacer Villepin & Cie d'être "pendus à un croc de boucher", lors de l'étrange affaire des listes de comptes secrets chez Clearstream...
Mais ce n'est pas indispensable, parce que ce qui vient d'être dit suffit à lire la réaction de paranoïaque devant un surgissement de réel contraire à sa maladie : Kilossa Narcozy s'est peu à peu persuadé qu'il pouvait ce qu'il voulait, que les Français étaient déjà aussi abrutis qu'il s'efforce de les rendre, qu'il avait tous les moyens pour être réélu et réaugmenter sa liste civile de 1000%, bref il est en crise de délire d'omnipotence comme un enfant trop gâté de quatre ans — tout à coup il est confronté aux faits, on ne peut pas lui apporter la lune, les destructeurs de fantasmes de Bayonne ont fait éclater ses baudruches !
Voilà où passe l'important. Car les élections ne sont que pour fin avril, et il faut savoir à quoi s'attendre de la part d'un être éperdu d'ébriété du pouvoir : il n'est pas sûr que quoi que ce soit de démocratique soit admis par le Bushman français. Il y a le choix pour tricher : motifs internationaux avec report de l'élection si une guerre est déclarée contre l'Iran, vicieuses accusations de pédophilie ou de drogue contre François Hollande, n'importe quoi. Au moment où ceci est rédigé, il semble plutôt que le malade sombre dans la déprime, sous lâchage généralisé d'anciens soutiens. Mais il n'est nullement sûr qu'il admette sa défaite : la toujours chère m'ame MAM, haute patronnesse de Saint-Jean-de-Luz et autres entours de Bayonne, a promis d'aller chercher des voix pour lui "avec les dents"...
Or à défaut de morale, ces gens ont des dents, et ce n'est pas un Hollande qui sera capable de défendre la légalité, encore moins la volonté générale.

A bon entendeur...

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